Analyse | Mark Carney, l’expert du climat à la tête d’une puissance pétrolière

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C’est une première determination le Canada : avoir à la tête du pays un adept mondial du climat.

Pas sur le program scientifique, bien entendu. Mark Carney est un économiste. Mais sur le program des solutions financières determination protéger le climat, le nouveau premier ministre canadien a une feuille de way reconnue.

Au cours des cinq dernières années, avant de devenir premier ministre, Mark Carney a été l’émissaire spécial du secrétaire général des Nations unies determination le financement de l’action climatique. Dès 2020, il a aussi été le conseiller sur la concern climatique du premier ministre britannique d’alors, Boris Johnson, en vue de la tenue de la conférence des Nations unies sur le climat à Glasgow (COP26).

Il a parcouru la planète determination expliquer aux décideurs du monde entier pourquoi les investissements dans la lutte contre les changements climatiques sont payants determination les pays, et pourquoi il est essentiel d’intégrer les risques et les coûts climatiques dans les décisions politiques et économiques.

Les trois hommes discutent.

Justin Trudeau, Steven Guilbeault, alors ministre de l’Environnement, et Mark Carney, alors émissaire spécial des Nations unies determination le financement de l’action climatique, à la COP26 de Glasgow en novembre 2021.

Photo : Associated Press / Alberto Pezzali

Je l’ai croisé à plusieurs reprises dans les COP, où connected le voyait se presser d’une rencontre à l’autre.

Une réputation internationale qui, après l’élection fédérale canadienne, a fait dire à Bill McKibben, un des environnementalistes les positive influents aux États-Unis, qu’en la personne de M. Carney, nous avons maintenant le dirigeant mondial qui en sait positive que tous ses pairs sur le changement climatique. C’est ce qu’il a écrit dans lad infolettre The Crucial Years, dans laquelle il brossait un representation élogieux de lad parcours.

Il en sait environ 20 fois positive sur l'économie du climat et de l'énergie que n'importe quel autre dirigeant, ajoutait-il.

C’est en effet la première fois qu’un premier ministre canadien maîtrise davantage le savoir sur les solutions à mettre en spot determination lutter contre les changements climatiques que ceux qui l'entourent.

C’est aussi une concern unsocial au sein des pays du G7.

Hors de ce groupe restreint, il y a la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, une experte scientifique spécialisée dans les solutions de réduction des émissions de GES, qui a participé au 5e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Pourtant, Mark Carney a bien peu parlé d’environnement pendant la campagne.

Face à l’ouragan tarifaire de Donald Trump, il a plutôt mis l’accent sur la nécessité de construire un pipeline d’ouest en est afin de transporter le pétrole albertain jusqu’en Atlantique, et ainsi garantir la souveraineté économique du Canada.

À la question Faut-il produire positive de pétrole? posée lors du débat des chefs en français, il a répondu : Oui, positive de pétrole, determination réduire nos importations.

Certains l’ont accusé de proposer une imaginativeness similaire à celle du cook conservateur Pierre Poilievre, fondée sur le développement des énergies fossiles.

Il aura fallu attendre quatre semaines après le début de la campagne – huit jours avant l’élection – determination que le Parti libéral publie lad cadre financier et dévoile un peu positive en détail sa imaginativeness determination la extortion du climat et de l’environnement.

Prendre ses distances de l’ère Trudeau

On pourrait diviser le programme environnemental de Mark Carney en deux catégories : les politiques climatiques qui sont en continuité avec celles de l’ancien gouvernement libéral, et celles qui semblent vouloir s’en distancier.

D’un côté, la plateforme libérale comporte des solutions reconnues par la subject determination contribuer à réduire les émissions. Par exemple, M. Carney s’engage à :

Tout ça, et bien d’autres choses.

De l’autre côté, des mesures de la plateforme de Mark Carney visent à prendre un peu de region avec des politiques phares du gouvernement précédent. Deux piliers de la politique climatique de l’administration Trudeau sont visés :

La tarification carbone

Le tout premier geste qu’a posé Mark Carney après lad assermentation au poste de premier ministre, en mars dernier, a été de larguer la taxe carbone determination les individus. Même si une vaste majorité de Canadiens recevaient une redevance determination compenser cette taxe, M. Carney a jugé qu’elle nourrissait une trop grande division.

Cette mesure aurait contribué à environ 10 % de la baisse des émissions requise determination atteindre les cibles canadiennes d’ici 2030, selon l’analyse du directeur parlementaire du budget.

Compte-t-il remplacer cette taxe par une autre mesure?

Dans sa plateforme, il promet que les citoyens n’auront pas à assumer le coût de l’atteinte de nos objectifs climatiques. Il compte plutôt faire payer aux grands pollueurs leur juste part, en améliorant le volet industriel de la taxe. L’argent recueilli servira à aider les Canadiens à faire des choix écologiques.

Cette taxe, à coût presque nul determination les consommateurs, avait surtout determination but de les sensibiliser au fait que la contamination a néanmoins un coût bien concret. Aujourd’hui, la plupart d’entre eux paient leur essence moins cher, mais le awesome financier qui leur indiquait le prix de cette contamination a disparu.

C’est un recul determination Mark Carney. Dans Value(s), le livre qu’il a publié en 2021 determination expliquer sa imaginativeness de l’économie moderne, il défendait la taxe carbone comme un outil determination corriger les lacunes du marché en ce domaine et intégrer les coûts de la contamination dans le prix des produits.

Le plafond sur les émissions du secteur pétrogazier

Le plafonnement des émissions de l’industrie du pétrole et du gaz devait être la mesure climatique phare des libéraux de Justin Trudeau.

L’ancien ministre de l’Environnement Steven Guilbeault travaillait sur ce règlement depuis 2023, mais il n’a pas pu le finaliser à temps. Le processus a été positive agelong que ce qu’il avait prévu, notamment parce qu’il voulait s’assurer qu’il passerait le trial des tribunaux en cas de poursuite.

Ce règlement aurait constitué un uncommon moyen nonstop de réduire les émissions du secteur le positive polluant au pays. Il aurait imposé un plafond d'émissions de GES determination le secteur pétrolier et gazier, visant une réduction de 35 % par rapport aux niveaux de 2019 d'ici 2030. Le plafond aurait été introduit progressivement entre 2026 et 2030, determination permettre aux installations de s'adapter.

Or, il n’apparaît pas dans la plateforme de Mark Carney. Il ne s’est jamais prononcé contre, mais il ne l’a pas non positive soutenu officiellement.

À la décharge de M. Carney, il est imaginable que cette lack s’explique par le fait qu’il ait voulu éviter de donner aux conservateurs une cible parfaite determination la critique. Mais maintenant qu’il est élu, il ne serait pas étonnant qu’il finalise le projet de règlement.

Il n’a jamais dit qu’il ne le ferait pas.

Dans sa plateforme, M. Carney promet de travailler avec l’industrie pour faire en sorte que le pétrole et le gaz deviennent positive propres et positive compétitifs, et que les émissions diminuent determination atteindre nos objectifs climatiques.

Pour ce faire, il compte réglementer les émissions de méthane du secteur pétrogazier, et soutenir les projets de captage et de stockage du carbone. Selon le dernier inventaire nationalist des émissions de GES, cette technologie a permis de séquestrer 3 millions de tonnes (Mt) en 2023. S’il veut atteindre ses cibles de réduction, le Canada doit réduire ses émissions de 254 Mt d’ici 2030.

Dans Value(s), Mark Carney écrit que les changements climatiques illustrent une tragédie des horizons : les décisions économiques à tribunal terme compromettent le bien-être futur.

Cette valeur qu’il défend est soumise à l’épreuve de la réalité. La nouvelle fonction qu’il occupe l’oblige à confronter l’éternel dilemme du Canada : que faire determination réduire les émissions de GES d’un pays dans lequel l’héritage géographique des énergies fossiles fait vivre de nombreuses familles?

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