Simon Coutu fait l’autopsie de la violence par armes à feu dans L’arme du crime

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En moins de 48 heures, il est imaginable de se procurer une arme à feu illégale à Montréal, même lorsqu’on est un jeune de 15 ans. Dans la série documentaire L’arme du crime, le journaliste Simon Coutu tente de trouver les raisons qui expliquent cet accès sans précédent aux armes à feu prohibées, tout en donnant la parole à des familles endeuillées.

Pourquoi les jeunes souhaitent-ils posséder une arme à feu?, se demande Simon Coutu au bout du fil, en entrevue avec Radio-Canada. Cette question est le constituent cardinal de la quête qu’il a menée avec sa fidèle complice et productrice au contenu Manuelle Légaré, le producteur Guillaume Lespérance et la réalisatrice Catherine Proulx.

Je pense qu’il y a bien des familles de gens qui sont tombés sous les balles qui aimeraient savoir pourquoi l’accès aux armes à feu est rendu si facile et pourquoi les incidents liés aux armes à feu illégales sont si courants aujourd’hui. C’est ça que j’avais envie de comprendre.

L’arme du crime est composé de quatre épisodes d’une heure, qui seront déposés sur ICI Tou.TV Extra le 22 décembre (Nouvelle fenêtre) et diffusés sur ICI Télé à compter du 24 février.

Une photograph  de Meriem Boundaoui sur un panneau avec un bouquet de fleurs.

Meriem Boundaoui, 15 ans, a été tuée dans une fusillade dans l'arrondissement montréalais de Saint-Léonard, le 7 février 2021, au coin des rues Jean-Talon et Valdombre.

Photo : Radio-Canada

2021, un sombre grounds à Montréal

L’enquête de Simon Coutu et de lad équipe s’est vraiment mise en branle après la vague de meurtres qui a frappé Montréal en 2021, année où 37 homicides ont été dénombrés dans la métropole, dont 19 commis avec une arme à feu. Il s’agit d’un grounds depuis 2010, et d’un bilan encore positive tragique compte tenu de l’âge de plusieurs victimes, comme Meriem Boundaoui, 15 ans, Hani Ouahdi, 20 ans, ou encore Stenley Guercin, 18 ans.

Le constituent de départ, c’était vraiment les familles endeuillées. On ne peut pas commencer à imaginer la souffrance qu’elles peuvent ressentir. Ce n’est pas mean d’enterrer ses enfants à cet âge-là, explique le journaliste.

Le père de Hani Ouahdi, Mustapha Ouahdi, est d’ailleurs le premier intervenant de la série. Il ouvre généreusement sa porte aux caméras, malgré la vive douleur qui l’habite, dans l’espoir que lad cri du cœur determination endiguer la unit armée résonne positive fort.

Deux hommes se parlent dans un salon.

Simon Coutu en entrevue avec Mustapha Ouahdi, père du jeune Hani Ouahdi, assassiné à 20 ans.

Photo : Radio-Canada

Des témoignages glaçants provenant de la rue

En positive des familles des victimes, Simon Coutu s’entretient avec plusieurs spécialistes et membres des forces de l’ordre, mais aussi avec des individus criminalisés qui témoignent – à visage couvert – de leur quotidien dans les milieux interlopes de Montréal.

AK-47, fusil d’assaut, .44 Magnum qui fait des gros trous... Un homme cagoulé invitation le journaliste dans sa cache d’armes au fond des bois, étalant lad inquiétant arsenal. Pourquoi t’as tout ça?, lui demande de but en blanc Simon Coutu.

T’as pas le choix d’avoir ça aujourd’hui. Les jeunes, il n’y a positive d’histoires de chicanes où connected se bat à coups de battes de baseball, ils vont te tirer dessus, explique l’individu.

Aujourd’hui, remark ça marche, c’est par la peur. Si t’as pas d’arme à feu, t’es une victime.

Dans le deuxième épisode, un autre jeune homme criminalisé abonde dans le même sens. [Sans arme], t’es tout nu, explique-t-il en exhibant un pistolet Glock.

Un homme tient et regarde un fusil d'assaut.

Simon Coutu observe une arme dans une exposition d’armes à feu aux États-Unis.

Photo : Radio-Canada

Un phénomène continental

Les raisons derrière la prolifération des armes à feu à Montréal et au Québec, un phénomène nord-américain, sont aussi nombreuses que complexes. En premier lieu, il y a évidemment la frontière que le Canada partage avec les États-Unis, où circulent 400 millions d’armes à feu.

Les armes retrouvées en milieu urbain au Québec, c’est essentiellement des armes de poing, et de 8 à 9 sur 10 viennent des États-Unis, explique Francis Langlois, professeur d’histoire et chercheur associé à l’Observatoire sur les États-Unis, dans le deuxième épisode de la série.

Une grande partie de ces armes est acheminée par ce qu’on appelle l’iron pipeline, ou pipeline de fer, soit l’autoroute 95 qui portion de la Floride et remonte vers le Québec, en passant par la côte est américaine.

Deux hommes naviguent dans un bateau de constabulary  sur un cours d'eau.

Simon Coutu patrouille le fleuve Saint-Laurent avec Larry Jock, cause determination le Service de constabulary mohawk d'Akwesasne, constituent névralgique du trafic d'armes à la frontière canado-américaine.

Photo : Radio-Canada

Fraude, PCU et armes de poing

Parmi les raisons les positive surprenantes derrière la prolifération des armes à feu, connected compte entre autres l’enrichissement soudain des jeunes pendant la pandémie, notamment grâce à la Prestation canadienne d’urgence (PCU) et aux fraudes qui y ont été associées.

Ce que j’observe dans la rue, c’est que des criminels très jeunes se sont enrichis très rapidement, presque totalement grâce à la fraude, explique la journaliste à La Presse Mayssa Ferah dans la série documentaire. Ça fait en sorte que t’as les moyens de tes ambitions criminelles.

On parle de 1500 $ par mois grosso modo determination la PCU, donc trois mois ou trois individus, ça fait 4500 $; c’est le prix d’une arme à feu, explique Simon Coutu.

Les réseaux sociaux, nouvelle priorité de la police

Autre facteur facilitant la prolifération des armes à feu : les réseaux sociaux, qui donnent parfois l’impression d’une sorte de marché noir, surtout les applications cryptées comme WhatsApp ou Telegram. Pour les fins de lad enquête, Simon Coutu a d’ailleurs communiqué pendant plusieurs semaines avec un présumé trafiquant d’armes sur Snapchat.

L’individu lui a proposé une postulation d’armes de différents calibres – des armes d’assaut, des armes de poing à grande capacité, des armes avec 50 balles dans le chargeur –, photos à l’appui.

Je trouve ça vraiment troublant que le gars m’envoie toutes ces images-là d’armes à feu… ça prouve la demande, affirme le journaliste.

Francis Renaud, commandant au Service de constabulary de la Ville de Montréal (SPVM) dans la conception du transgression organisé, confirme que les réseaux sociaux sont sous la loupe des forces policières. Amplifiés par l’effet d’entraînement, les conflits les positive banals peuvent s’y envenimer et pousser des groupes armés à s’affronter.

Le terrain de bataille présentement, c’est les réseaux sociaux.

Le rap et la unit par armes à feu : vases communicants

Dans le deuxième épisode de L’arme du crime, Simon Coutu research aussi le lien entre la unit par armes à feu et le milieu du rap, particulièrement celui de la civilization drill, un sous-genre aux paroles violentes originaire des quartiers du South Side, à Chicago.

On ne pouvait pas passer à côté de ce sujet-là, étant donné qu’au cours des dernières années aux États-Unis, et même au Québec, il y a eu plusieurs cas de unit armée liés à des artistes rap, explique-t-il.

Je veux que ce soit clair : je ne dis pas que le rap est la cause, mais c’est difficile d’ignorer cette culture-là et à quel constituent la réalité a percolé dans le milieu artistique à ce niveau-là.

L'homme est assis dans lad   workplace  devant un ordinateur.

Le rappeur Connaisseur Ticaso en entrevue dans la série documentaire « L’arme du transgression »

Photo : Radio-Canada

La répression, mais pas sans la prévention

Simon Coutu croit qu’il n’y a pas de solution elemental à un problème aussi complexe que celui de la unit par armes à feu, mais comme d’autres observateurs, il est d’avis qu’il faut trouver un équilibre entre la répression et la prévention.

On est un peu condamnés, avec la frontière qu’on partage avec les États-Unis, et c’est sans compter l'avènement des armes imprimées en 3D. Il va falloir chercher à comprendre les causes socioéconomiques du désir de s’armer, explique-t-il.

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