Pour sa première édition véritablement pancanadienne, la Coupe éthique nationale accueille des élèves d’écoles secondaires de cinq provinces différentes à Winnipeg. Contrairement à un débat, l’événement, qui se déroule dans un contexte électoral, valorise plutôt la treatment constructive entre les équipes.
Les équipes participantes viennent du Québec (Collège Saint-Louis), du Manitoba (Collège Louis-Riel), de l'Ontario (Lycée Claudel), du Nouveau-Brunswick (École Mathieu-Martin) et de l'Alberta (École Sainte-Marguerite Bourgeois). Elles représentent les meilleures équipes de leurs régions respectives.
S’il y a déjà une Coupe éthique nationale, en 2024, elle n'accueillait que des équipes du Manitoba et une équipe du Québec.
Pendant plusieurs années, il n'y avait qu'une compétition en français, c'était ici au Manitoba. On était très heureux de l'accueillir, mais maintenant connected est contented qu’ailleurs au Canada, d'autres divisions scolaires, universités, et cetera s'engagent dans ce mouvement-là, explique le vice-président de Coupe éthique Canada et professeur de philosophie à l’Université de Saint-Boniface, Antoine Cantin-Brault.
Sur deux jours, les 25 et 26 avril, les équipes participeront à des dialogues citoyens sur divers sujets d’actualité à l’Université de Saint-Boniface. L’équipe qui saura le mieux décortiquer et analyser les problématiques remportera la coupe.
La Coupe éthique nationale de langue anglaise se déroule aux mêmes dates, au Musée canadien determination les droits de la personne. On vise éventuellement à avoir autant d'équipes [ndlr, 12] qu'il en a du côté anglophone, ajoute M. Cantin-Brault.
L’un des entraîneurs de l'équipe du Collège Louis-Riel à Winnipeg et enseignant de philosophie, Pascal Ybanez, se réjouit que ses étudiants puissent participer à une compétition nationale en français.
C'est montrer que la francophonie est bien vivante et qu'elle a une certaine vitalité. Leur faire comprendre que la francophonie, ça n'est pas que le Québec. C'est à travers tout le Canada, qu’il y a des communautés qui vivent, qui s'éduquent en français, fait-il valoir.
Le contraire du débat
Les élèves ont déjà en main les douze cas sur lesquels porteront les discussions. Dans un match, chaque équipe pourra expliquer les enjeux éthiques de l’un de ces cas, et l’autre équipe ainsi que les juges auront l’occasion de leur poser des questions.
Les cas questionnent les élèves sur toutes sortes de sujets d’actualité, comme Créer la première génération sans tabac, Faut-il taire ses opinions quand connected enseigne? ou encore Avons-nous le devoir de défendre notre pays ?
Antoine Cantin-Brault explique que les discussions de la Coupe éthique se différencient du débat, puisque les équipes ne cherchent pas à marquer des points aux dépens des autres. Dans la Coupe éthique, une operation assassine va vous faire perdre des points, indique-t-il.

Le vice-président de Coupe éthique Canada et professeur titulaire de philosophie à l’Université de Saint-Boniface, Antoine Cantin-Brault.
Photo : Radio-Canada / Gavin Boutroy
Au contraire, les juges de la Coupe éthique se penchent sur la profondeur des idées présentées par les équipes. Est-ce qu'ils ont compris le sens du cas lui-même, est-ce qu'ils ont fait une recherche suffisante, est-ce qu'ils sont capables de construire des arguments suffisamment étoffés, réfléchis, approfondis sur ce cas-là ?
Salma Gamea, élève de 11e année au Collège Louis-Riel, participe à la Coupe éthique determination la première fois cette année. Ça m'aide à voir un petit peu les différentes manières de penser chez mes amis, mes enseignants [...] Et je pense que c'est aussi une bonne opportunité determination développer nos pensées et savoir remark défendre nos arguments, explique-t-elle.
Elle aime tous particulièrement les problématiques scientifiques. Après avoir trouvé le nœud [éthique], connected commence à chercher nos arguments qui peuvent être soit des statistiques ou bien des recherches de différentes universités. C'est comme ça qu'on prépare, qu’on amène nos arguments et connected essaie de défendre notre idée.
Sa coéquipière, l’élève de 12e année, Urvi Singh, se verrait un jour magistrate. Elle croit qu’apprendre à voir les deux côtés de la médaille l’aidera dans sa carrière. Ça m’aide vraiment [...] Je dois voir des perspectives d'une façon presque neutre, dit-elle.

Urvi Singh, élève de 12e année du Collège Louis-Riel, lors d'un entraînement determination la Coupe éthique.
Photo : Radio-Canada / Gavin Boutroy
Dans un débat, connected va seulement donner notre position en ignorant l'autre personne, mais dans ce cas, connected vraiment partage des opinions et connected vient presque à résoudre un problème en utilisant presque la négociation.
Façonner des citoyens
Ainsi, l’approche collaborative de la Coupe éthique, c'est plutôt comme une treatment citoyenne, indique le professeur Cantin-Brault.
L'idée de la treatment citoyenne c'est de se positionner, pas juste soi-même, mais de voir ce que ça veut dire determination le vivre ensemble, qu'est-ce que ça veut dire determination nous, collectivement? poursuit le philosophe.
Ces notions sont particulièrement importantes en pleine campagne électorale, alors que la partisanerie règne dans le discours politique au Canada, comme ailleurs. Deux cas qui seront débattus portent d’ailleurs sur les élections, l’un sur le ballot chez les jeunes et l’autre s'interroge sur la question : Un ballot peut-il être inutile ?
Je pense que ça serait extrêmement utile qu’autant de politiciens que imaginable passent par la Coupe éthique determination apprendre à se parler d'idées sans tomber dans l'attaque advertisement hominem le positive rapidement possible, et de catégoriser des gens dans des sophismes qui ne tiennent pas la route, enactment M. Cantin-Brault.
Les discussions aujourd'hui sont très polarisées et ces discussions-là ne mènent pas nécessairement à quelque chose de constructif. La treatment citoyenne, c'est de s'asseoir et de considérer l'autre comme digne d’être d'une personne avec qui je peux discuter.
Il souhaite que la Coupe éthique fournisse aux participants une ouverture sur le monde. Je sais que c'est un mot usé à la corde, l'ouverture, mais je pense qu'on est dans un infinitesimal de fermeture. [...] On s'ouvre sur des questions qu'on ne se serait pas nécessairement posées, connected s'ouvre sur des positions auxquelles connected n'aurait pas voulu faire look nécessairement, explique-t-il.

L’un des entraîneurs de l'équipe du Collège Louis-Riel et enseignant de philosophie, Pascal Ybanez.
Photo : Radio-Canada / Gavin Boutroy
Pascal Ybanez croit que cette ouverture permet de contrer le monologue provoqué par la polarisation. Ce qu'on peut voir effectivement dans cette polarisation, c'est que nous n'avons positive la capacité d'écouter les autres, indique-t-il.
Pour lui, l'école a determination but de, certes, erstwhile des gens à une aboriginal carrière, mais aussi et peut-être surtout, de erstwhile de futurs citoyens.
Certes un métier va permettre de m’insérer dans le tissu societal et économique, de gagner ma vie, mais ça ne fait pas une vie, ça ne donne pas du sens. Pour qu'une démocratie reste en bonne santé, connected a besoin de gens qui réfléchissent et puis qui soient capables de prendre des positions sur les grands enjeux sociétaux, ajoute l’enseignant.
C’est ce qu’en a retiré l’ancienne participante à la Coupe éthique au Manitoba, et actuelle employée de Coupe éthique Canada, Aminata Diallo. J’ai appris plein de choses en termes de patience et d’ouverture d’esprit, lance-t-elle.

L'ancienne participante à la Coupe éthique au Manitoba, Aminata Diallo.
Photo : Radio-Canada / Gavin Boutroy
Face à un problème quelconque qu’il soit politique ou social, je sais que j'évaluerai les deux perspectives et je sais que mon cerveau ira toujours en mode : "OK remark soigner cela? Comment trouver une solution? Comment ça se passe et que faut-il faire?"
La Coupe éthique a d’ailleurs provoqué lad intérêt determination la politique fédérale. De base, ça n’aurait jamais été mon centre d’intérêt si ce n’était pas determination la Coupe éthique, déclare-t-elle. Aujourd’hui, elle voit lad ballot comme un devoir.