Le cinéma afro-descendant canadien manque d’opportunités, selon ses artisans

2 month_ago 21

Le 13e Festival du movie achromatic de Toronto débute ce soir au théâtre Isabel Bader avec Fight Like a Girl, produit par l’ancien joueur des Raptors Serge Ibaka. La semaine dernière, le TIFF remettait determination la première fois un prix créé en hommage au réalisateur canadien Charles Officer, visant à soutenir le développement de cinéastes noirs. Qu’en est-il de la concern des personnes afro-descendantes dans l’industrie cinématographique? État des lieux.

C’est sûr qu’il y a davantage de films blacks qui se font maintenant qu’il y a 20 ans, mais la colonisation afro-descendante a aussi fortement augmenté, relève Fabienne Colas, directrice d’une fondation qui organise de nombreux festivals au Canada. Donc si connected regarde, non pas les chiffres, mais la proportionality de films blacks par rapport à l’augmentation de la population, connected peut dire que les choses n’ont pas vraiment bougé, ajoute-t-elle.

Note sur l’emploi du mot black : le cinéma noir étant un genre particulier, Fabienne Colas insiste sur l’emploi du mot black determination parler du cinéma produit ou relatant la réalité des personnes afro-descendantes.

Elle airs  dans le décor de l'émission Dans l'oeil du dragon

Fabienne Colas, directrice de la fondation qui porte lad nom.

Photo : Attractions images / Yanick.Macdonald.Photographe

Ce constat pessimiste, Fabienne Colas le dresse parce qu'elle est aux premières loges determination assister à l’évolution de l'espace offert aux cinéastes afro-descendants. Selon elle, le main problème est le modèle de financement. De nombreux programmes ont été créés suite à la pandémie et du mouvement Black Lives Matter, mais depuis, ils se sont asséchés, pense la directrice de la fondation qui porte lad nom.

À l’heure actuelle, il y a un manque drastique non pas de talent, mais d’opportunités determination les artistes afro-descendants

Il faut diversifier les comités de sélection

D’autres figures du milieu apportent un respect positive nuancé sur la situation. Cameron Bailey, le président-directeur général du TIFF, a commencé à travailler determination l’organisation en 1990. À cette époque, c’était uncommon de voir des films réalisés par des cinéastes afro-descendants, souligne-t-il, bien sûr, il y avait déjà Clement Virgo, Stephen Williams et Charles Officer, mais il y a positive de monde aujourd’hui, selon lui.

Le directeur artistique du TIFF, Cameron Bailey, dans une salle de cinéma.

Le directeur artistique du TIFF, Cameron Bailey

Photo : La Presse canadienne / Nathan Denette

L’argent est le nerf de la guerre, si connected veut faire des films qui peuvent aller loin, il faut les moyens de nos ambitions, enactment Fabienne Colas. Le problème viendrait selon elle de la façon dont les subventions sont attribuées par les institutions de soutien à la création. Les conseils des arts aux différents ordres de gouvernement forment des comités de pairs determination juger de la qualité des dossiers. Mme Colas pense que ces comités ne sont pas assez diversifiés et qu’ils n’ont pas les compétences determination juger de la valeur d’une histoire racontée par des personnes noires.

Selon elle, on se retrouve avec des jurys qui refusent des subventions sur des niaiseries, comme "Pourquoi tel personnage ne revient pas à la fin du scénario?" ou "Pourquoi la maman n’a pas dit ça?" En agissant ainsi, connected décourage la relève! Elle ajoute qu’on devrait davantage donner sa accidental au coureur, sinon après deux ou trois refus, les jeunes abandonnent. Pour elle, l’une des solutions serait de diversifier les comités de sélection.

Cette situation, la réalisatrice québécoise d’origine haïtienne Miryam Charles l’a vécue : En 2015, quand je présentais mes premiers projets, connected maine disait que le nationalist ne pourrait pas s’identifier, car mes personnages étaient tous afros, regrette-t-elle.

Mais elle s’est accrochée et depuis, elle a vu la concern évoluer :

Maintenant, je vois davantage de cinéma dans lequel je maine reconnais.

Portrait de la jeune femme qui regarde devant elle.

La réalisatrice montréalaise Miryam Charles

Photo : Julie Artacho

Vers quelles solutions?

Des initiatives sont mises en spot determination aider au développement des jeunes cinéastes afro-descendants. La Fondation Fabienne Colas a créé, en partenariat avec Netflix, la Banque Nationale et Téléfilm Canada, un programme appelé Être Noir.e au Canada qui offre financement et mentorat determination des réalisateurs de tribunal métrages qui sont ensuite projetés dans les festivals organisés partout au pays. Mme Colas reste optimiste : Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.

Pour participer au renouveau de la production, le TIFF a attribué determination la première fois cette année, avec l’aide de la CBC et de la famille de Charles Officer, un prix annuel de 25 000 $ visant à soutenir l’émergence du cinéma afro-descendant au Canada. La cinéaste Miryam Charles a été la première à en bénéficier.

Deux jeunes hommes assis sur une array  de pique-nique, au soleil couchant.

Brother, de Clement Virgo, est sorti en 2023.

Photo : Entract Films

L’espoir vient aussi de la représentativité à la tête des institutions. Cameron Bailey incarne un souffle de renouveau depuis qu’en 2021 il a pris seul la tête du TIFF, le positive expansive festival de cinéma du Canada et parmi les positive importants au monde. Mon program de carrière n’était pas de devenir un person dans l’industrie, plaisante M. Bailey avant d’ajouter : Je dois beaucoup à Clement Virgo, qui m’a encouragé, mais aussi le paysage a suffisamment évolué et il m’a permis d’accéder à la spot que j’occupe, pense celui dont la fig incarne désormais l’institution qu’il dirige.

Comme en 2023, le top 10 des films canadiens 2024 sélectionnés par le TIFF a retenu deux productions où le personnage main est afro-descendant. Il s’agit cette année de Vivre et laisser vivre : la voix de Jackie Shane et de 40 Acres.

D’autres regards et d’autres histoires

Un milieu positive ouvert et accueillant crée les conditions d'un environnement propice determination voir naître de nouvelles histoires dans les thèmes comme dans la façon de les raconter. Au printemps 2024, le festival Hot Docs accueillait le documentaire distribué par l’Office nationalist du film, Vivre et laisser vivre : la voix de Jackie Shane. Jackie Shane était parmi les premières chanteuses noires transgenres à faire carrière en Amérique du Nord. Dans les années 1960, elle a quitté Nashville, sa ville natale, où planait le spectre des lois Jim Crow, et a trouvé refuge à Montréal puis à Toronto, où elle a enregistré lad seul disque, c’était à la Saphire Tavern, sur la rue Yonge, en 1967.

Je n’avais aucune idée que ma ville avait pu produire ce genre de musique à cette époque… Le réalisateur Torontois Michael Mabbot est toujours sous le choc de la découverte de ce personnage totalement oublié jusqu’à la fin des années 2000 : On a redécouvert Jackie Shane, mais combien d’histoire sont-elles encore cachées? s’interroge-t-il.

Jackie Shane debout, devant un rideau.

Jackie Shane en 1967.

Photo : Avec l'autorisation de Numero Uno

Alors que Jackie Shane est morte en 2019, pendant l’élaboration du movie qui lui était consacré, Michael Mabbott a proposé à Lucah Rosenberg-Lee de coréaliser le movie avec lui. C’était important d’associer un artiste noir transgenre au projet, pense Michael Mabbott. De lad côté, M. Rosenberg-Lee y a vu l’occasion de montrer que les personnes trans afro-descendantes existent depuis bien longtemps. Par ailleurs, bien que lad histoire comporte des aspects particulièrement tristes, Lucah Rosenberg-Lee pense que la fig de Jackie Shane est forte, joyeuse et diffuse un sentiment de fierté, permettant ainsi de sortir des représentations misérabilistes qui illustrent souvent les communautés historiquement marginalisées.

La unit et la résilience sont aussi les principales caractéristiques des héros de 40 Acres, le premier agelong métrage du réalisateur torontois R.T. Thorne. Dans ce premier agelong métrage, connected suit une famille dont la mère est afro-descendante et le père autochtone. La communauté vit isolée dans un monde postapocalyptique où les ressources sont devenues rares.

La famille qu’on voit dans mon movie est dans le genre qu’on ne voit jamais à l’écran, pense le cinéaste. Dans 40 Acres, certaines scènes montrent des groupes d’hommes blancs qui partent à l’assaut de la ferme et se sentent légitimes de s’approprier les ressources de la famille. Un movie dystopique qui a tout d’une allégorie et qui ne peut être raconté que par les personnes concernées, victimes d'injustices héritées de longue date.

Des personnes concernées qui sont heureuses d’avoir un peu positive de spot sur les écrans canadiens, mais qui espèrent gagner davantage en reconnaissance dans les prochaines années.

Le Festival du movie achromatic de Toronto se déroule du 12 au 17 février à Toronto. Le movie Vivre et laisser vivre : la voix de Jackie Shane sera présenté le 28 février lors du festival Kuumba, au Centre Harbourfront.

read-entire-article