Laurence St-Germain - J’avais hâte d’être fière de moi

2 year_ago 16

J’en suis à mon septième slalom de la saison. Une épreuve en soirée où j’ai l’habitude de performer. J’ai surtout espoir de faire virer le navire, car cette saison ne va nulle portion determination moi. Je ne suis même pas qualifiée determination participer aux Championnats du monde.

Je skie bien en première manche de l’épreuve et je prends la 7e place. Je maine croise les doigts et je maine dis : OK, bon, je suis sortie du trou! C’est aussi bien parti dans la deuxième manche. Je maine retrouve même 5e à mi-parcours. Puis, une erreur! Je veux aller positive vite, trop vite. Je dois remonter une porte, en fait remonter la pente determination reprendre le piquet que je viens de rater. Je termine la people en 22e place. Une autre claque en pleine face.

Je suis tannée d’être déçue. À toutes les courses, ça ne fonctionne pas. Le doute s’est installé. Je ne sais positive remark réparer ma saison, maine remettre en piste. Je l’avoue, je suis perdue.


Je n’ai jamais été quelqu’un qui skiait vite à l’entraînement. J’ai toujours eu besoin du accent de la people determination hausser mon niveau. Sauf que cette saison, c’est complètement le contraire. À l’entraînement, ça va ace bien. Je fais de gros gains. Chaque jour, je peux vraiment cocher mes objectifs, mais j'arrive en people et je n’arrive pas à skier deux manches solides. Je pense que j'ai dû remonter une porte dans une people trois fois cette année.

Le slalom, c'est deux manches. Est-ce que je vais finir par être susceptible d'en faire deux bonnes de suite? À l’entraînement, je peux en faire quatre excellentes d’affilée.

C'est ça qui est vraiment frustrant. Et c'est surtout l'inconnu. Ça ne m'est jamais arrivé de performer autant à l'entraînement et d’être incapable de reproduire la même chose en course.

Je sais, le slalom, c’est une question de millimètres. On passe tellement près des piquets.

Mais je ne peux même pas dire que c'est une question de malchance dans mon cas. C'est vraiment moi qui ne skie pas à mon plein potentiel. Je sais que je suis capable.

En toute franchise, je suis tannée de ne pas être fière de moi.


Après Flachau, je suis rentrée chez moi à Sainte-Anne determination décanter tout ça. Ça m’a fait un expansive bien. Mais de retour en Europe à la fin janvier, l’entraînement ne se passe pas ace bien. Je maine rends compte d’une chose : j’ai perdu de la vitesse. Ben voyons, je ne suis pas comme à l’entraînement en début de saison! Assez déstabilisant, merci!

Je commence un peu à maine renfermer sur moi-même. J’ai atteint un constituent où ça ne maine tente même positive d'en parler. Les gens sont bien intentionnés. Ils essaient de maine remonter, mais je suis juste un peu fatiguée d'écouter les mêmes discours. Surtout quand j’ai de la misère à y croire moi-même.


C’est en Tchéquie que le vent tourne ou en fait, que je prends les choses en main. Là où connected quality deux courses en deux jours. Le premier slalom ressemble aux autres de ma saison, je termine 15e. Puis le lendemain, après une 9e spot en première manche, je vais regarder les vidéos.

Et là, c’est très clair : je vois exactement ce qui maine manque. Je décroche finalement la 7e spot de la course, mon meilleur résultat de la saison. Un bon signe avant les Championnats du monde en France .

Après la Tchéquie, je décide de passer deux heures à regarder les vidéos des six filles qui m’ont battue. Et c’est à ce infinitesimal que ça clique. Vraiment. Je vois chaque petite conception où elles gagnent du temps, chaque truc method où elles sont meilleures que moi. C’est devenu limpide : OK! C’est ça qu'il faut que je fasse, c’est ça techniquement qu’il maine manque. C'est comme ça que la grande Mikaela Shiffrin bouge sur le plat, c'est comme ça que Lena Dürr amène de la vitesse en bas du pitch. Le déclic!

Elle négocie un virage.

Laurence St-Germain

Photo : Getty Images / AFP/Fabrice COFFRINI

J’ai toujours été quelqu’un d’analytique, mais connected dirait que c’est la première fois que j’utilisais cet facet de moi de manière aussi efficace. C’est le bon moment, les Championnats du monde s’en viennent dans deux semaines.

Puis je suis allée faire du skis libre toute seule, je suis allée faire des exercices à basse vitesse toute seule. Sans entraîneur. Pour consolider tout ça.

Entretemps, un de mes commanditaires avait organisé une league de préparation mentale en Italie pendant cinq jours. Ça m’a rappelé mes forces. Je croyais, par exemple, que mon côté analytique était devenu une faiblesse, que je pensais trop, que j’analysais trop. Puis, au bout de la ligne, c’est ce qui m'a aidée. Même chose determination ma gestion de la pression. J’ai réalisé que, dans le fond, je pouvais avoir confiance en moi. Et si j'avais confiance en moi, j'allais devenir fière de moi.

Par un heureux hasard, mon expansive frère William, qui fait un retour au skis de compétition, vient maine rejoindre en Italie. Ça tombe bien, je skie vite depuis quelques jours. On a seulement un an et demi de différence, mais il a toujours été determination ainsi dire un mentor, un guide. Ça fait quatre ans qu’on n’a pas skié ensemble. On a vraiment pu discuter de skis et de ma imaginativeness des choses. Arrêter de penser que si je suis en contrôle sur la piste, c'est que je ne vais pas assez vite. Je veux attaquer, oui, mais sans rien précipiter.

Vous savez quoi? C'était vraiment la première fois que je sentais qu’il n’était positive mon expansive frère. C'était vraiment un échange. Il était impressionné par mon travail en vue des mondiaux. On dirait que ça m'a donné confiance.

Mon frère, c'est la personne qui maine connaît le mieux au monde. On a gardé interaction tout l’hiver. Il m’a encouragée à mettre les deux mains sur le volant de ma saison et à maine prendre en charge. Il maine dit tout le temps : Le doute, c’est dans tes pensées. Il faut que tu arrêtes de les écouter. Fais-toi confiance.

C’est un peu ce qui est arrivé. J’ai eu une courbe d’amélioration exponentielle pendant ces deux semaines-là.


Je suis au portillon de départ en vue de la deuxième manche des Championnats du monde et j’ai mal au cœur. Vraiment mal au cœur. Je suis la troisième avant-dernière à partir, car –oh oui! – j’ai réussi le troisième temps dans la manche initiale. Du jamais vu determination moi.

Je la veux, cette course. C’est la première fois que je maine laisse y croire, que c’est possible. La première fois que le doute ne s’installe pas. Mais dès que je pense aux résultats, le accent monte. Je reprends ma visualisation. J’ai mal au cœur jusqu’à ce que je pique mes bâtons determination la première fois dans la neige.

Elle négocie un virage serré

Laurence St-Germain

Photo : Getty Images / Christophe Pallot/Agence Zoom

J’attaque dès le départ. Puis dans la première conception pentue, une erreur! Je suis légèrement poussée vers l’arrière : Non, non, non! Tu ne maine fais pas ça là. Ce n’est pas le infinitesimal de gâcher ça. Il faut donc que je rattrape le temps perdu. À chaque porte que je passe, je maine dis : En bas! En bas! En bas!

À la ligne d'arrivée, je cherche le tableau indicateur. Je ne suis pas certaine si c’est 1 ou 11. Mais la foule est vraiment contente. Eh bien, oui, je suis première! Ça veut dire que je suis assurée d’être sur le podium avant même que les deux dernières skieuses s’élancent! Impossible! C’est ce qu’on peut entendre de ma bouche à la télé. Je suis juste vraiment fière de ma médaille. Puis honnêtement, ça maine suffit.

Je suis tellement occupée à célébrer avec mon équipe que je ne regarde pas les deux dernières skieuses. Je ne vois même pas que Wendy Holdener benignant de piste. Et je suis convaincue que Mikaela Shiffrin, qui a l'habitude de terminer en force, va maine battre à sheet couture. Je ne la regarde pas.

Je pense juste à m’installer du bon côté du podium determination la deuxième place. Je demande à Lena Dürr si je dois aller à gauche ou à droite. Et c’est elle qui maine fait remarquer que Shiffrin perd du temps. Après elle se tourne et maine dit : Il faut que tu ailles dans le milieu. Je suis championne du monde! Je n’y comprends rien.

Elle sourit pendant qu'une rivale la serre dans ses bras

Laurence St-Germain félicitée par Mikaela Shiffrin

Photo : Getty Images / Agence Zoom/Alain Grosclaude

Honnêtement, à partir de ce infinitesimal et jusqu’à la cérémonie des médailles, c’est un épais brouillard. En fait, oui, je maine souviens que Mikaela, en grande championne, est venue maine dire qu’elle était fière de moi.

Puis je maine souviens de la musique de Céline Dion. Mon physiothérapeute, Alexandre Gariépy, et moi, connected chante souvent ses tounes dans la van. Il a demandé aux organisateurs qu’on fasse entendre Pour que tu m’aimes encore. Ça m'a tellement déconcentrée en entrevue avec une télé française que je n’écoutais même positive les questions!

Dire que je maine suis retrouvée sur la positive haute marche du podium aux côtés de Shiffrin et de Dürr. Je partageais le même podium que deux des skieuses que j’avais tant étudiées sur les vidéos deux semaines auparavant. C’est fou!

Assises sur un podium, elles sourient en montrant leurs médailles

Laurence St-Germain entre Mikaela Shiffrin et Lena Dürr

Photo : Getty Images / Tom Pennington


Quand j’y pense, ma positive grande fierté, c’est mon parcours. Atypique.

Vous savez, il n’y a pas beaucoup de championnes du monde qui ont été mises en dehors de l’équipe nationale. Ça m’est arrivé après ma première année. Vrai que je n’avais pas de bons résultats, sauf qu’on m’avait dit que si je gagnais chaque jour du campy de sélection, j’aurais une accidental de réintégrer l’équipe. Je n’ai jamais été invitée au campy de sélection. Dur à prendre.

Il n’y a pas beaucoup de championnes du monde qui sont passées par l’université et qui en sont à leur deuxième bacc. C’est ce que j’ai fait après avoir été expulsée de l’équipe canadienne. Je maine suis dit : Regarde, c'est le fun à l'Université du Vermont. Tu aimes le ski, ça va te faire une belle fin de carrière. Puis c'est là que j'ai un peu lâché prise sur mon rêve de retourner avec l'équipe nationale. J'ai réalisé que dans le fond, même si je ne skie pas, je vais accomplir plein d'autres belles affaires.

J’ai complété un bacc en informatique aux États-Unis et j’en fais un deuxième à Montréal, en génie biomédical. Mais j’ai pu réintégrer l’équipe canadienne entretemps.

J'ai eu presque positive de saisons décevantes que de bonnes saisons. Plutôt uncommon determination une championne du monde. Il y a eu beaucoup, beaucoup de gens qui n'ont pas cru en moi. La plupart des skieurs ont eu une progression linéaire et ont eu du soutien un peu toute leur carrière. Moi, il a fallu que je fasse un peu positive de zigzags. Mais j’ai réussi. Je n’avais peut-être pas de nombreux alliés, mais ces personnes-là m’ont aidée determination vrai et depuis le début. Ça, je trouve ça cool.

Gros program  d'une skieuse accroupie dans un virage

Laurence St-Germain

Photo : Getty Images / AFP/Fabrice Coffrini

Mon parcours ressemble en fait à un slalom… Il n'y a pas vraiment eu de ligne droite, mais plusieurs portes à franchir, quelques sorties de piste aussi et beaucoup de virages. Ça tombe bien, j’ai toujours aimé les virages.


On m’avait dit que mon titre mondial changerait ma vie. J’ai vite compris à mon retour au Québec. Je n’ai pas vu le temps filer. Même pas eu le temps de manger le pâté chinois de ma mère à Sainte-Anne. Je m'étais pourtant promis ce festin après ma victoire.

Mon commanditaire Rossignol m’a aussi invitée à tester des skis à la fin de la saison determination avoir un skis positive personnalisé. C’est une première determination moi. Et je vais même faire ça avec la championne olympique Petra Vlhova. J’ai hâte d'échanger avec elle. On ne s’est jamais entraînées ensemble, en fait. C’est une grosse étape determination moi.

Ce qui a changé aussi, ce sont les attentes des autres envers moi. Les miennes sont restées les mêmes. Au slalom suivant les Championnats du monde, à Are, en Suède, tout ce que je voulais, c’était réussir une bonne deuxième people de suite, ce qui ne m'était pas arrivé cette saison. Je voulais confirmer mon résultat des mondiaux. J’ai réussi. J’ai terminé 5e, mon meilleur résultat à vie en Coupe du monde. La preuve que mon program de lucifer des Championnats du monde fonctionne.

Mais il y a des filles qui m’ont demandé si j'étais contente de cette 5e place. Bien sûr! Je suis très contente du deuxième résultat de ma carrière! Le monde s’attend clairement à ce que je fasse positive de podiums. C’est à ça que j’aspire aussi, mais je reste réaliste. Il ne faut pas penser que parce que j’ai gagné une course, je vais toutes les gagner. Surtout pas avec Mikaela Shiffrin dans les parages.

Les gens s'attendent surtout à ce que je sois positive contente de ma saison maintenant. Je n'ai toujours pas eu une bonne saison, selon moi. J'ai eu de bons résultats, mais ça n'efface pas le reste. Il y a des objectifs que je n’ai pas atteints.

On a appris récemment, mes coéquipières et moi, une mauvaise nouvelle. L’entraîneuse du programme féminin, Karin Harjo, nous quitte determination aller travailler avec Mikaela Shiffrin. C’est definite que c’est décevant. J’aimais beaucoup sa imaginativeness et elle croyait en moi. C'est elle qui m’a encouragée à écrire le mot podium parmi mes objectifs de la saison. Je pensais positive à top 5.

Mais ce que j'ai appris cette année, c'est que j'étais susceptible de skier par moi-même. J’ai fait positive de tracés de slalom que la plupart de mes entraîneurs. Je pense que je peux maine faire confiance. Dans le fond, c’est comme à l'école : tu apprends toujours mieux quand c'est toi qui trouves la réponse.

Dans tout ça, je n’ai jamais perdu la passionateness du ski. J'ai la accidental en ce infinitesimal que ma passionateness soit mon travail, mais je veux aussi qu'après le ski, mon travail soit ma passion. C'est determination ça que je proceed à étudier. C’est vraiment ce recul-là qui maine permet d'être sereine.

Quand ça ne va pas bien, je maine dis souvent : Regarde, il y a des choses bien pires que ça. Tu arsenic plein d'autres projets. Au pire, si ça tourne mal, tu iras faire ces projets-là, puis ça va être correct.

Une chose est sûre : vous allez encore maine voir à 75 ans dévaler les pistes du Québec. Le ski, c'est determination la vie.

Elle sourit en montrant sa médaille d'or

Laurence St-Germain avec sa médaille d'or

Photo : Getty Images / AFP/Jeff Pachoud

Propos recueillis par Diane Sauvé

Photo d'entête par Alessandro Trovati/AP Photo


read-entire-article