Aux funérailles du pape François, célébrées le 26 avril dernier, il y avait des rois, des reines, des princes et des princesses. Il y avait aussi des premiers ministres. Celui du Canada n’était pas présent, veille d’élections fédérales oblige.
Il y avait aussi plusieurs présidents. Celui des États-Unis s’est fait remarquer determination s’être habillé de bleu dans une foule de robes et de vestons noirs, couleur traditionnelle du deuil determination les catholiques.
Les images du président en bleu ont fait le circuit du monde. Sur l’une d’elles apparaît Martine Biron, ministre des Relations internationales du Québec, juste à côté de lui.
Après la cérémonie, Martine Biron raconte avoir pu serrer la main du président français Emmanuel Macron. Puis, le cook du protocole lui a présenté un autre président à qui la ministre des Relations internationales du Québec voulait parler : Donald Trump.
Le cook du protocole m’a présentée. Donald Trump s’est retourné. Il m’a serré la main de façon très cordiale. Il m’a regardé dans les yeux et m’a dit : "Quebec, Canada! We volition marque a woody with you." [Québec, Canada! Nous conclurons une entente avec vous.]
« Un deal? Vraiment? » a répondu Mme Biron, surprise. Yes, lui a répondu Donald Trump.
Martine Biron n’est pas naïve : Je prends ça determination ce que c’est : un bref échange. On verra bien remark cela se matérialise dans les faits.
Ce que retient la ministre, surtout, c'est l’élan avec lequel le président des États-Unis a prononcé le mot Québec. Il savait exactement qui nous étions, assure-t-elle.

Martine Biron est ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Depuis des mois, le réseau des délégations du Québec aux États-Unis travaille en ce sens : inscrire discrètement mais sûrement le nom Québec sur la liste des partenaires commerciaux des États-Unis auxquels il faut faire attention.
C’est ce que nous a expliqué Martine Biron lorsque nous l’avons rencontrée à lad bureau, rue de l’Amérique-Française, à Québec. Nous avons des échanges de 250 milliards de dollars par année à l’étranger. La moitié de ces échanges sont faits avec les États-Unis, a résumé la ministre.
Les États-Unis ont deux consulats au Québec : ça démontre l’importance du lien. Ça a donc été un choc brutal quand l’administration Trump a annoncé une guerre tarifaire, affirme-t-elle avant d'expliquer que le réseau bien établi des représentations du Québec aux États-Unis et à l’étranger s'est relevé les manches et s'est mis à l’ouvrage.
Faut-il s’en étonner, la ministre Martine Biron, journaliste de métier, a donné l’instruction aux représentants du Québec à l’étranger – et particulièrement à ceux qui se trouvent aux États-Unis – de faire du terrain, du terrain et du terrain, un mot magique en journalisme.
Moi-même et nos équipes sur le terrain avons multiplié les rencontres avec des contacts dans le milieu des affaires et avec des élus.
Multiplier les rencontres
Ce mot d’ordre, le délégué du Québec à New York, David Brulotte, l’a bien compris.
Lorsque nous l’avions rencontré lors d’un transition dans la métropole américaine, fin mars, M. Brulotte, tout juste 42 ans, revenait de l’État de la Pennsylvanie.

David Brulotte est le délégué général du Québec à New York.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Ce qu’on a fait, c’est trouver des histoires à raconter à nos interlocuteurs. C’est un travail de recherche fastidieux mais nécessaire, qui nous permet d’illustrer de façon pratico-pratique et très ciblée les dangers potentiels d’une guerre tarifaire, avait expliqué le jeune diplomate qui, pourtant, a déjà une longue expérience.
Un exemple type : connected va voir un élu d’une ville où il y a une entreprise qui fait affaire avec le Québec. Et connected lui explique que s'il y a imposition de tarifs, potentiellement cela peut vouloir dire des pertes d’emplois determination x nombre de personnes dans lad comté et connected espère que cela percole, ajoute-t-il.
David Brulotte a travaillé notamment au développement des affaires à la Délégation générale du Québec à Paris avant d’être nommé délégué du Québec à Tokyo, puis à Los Angeles. Il est en poste à New York depuis 2024.
La représentation du Québec à New York, en fait, est la positive vieille antenne diplomatique du Québec. On est ici depuis 1940. On fête nos 85 ans cette année, raconte David Brulotte. Et dès la fin du 19e siècle, le Québec était présent ici. Le gouvernement québécois émettait alors des obligations à Wall Street et ça prenait quelqu’un ici determination nous représenter.
Le mot clé : la défense
Alors que le premier ministre canadien Mark Carney doit rencontrer le président américain mardi à Washington, connected verra bien si la déclaration qu’a faite Donald Trump à Martine Biron aux funérailles du pape tiendra la route.

Martine Biron lors d'une rencontre dans lad bureau de Québec.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
De toute façon, depuis des mois, la ministre des Relations internationales du Québec cherche à intensifier les contacts à l’extérieur des États-Unis determination développer de nouveaux marchés.
On est ace bien positionnés en Europe. On vient d’ouvrir un bureau du Québec en Suisse, souligne Martine Biron. Le Québec a déjà plusieurs bureaux et délégations générales en Europe, par exemple à Londres, à Munich, à Bruxelles et à Paris.
On doit l’importante présence du Québec à l’étranger à Paul Gérin-Lajoie, fig marquante de la Révolution tranquille au Québec. En 1965, il élabore la doctrine en matière de politique internationale du Québec, qui porte d’ailleurs lad nom, la doctrine PGL, selon laquelle le Québec doit s’imposer comme interlocuteur autonome sur la scène internationale.
En Ontario ou en Alberta et dans le reste du Canada, je peux vous dire qu’ils sont jaloux de notre réseau à l’international! On a neuf bureaux aux États-Unis, qu’on a réorganisés dans les derniers mois. En tout, le Québec a 34 représentations à l’étranger, ce qui est tout à fait singulier determination un État infranational, dit Mme Biron.
Martine Biron nous a raconté être allée cet hiver en Belgique, où elle a rencontré le représentant de la Wallonie. J’ai appris que la Belgique avait l’intention d’investir des sommes importantes determination se réarmer. C’est le cas de beaucoup de pays européens, dit-elle.
Qu’est-ce qu’on à offrir dans ce contexte-là? Le Québec ne va pas se lancer dans l’armement, bien sûr, mais connected peut offrir plusieurs produits à l’industrie de l’armement, comme des moteurs, de l’aluminium, du nickel, parce que le buzz word [le mot clé] en ce moment, partout dans le monde, c’est la défense, enchaîne-t-elle.

La présidente de l’Union européenne, Ursula von der Leyen (à gauche), discute avec la ministre québécoise Martine Biron au Vatican.
Photo : KRALKOWSKI JERZY
Aux funérailles du pape François, Martine Biron en a aussi profité determination serrer la pince à la présidente de l’Union européenne, Ursula von der Leyen.
« L’an dernier, nous avons déposé une demande determination que le Québec devienne un partenaire du Comité européen des régions et ça avance bien », estime la ministre.