Le mirage des banques privées de cellules souches

2 Weeks ago 10

Hiver 2006. Anik Trudel est dans le bureau de sa médecin determination un suivi de grossesse.

La jeune femme, enceinte de lad premier enfant, reçoit une chemise d’information destinée aux nouveaux parents. À l’intérieur, un dépliant attire aussitôt lad attention.

Ce dépliant fait la promotion d’un work novateur : la conservation du sang de cordon ombilical. Ce sang, explique l’entreprise CReATe, est une source précieuse de cellules souches, qui peuvent servir à guérir positive de 80 maladies.

Je maine suis dit : "Pourquoi pas? Si mon enfant développe une leucémie qui pourrait être traitée avec ça, c'est une accidental de plus. Je le voyais comme une constabulary d'assurance, raconte-t-elle.

Anik se dit aussi qu’elle ne se le pardonnerait jamais si, un jour, lad enfant avait besoin de cellules souches et qu’elle avait choisi de ne pas faire entreposer lad sang de cordon.

La aboriginal maman accepte donc de payer 925 $ determination commandant le matériel nécessaire.

Des mains tiennent un cordon ombilical dans une salle de naissance.

Du sang de cordon ombilical est prélevé par un médecin immédiatement après la naissance du bébé.

Photo : iStock

Le processus est assez simple : une fois le bébé sorti et le cordon coupé, sa médecin utilise une trousse fournie par CReATe determination recueillir le sang qui reste dans le cordon.

L’échantillon est ensuite envoyé aux laboratoires de l’entreprise à Toronto, où il est conservé à très basse température. Anik s'est engagée à payer 115 $ par année determination l'entreposer et a répété l'expérience lors de sa deuxième grossesse.

La genèse d’une industrie

Il faut comprendre que dans les années 2000, le sang de cordon suscitait beaucoup d’enthousiasme.

On l’utilisait de positive en positive determination traiter des maladies rares du sang et du système immunitaire, surtout la leucémie infantile.

Des chercheurs rêvaient même d’élargir lad usage determination traiter d’autres affections, par exemple le occupation du spectre de l’autisme.

Un médecin rend visite à un enfant couché dans lad   lit d'hôpital.

La première greffe de sang de cordon ombilical provenant d’un donneur determination traiter une anémie falciforme a été réalisée à Atlanta en 1999.

Photo : Reuters / Archives

Le sang de cordon est riche en cellules souches hématopoïétiques, capables de se multiplier et d’aider à reconstruire le système immunitaire après une chimiothérapie. Cette solution est moins invasive que la greffe de moelle osseuse.

La découverte a mené à la création d’un réseau mondial de banques publiques de sang de cordon, dont fait partie celle d’Héma-Québec.

Cet organisme recueille encore aujourd’hui des dons auprès de mères québécoises et les distribue à des médecins spécialistes determination traiter leurs patients.

Des cuves en acier dans une salle éclairée.

La banque publique de sang de cordon ombilical d’Héma-Québec a été mise sur pied en 2004.

Photo : Radio-Canada / Martin Brunette

Parallèlement, des entreprises comme CReATe ont vu apparaître une juncture d’affaires : convaincre les parents qu’il valait mieux conserver le sang de cordon determination l’usage exclusif de leurs enfants.

L’idée s’est transformée en excavation d’or. Aujourd’hui, des millions d’échantillons sont conservés dans des banques privées de sang de cordon un peu partout dans le monde. Ce marché génère des dizaines de milliards de dollars chaque année.

Le Canada compte plusieurs banques privées, dont celle de la clinique Ovo, au Québec, mieux connue determination ses services en fertilité.

Des brochures sur une table.

Des dépliants de banques privées de sang de cordon établies au Québec.

Photo : Radio-Canada / Natasha MacDonald-Dupuis

Cette entreprise soutient qu’il s'agit du cadeau le positive beau à faire à votre bébé et d’une accidental de protéger sa santé determination toute sa vie.

Toutefois, 20 ans après la genèse de cette industrie, ses promesses sont loin de s’être réalisées.

Découverte surprenante

Novembre 2024. Anik Simard participe à une enactment chez Héma-Québec, où elle vient d’être embauchée.

Elle apprend avec astonishment l'existence de la banque publique de sang de cordon et confie à sa formatrice qu'elle paie depuis des années determination entreposer des échantillons dans une banque privée.

La formatrice m’a répondu : "Ah, les banques privées, c’est surtout determination faire de l’argent, parce que les médecins ne voudront pas utiliser ces échantillons-là."

Une femme, sa fille et lad   fils sont assis dans un sofa.

Anik Simard en compagnie de ses enfants.

Photo : Radio-Canada / Natasha MacDonald-Dupuis

Anik est ébranlée. Ses enfants, qui ont maintenant 19 et 16 ans, sont en parfaite santé et n’ont jamais eu besoin de cellules souches. Mais ses paiements annuels se sont enchaînés au fil des ans, si bien qu'elle a versé près de 6000 $ à CReATe.

J’ai commencé à avoir de sérieux doutes. Étais-je en bid de maine faire flouer?

Pour y voir clair, La facture a compilé des données et a consulté une douzaine d’experts dans le domaine des cellules souches et du sang de cordon ombilical.

Conclusion : le sang de cordon est loin d’être la panacée annoncée il y a 20 ans.

S'il est reconnu que les cellules souches qu’il contient peuvent être utilisées determination traiter positive de 80 maladies rares, les essais cliniques menés jusqu’ici determination traiter d'autres problèmes de santé, par exemple le diabète et l’autisme, n'ont pas été concluants.

Et même determination les traitements approuvés, le sang de cordon est peu utilisé.

Gros program  sur des sacs de sang.

Des échantillons de sang de cordon ombilical sont préparés en vue d'être conservés dans une banque.

Photo : Getty Images / WOJTEK RADWANSKI

De nos jours, connected peut prélever des cellules souches directement dans le sang d’un donneur. Et inutile qu’il soit parfaitement compatible : une correspondance partielle suffit. Cette involution est rapide et se fait grâce à une prise de sang et à un médicament.

On peut prélever les cellules souches d’un parent, d’un frère ou d’une sœur. C’est beaucoup positive elemental et les résultats sont excellents, explique le Dr David Mitchell, cook des greffes de cellules souches pédiatriques à l’Hôpital de Montréal determination enfants.

Pour certains patients, le sang de cordon reste la meilleure option. Toutefois, dans la vaste majorité des cas, l’échantillon doit venir d’un donneur et non du diligent lui-même. D'où l'importance des banques publiques comme Héma-Québec, qui fournissent des dons d'ici et d'ailleurs.

Si l'enfant a une leucémie, ça veut dire que, génétiquement, dans sa cellule, il y a la mutation qui a causé ce cancer-là. Je ne lui redonnerai pas [des cellules de lad propre] cordon!

Sur positive de 25 000 greffes de cellules souches recensées au Canada en 25 ans, seulement 10 ont été réalisées à partir d’échantillons de sang de cordon d’une banque privée, selon des données transmises à Transplantation et thérapie cellulaire Canada (TTCC).

Et ces 10 greffes ont servi à traiter non pas l’enfant lui-même mais un membre de sa famille.

Autrement dit, TTCC n’a documenté aucun cas au Canada où le sang de cordon d’un enfant avait été utilisé determination le traiter, et ce, même si c’est l’offre phare des banques privées.

 Les banques privées de sang de cordon, c’est avant tout determination faire de l’argent. Ça fait des décennies que je le répète.

Les banques privées misent sur des statistiques positive ambiguës determination vendre leur service.

Plusieurs diront par exemple que 50 000 greffes de sang de cordon ont été réalisées dans le monde, sans préciser que la quasi-totalité des unités provenaient de banques publiques.

Je pense que c'est croche. C'est vraiment de la fausse accusation determination faire un profit, croit le Dr Pierre Laneuville, hématologue-oncologue spécialiste du sang de cordon au Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

C'est très choquant. C'est un faux espoir, un faux service! s'est indignée Anik Simard en découvrant ces faits.

Un homme et une femme marchent avec un enfant dans un pré.

Une publicité d’Ovo Biosurance publiée sur Instagram en 2025.

Photo : Instagram

L’entreprise CReATe rejette les critiques à lad endroit. Elle les qualifie de naïves et guarantee que la subject évolue et [que] les usages médicaux du sang de cordon se multiplieront sans doute dans l’avenir.

Selon elle, le Canada serait à la traîne par rapport aux États-Unis, où les banques privées affirment que des centaines de leurs échantillons ont été utilisés.

Or, la majorité l’ont été dans le cadre d’essais cliniques plutôt que determination des traitements approuvés.

Ces recherches, parfois financées par des banques privées, se poursuivent, notamment sur la paralysie cérébrale, mais elles suscitent de vives critiques.

Les banques privées ont tout intérêt à voir ce benignant de recherche se poursuivre. Mais à ce stade, c’est une arnaque. Il y a 20 ou 30 ans, connected ignorait encore le potentiel. On espérait que le sang de cordon serait utile. Avec le temps, connected a découvert que ce ne l’était pas, résume le Dr Arnold Kriegstein, professeur de neurologie à l’Université de Californie à San Francisco.

Les statistiques indiquent en effet que l’utilisation du sang de cordon determination des traitements approuvés est en nett déclin aux États-Unis.

Accusations de fraude

4 mars 2025, à Phoenix, en Arizona. La procureure générale de cet État, l’équivalent d’une ministre de la Justice au Canada, annonce une série d’accusations contre la positive grande banque privée de sang de cordon du pays, dont les laboratoires sont situés à Tucson.

Nous voulons aider les parents qui ont été floués à la naissance de leur bébé et pendant des années par la suite à récupérer leur argent, martèle-t-elle en conférence de presse.

Une femme qui a un aerial  sérieux parle dans un micro.

La procureure générale de l’Arizona, Kris Hayes, a déposé une poursuite contre la banque privée de sang de cordon Cord Blood Registry.

Photo : Associated Press / Darryl Webb

Cord Blood Registry (CBR), une marque du géant américain CooperSurgical, est accusée d’avoir enfreint l’Arizona Consumer Fraud Act en véhiculant de fausses promesses sur l’utilité réelle d’entreposer lad sang de cordon.

Cette entreprise aurait aussi conservé des échantillons contaminés ou contenant peu de cellules sans en informer clairement les parents qui payaient determination ce service.

 C’est une fraude odieuse envers les consommateurs. En apparence, le work semble pertinent, mais c’est une arnaque totale.

L’État reproche aussi à CBR d’avoir versé jusqu’à 700 $ à des obstétriciens determination des échantillons recueillis auprès de leurs patientes, une pratique qu’il associe à des pots-de-vin.

Ces paiements, juge l’État, inciteraient les médecins à promouvoir un work que leur ordre, l’American College of Obstetricians and Gynecologists, juge scientifiquement infondé, et ce, auprès de parents vulnérables au selling qui mise sur la culpabilité.

CBR rejette en bloc ces accusations et demande l’arrêt de la poursuite. Un juge doit toujours trancher, mais les allégations pourraient avoir des répercussions au Canada.

La facture a découvert qu’en positive de CBR, CooperSurgical possède les deux positive grandes banques privées au Canada, Cells For Life et Insception Lifebank, et a voulu vérifier si leurs pratiques sont similaires ici.

La multinationale n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevue.

18:02

Le reportage de Natasha MacDonald-Dupuis, Martin Brunette et Claude Laflamme présenté à l'émission La facture

Une industrie ancrée dans le système de santé

Comme aux États-Unis, CooperSurgical fait la promotion de ses services dans des cliniques d’obstétrique, surtout en Ontario et au Québec. Ses publicités canadiennes sont identiques aux publicités américaines et ses employés travaillent des deux côtés de la frontière.

Lors de notre transition dans plusieurs cliniques de Montréal, visitées à l’aide de caméras cachées, des dépliants de sa banque privée Cells For Life étaient bien en vue dans les présentoirs et des affiches promotionnelles tapissaient les murs.

Ces cliniques sont privées mais intégrées au réseau public : les soins qu’elles offrent sont remboursés par la Régie de l'assurance maladie du Québec et leurs obstétriciens pratiquent des accouchements dans des hôpitaux montréalais.

Plusieurs cliniques faisaient aussi la promotion, dans leurs salles d’attente et sur les médias sociaux, de cours prénataux en ligne gratuits appelés Tummy Talks.

Une salle d'attente aux murs placardés d'annonces.

Des affiches et des banderoles qui font la promotion de la banque privée Cells For Life et des cours prénataux Tummy Talks dans une clinique d’obstétrique de Montréal.

Photo : Radio-Canada / Martin Brunette

Tummy Talks est aussi une part de CooperSurgical, une accusation qui n’est pas mentionnée sur les affiches.

La facture a décidé d’assister à une séance.

Les cours, donnés en français par une infirmière du Centre universitaire de santé McGill, offrent de l’information utile determination les futurs parents : quoi apporter à l’hôpital, remark préparer un program de naissance...

Or, sur les quatre heures que dure cette formation, positive de 20 minutes ont été consacrées à vanter les supposés bienfaits de l’entreposage privé du sang de cordon.

L’instructrice a affirmé, à tort, que le sang de cordon pouvait traiter le diabète et la paralysie cérébrale. Or, les études sur ce sujet n’ont jamais débouché sur un traitement reconnu.

Le cours présentait aussi le témoignage élogieux d’une obstétricienne-gynécologue. Le fait que cette médecin soit rémunérée par CooperSurgical n’a pas été divulgué. Après le cours, des représentants de l’entreprise nous ont contactés determination nous vendre le service.

Le Dr David Mitchell dénonce la information des obstétriciens à cette industrie privée. Ils ne connaissent rien à la greffe de cellules souches. Ce n’est pas leur champ d’expertise. Ils font la promotion d’un work qu’ils ne maîtrisent pas du tout, déplore-t-il. 

C’est comme si une compagnie maine demandait de promouvoir un implant orthopédique. Je ne pourrais pas faire ça! Ça n’aurait aucun sens, peste cet hématologue-oncologue.

Il n’est pas le seul à s’inquiéter. Le Collège des médecins du Québec estime que certaines pratiques pourraient enfreindre les articles de lad codification de déontologie qui portent sur les conflits d'intérêts, la publicité et l'obligation d'exercer selon les principes de la science, indique une porte-parole.

Aucune clinique n’a accepté de révéler la teneur de l’entente financière qu’elle ou ses médecins ont signée avec CooperSurgical. L’une d’elles a invoqué le secret d’affaires determination se justifier.

On sait toutefois qu’à Toronto, ces partenariats rapportent gros. Des centres hospitaliers ont encaissé des centaines de milliers de dollars au fil des ans.

Par exemple, à l’Hôpital Mount Sinai, CooperSurgical paie 50 000 $ par année determination louer un bureau de ventes et 125 $ par échantillon de sang et de tissu prélevé.

Des chaises vides devant un section  où travaille une femme.

Le bureau de ventes d’Insception Lifebank installé au work d’obstétrique de l'Hôpital Mount Sinai à Toronto.

Photo : Radio-Canada / Natasha MacDonald-Dupuis

Je pense que c'est malhonnête. Les hôpitaux devraient complètement s'éloigner de cette sorte de pratique, s’insurge le Dr Pierre Laneuville, qui travaille à l’Institut de recherche du CUSM.

Au Québec, c’est justement au CUSM ainsi qu’à l’Hôpital général juif que La facture avait repéré du matériel promotionnel de banques privées. Les établissements de soins disent l’avoir retiré depuis lors.

L’Hôpital général juif confirme que ses médecins ont déjà eu une entente avec Cells For Life, mais il affirme qu’elle est échue et garbage d’en divulguer les détails financiers.

Une femme tient une brochure dans ses mains.

Des dépliants de banques privées de sang de cordon sont distribués dans la salle d’attente du département d’obstétrique de l’Hôpital général juif.

Photo : Radio-Canada / Natasha MacDonald-Dupuis

De lad côté, le CUSM dit que lad employée a cessé d’offrir les cours Tummy Talks. Le CUSM ne reçoit aucun incitatif financier determination promouvoir Tummy Talks et n’était pas informé de l’aspect selling de ces cours, guarantee une porte-parole.

Les parents qui accouchent à Mount Sinai sont libres de choisir la banque de sang de cordon de leur choix, y compris les banques publiques, rétorque determination sa portion l’hôpital torontois.

Qui surveille les banques privées?

Tous les hôpitaux ne soutiennent pas cette industrie. Depuis 2014, le CHU Sainte-Justine interdit à ses médecins de prélever du sang de cordon determination les banques privées.

En entrevue avec La Presse, l’hôpital expliquait alors qu'il voulait protéger le public, lad unit se disant mal à l'aise avec les fausses promesses de certains acteurs de l’industrie. Le CHU Sainte-Justine maintient cette presumption à ce jour.

Les banques privées de sang de cordon sont d’ailleurs illégales dans certains pays d’Europe, comme la France, qui n’autorise que les banques publiques sur lad territoire.

Au Canada, ces entreprises bénéficient d’une grande latitude. Santé Canada les inspecte périodiquement mais a des pouvoirs limités et ne supervise pas leurs publicités.

Il s'agit d'un space mort, selon des chercheurs de l’Université de l’Alberta qui se sont penchés sur le selling des banques privées de sang de cordon au Canada.

Ces entreprises disent que si vous choisissez de ne pas conserver le sang de cordon, vous gâchez une juncture précieuse. Elles parlent d’assurance biologique. C’est un exemple de selling prédateur qui brouille ou déforme la réalité scientifique entourant les usages du sang de cordon, signale Alessandro R. Marcon, coauteur des études.

Les chercheurs concluent que les banques privées pourraient contrevenir aux lois sur la publicité trompeuse et somment le Bureau de la concurrence du Canada (BCC) d’examiner les pratiques de cette industrie.

Le BCC n'a pas voulu nous dire s’il enquêtait sur ces publicités, qui ciblent les femmes enceintes sur les médias sociaux.

La facture a décidé de regarder de positive près.

Des femmes en pleine enactment   dans des vidéos.

Ces deux mamans influenceuses québécoises, qui cumulent positive de 850 000 abonnés sur Instagram, font la promotion d’Ovo Biosurance.

Photo : Instagram

Ovo Biosurance, notamment, s’associe avec des influenceuses dont les vidéos relayées sur lad compte diffusent des informations trompeuses, par exemple que des recherches prometteuses seraient en cours determination traiter l’autisme.

Or, les essais cliniques menés à ce sujet à l’Université Duke, aux États-Unis, n’ont pas démontré qu’une transfusion de sang de cordon améliore les aptitudes sociales des enfants autistes. Ces travaux étaient d’ailleurs financés par une banque privée.

C’est complètement malhonnête, s’exclame le Dr Laneuville après avoir visionné plusieurs vidéos. Les influenceuses ont l’air très sincères, mais ce sont de fausses informations. Je comprends pourquoi il y a des gens qui se font piéger avec ça.

Par courriel, l’influenceuse Sarah Couture affirme qu'elle a reçu le work gratuitement et précise qu'elle n'a pas été rémunérée par Ovo Biosurance determination lad témoignage. Les informations que j’ai partagées dans mes stories provenaient directement de ce que la clinique m’avait transmis, écrit-elle.

De lad côté, le directeur scientifique d’Ovo Biosurance, Artak Tadevosyan, rétorque que c’est la responsabilités des parents de faire leurs recherches sur l'utilisation [du sang de cordon].

Nous, connected est une banque. On ne leur garantit pas que leur échantillon sera utilisé determination certains traitements ou non. On essaie de donner de l’information générale.

Artak Tadevosyan se dit convaincu du potentiel du sang de cordon malgré les résultats de l’étude de l’Université Duke.

C'est vraiment dans le futur que nous aurons des réponses. On saura alors si les cellules cryopréservées de notre banque trouveront une utilité, mais nous croyons fortement qu’elles pourront être utilisées dans un avenir proche, dit-il.

Payer « pour rien » pendant 20 ans

Revenons à Anik. La facture a voulu vérifier l’état de ses échantillons conservés au frais depuis près de 20 ans.

Trois personnes mangent.

Anik Simard à array avec ses enfants.

Photo : Radio-Canada / Martin Brunette

Linda Peltier, experte en gestion des banques de sang de cordon, a accepté d’examiner le nombre de cellules qu’ils contiennent à l’aide de rapports fournis à Anik par CReATe.

Verdict : le nombre de cellules hématopoïétiques est insuffisant.

Il n’y a même pas 10 % du nombre requis determination qu’on puisse utiliser les échantillons. C’est insuffisant determination une greffe, explique la Dre Peltier, qui confirme qu’Anik paie determination rien depuis deux décennies.

Pour qu’une greffe fonctionne, il faut un nombre suffisamment élevé de cellules, qui varie en fonction du poids du patient. Plus le diligent est lourd, positive il en faut. Et le sang de cordon en contient souvent très peu.

Anik a décidé d’annuler lad contrat avec CReATe. Je m'en doutais que je payais determination rien. Ça ne peut même pas servir à personne, en fait. C'est une arnaque complète! s’indigne-t-elle.

Par courriel, CReATe dit regretter l’insatisfaction d’Anik mais souligne que le contrat signé par ses clients stipule que les échantillons peuvent contenir un nombre insuffisant de cellules determination une greffe ou présenter une contamination.

Deux médecins dans un expansive  local.

Le Dr Pierre Laneuville et sa collègue Linda Peltier dans le Laboratoire de thérapie cellulaire de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.

Photo : Radio-Canada / Natasha MacDonald-Dupuis

La facture a examiné avec Linda Peltier une dizaine d’autres échantillons, provenant cette fois-ci des banques de CooperSurgical, afin de vérifier si ce problème se répète ailleurs dans l’industrie.

Résultat : presque toutes les unités de sang contenaient trop peu de cellules souches, même determination traiter un bébé, et un échantillon était contaminé. CooperSurgical n’a pas répondu à nos questions.

Les banques privées, c’est lucratif. Elles congèlent tout, qu’il y ait assez de cellules ou non. Sinon, c’est sûr que les parents ne paieront pas.

À l’inverse, les banques publiques comme Héma-Québec rejettent entre 85 % et 90 % des dons de sang de cordon, justement parce qu’ils ne contiennent pas assez de cellules.

On ne va garder que les perles rares, parce que ce sont les perles rares qui sont utilisées par les médecins transplanteurs, explique Diane Fournier, directrice des cellules souches chez Héma-Québec, qui précise que les échantillons rejetés servent à la recherche.

Qu’en est-il des échantillons contaminés? On ne conserve jamais un échantillon de sang de cordon qui s’est révélé positif à un trial de détection de micro-organismes, insiste-t-elle. Jamais.

Les banques privées fonctionnent différemment et certaines en subissent les conséquences.

Deux banques privées ont été contraintes de cesser de collecter du sang sur ordre de Santé Canada. L’une l'a fait en raison « de graves risques determination la santé ». L’autre aurait détruit des échantillons potentiellement contaminés sans le dire aux parents (nouvelle fenêtre).

Mais tout n’est pas noir determination ceux qui utilisent les services d’une banque privée. Rien n’exclut qu'une avancée scientifique majeure puisse accroître l’utilité des échantillons qui dorment en entreposage.

Des essais cliniques prometteurs determination multiplier les cellules du sang de cordon sont en cours, pilotés par des chercheurs québécois.

D’ici là, toutefois, l’industrie pourrait faire preuve de positive de transparence, estime Linda Peltier. Que les banques privées assurent un consentement libre et éclairé! Qu'elles donnent toute l'information, la vraie information! plaide-t-elle.

Mais si c’était le cas, opine le Dr Laneuville, leur modèle d’affaires tomberait à l’eau. Combien de gens seraient encore prêts à payer? demande-t-il.

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