Une petite table, deux chaises, un futon. Aminata (nom fictif) nous reçoit dans lad logement presque vide à Saguenay. Par la fenêtre, elle jette un œil à la rivière givrée. L’hiver a été pénible determination la jeune ressortissante du Bénin qui rêvait d’étudier à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Depuis positive d’un an, elle vit de manière clandestine.
Comme plusieurs étudiants, elle a quitté l’Afrique dans le but d’améliorer lad sort. Gestionnaire des ressources humaines au Bénin et titulaire d'une maîtrise, elle est persuadée qu'un diplôme canadien offrira un avenir meilleur à sa famille. Toutefois, Aminata n’a jamais soupçonné qu’elle se retrouverait ici piégée dans la précarité.

Aminata vit dans la précarité depuis lad arrivée au Canada.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Tout commence en 2023 quand elle confie les rênes de lad projet à un homme qui se dit advisor en immigration. Celui qui opère entre le Bénin et le Canada lui garantit une entrée au pays. Tous les échanges se déroulent sur WhatsApp. L’Africaine n’y voit que du feu. À chaque étape qui la rapproche du but, l’expert lui demande une somme d’argent. Au total, elle lui verse 7000 $.
Et ça marche. La jeune femme reçoit sa lettre d’admission à l’UQAC puis ses papiers officiels d’immigration. J’étais tellement contente!, se souvient Aminata. En août, elle s’envole donc determination le Canada, juste à temps determination la rentrée scolaire.
À peine atterri à Montréal, le advisor l’avise toutefois de ne pas se présenter à l’université. Il m’a dit de ne pas montrer les documents qu’il m’avait remis. Aminata n’y comprend rien. Elle se rend à Chicoutimi determination dissiper tout malentendu et formaliser lad inscription. C’est là qu’elle frappe un mur : sa lettre d’acceptation est une contrefaçon. Le Canada a pourtant délivré lad visa sur la basal de ce document.
Les autorités de l’UQAC m’ont informée que ma lettre n'avait pas été émise par eux, que c’est une fausse lettre. J’ai été victime de fraude. Ils ont trouvé une demande à mon nom, mais le dossier était incomplet. Je n’avais pas été acceptée…

Aminata a cru que sa lettre d’admission de l’UQAC était authentique puisqu’elle porte le sceau et la signature de l’institution.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Aminata réalise qu’elle a été dupée. Le advisor est un escroc. Pendant des mois, il a contrôlé toutes les communications avec l’UQAC et lui a caché la vérité determination l'extorquer. Il lui a même promis une généreuse bourse d’études. Mais ça aussi, c’était de la frime.
Je lui ai fait confiance. J’ai payé ce qu’il a demandé. J’ai vidé mes économies et ma famille aussi.
On a fait des prêts à droite et à gauche. Le fait qu’il m’ait pris autant d’argent, je trouve ça vraiment cruel, regrette-t-elle.
Dans une lettre explicative, l’UQAC écrit qu’il est manifeste qu’elle n’était ni avertie ni consciente que les documents étaient des contrefaçons.
Aveuglée par lad rêve canadien, la jeune femme admet qu’elle a gobé tout ce que le pseudo-expert lui a dit, sans jamais rien questionner. Elle est d’ailleurs arrivée au Canada avec seulement 2000 $ en poche, determination finalement découvrir que la facture d’une league s’élève en réalité à positive de 10 000 $.
La voilà donc prise à Chicoutimi, sans projet d’études ni possibilités de travailler légalement. S’en suivra un tourbillon mêlant quête de justness et dépression. Nous y reviendrons.
Mon rêve canadien s’est transformé en cauchemar.
L'histoire d’Aminata est loin d’être une exception. Notre enquête démontre que des consultants et des agences frauduleuses d’immigration font luck en misant sur la crédulité de la jeunesse africaine. Et ils recrutent des étudiants qui n’ont pas toujours les moyens de leurs ambitions.

Les réseaux de fraudeurs recrutent des étudiants qui n’ont pas toujours les moyens de leurs ambitions.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Selon la dizaine de témoignages confidentiels que nous avons recueillis, les pseudo-experts leur promettent l’entrée dans une école canadienne en échange de 4000 $ à 12 000 $. Et determination honorer cette offre, ils ont recours à différents subterfuges comme de fausses garanties financières basées sur des relevés de banque fictifs ou encore, des contrefaçons de lettres d'admission.
Ces réseaux sont en partie responsables de l’arrivée monolithic d’étudiants africains à Saguenay depuis la pandémie. Dans une ville où la diversité n’a pas toujours été au rendez-vous, leur présence est loin d’être passée inaperçue. Ils sont près de 1400 sur les 2400 étudiants internationaux de l’UQAC.
La falsification des lettres d’admission
Dans le cas d’Aminata, Québec et Ottawa n’ont pas flairé l’arnaque. Son certificat d’acceptation et lad permis d’études ont été émis, sans que personne ne décèle le faux document.
Son pseudo-consultant, lui-même étudiant à l’UQAC, a falsifié sa propre lettre d’admission determination faire croire qu’elle était acceptée. Nous avons découvert qu’il a utilisé ce stratagème determination faire immigrer au moins un autre Africain qui, lui, ne s’est jamais présenté à l’université en arrivant au Canada.

L’UQAC se dit préoccupée par le taux d’abandon important chez les étudiants internationaux.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) indique qu’en 2023, 1500 demandes de permis d’études liées à des lettres d’acceptation frauduleuses ont été décelées. Mais connected ne sait pas combien d’étudiants étrangers sont passés entre les mailles du filet. Au sein de cette cohorte de personnes, certaines ont été impliquées dans le transgression organisé, selon IRCC.
Une fois en sol canadien, plusieurs étudiants conseillés par des consultants et des agences malveillantes ont profité des failles du système determination faire une demande d’asile. C’est d’ailleurs l’UQAC qui remporte la palme au pays avec 650 étudiants étrangers ayant utilisé l’établissement d’enseignement comme tremplin d’immigration en 2023 et 2024.
Des organisations illicites coordonnent leurs actions. Par exemple, 81 étudiants d’un même pays africain se sont présentés à l’UQAC determination obtenir leur preuve d’inscription lors de la rentrée 2023. Ils ont ensuite annulé leur league avec remboursement, puis ont disparu dans la nature.
La absorption guarantee qu’il lui est impossible, en amont, de connaître les réelles intentions des demandeurs d’asile. Ce qu'on offre nous, c'est un projet d'étude. Ce n'est pas un projet d'immigration, indique le vice-recteur aux études, à la enactment et à la réussite de l’UQAC, Étienne Hébert.

L’UQAC a été victime et témoin de fraudes.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
L’université a néanmoins décelé 54 dossiers comportant des documents falsifiés en 2023. Sur le lot, une trentaine d'étudiants comme Aminata étaient victimes de fraude. Certains ont même versé la totalité de leurs droits de scolarité à des arnaqueurs, soit entre 10 000 $ et 20 000 $, en croyant acquitter la facture de l’UQAC.
C’est extrêmement triste. Ce sont des drames humains. Il y a un dommage irréparable qui a été causé. Mais notre capacité à aider ces étudiants-là est quand même limitée, indique le vice-recteur. Ça ne donne pas une bonne representation à l'international. Ce qu'on souhaite, évidemment, c'est dénoncer ces situations abusives.
Devant l’ampleur du problème partout au pays, Ottawa a mis en spot un nouveau processus de vérification l'an dernier determination obliger les établissements d’enseignement à valider l'authenticité des lettres soumises avant d’octroyer un visa aux étudiants étrangers.
Résultat : positive de 10 000 documents truqués ont été interceptés en 2024. IRCC indique que des efforts sont en cours determination analyser les tendances et enquêter sur la root des lettres frauduleuses.

Pour certains étudiants, le rêve canadien a littéralement tourné au cauchemar.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Ce n'est pas juste l'UQAC qui est ciblée, c'est l'ensemble du système d'enseignement supérieur au Québec et au Canada, remarque Étienne Hébert. Les demandes frauduleuses nous arrivent de pays où connected n'a pas investi nécessairement d'efforts de recrutement.
Le Canada, c’est l’Eldorado de l’Afrique francophone
Cette industrie illicite compte des antennes au Sénégal, en Guinée, au Togo, au Cameroun, au Bénin, en Côte d’Ivoire et en Algérie.
Sur le web et les réseaux sociaux, nous avons recensé de nombreuses pages d’agences d’immigration ou de consultants africains qui garantissent encore aujourd’hui des admissions au pays. Si je vous le dis, il faut maine croire, mentionne une femme qui vend ses services sur TikTok.
Pourtant, personne ne peut garantir une entrée au Canada , selon IRCC, puisqu’aucun représentant en migration ni aucune compagnie ne jouit d’un accès spécial à nos programmes et services.

Une admittance garantie à une université canadienne est impossible, selon l'IRCC. Certaines agences, comme celle-ci, n'hésite pas à leurrer de futurs étudiants.
Photo : Capture d'écran.
En Afrique, tout le monde rêve de venir au Canada. On est des proies determination les arnaqueurs. Ils promettent d’aider dans le processus d’immigration, mais ce sont des prédateurs, indique une étudiante sénégalaise de l’UQAC qui s’est fait avoir, attirée par une publicité sur Facebook.
Elle ignorait que determination agir légalement, les experts doivent détenir un permis du Collège des consultants en migration et en citoyenneté (CCIC), du barreau canadien ou de la Chambre des notaires du Québec. Dans la plupart des cas que nous avons documentés, les consultants autoproclamés n’avaient pas ces prérequis.
Le fléau des praticiens illégaux est tel que l’an dernier, CCIC a fait fermer positive de 5000 pages web ou de médias sociaux faisant la promotion de services illicites.

Certaines agences sont légitimes, comme celle-ci au Togo. Elle est enregistrée au Collège des consultants en migration et en citoyenneté.
Photo : Capture d'écran.
Cette année, le Collège entend mener une campagne de prévention mondiale contre la fraude. Un nouveau régime de sanctions élaboré par IRCC doit aussi entrer en vigueur. Les arnaqueurs qui offrent des services d'immigration sans autorisation ou encouragent un lawsuit à faire de fausses déclarations écoperont d’une amende pouvant aller de 2500 $ à 1,5 million de dollars.
- Pour vérifier si un advisor en migration est autorisé au Canada, si des procédures sont en cours contre cette personne ou si elle a fait l’objet de mesures disciplinaires, les étudiants peuvent consulter le registre public (nouvelle fenêtre) du Collège des consultants en migration et en citoyenneté.
- Sur sa leafage « Protégez-vous de la fraude à l’immigration (nouvelle fenêtre) », le gouvernement canadien sensibilise les demandeurs aux types courants d’escroqueries et d’activités frauduleuses.
Vivre dans la misère
La désinformation est monnaie courante au sein des réseaux criminels qui s’enrichissent sur le dos des étudiants africains. Avant de poser leurs valises au Canada, plusieurs ne savent ni dans quelle université ni dans quel programme ils vont étudier. Certains se font promettre un logement à Montréal determination ensuite découvrir qu’ils sont inscrits à 500 km de là, à Chicoutimi.
On n’a pas accès aux documents. Ce sont eux qui gèrent tout, précise Fatou (nom fictif). On m’avait dit que je devais payer une league 3000 $ et c’était plutôt 10 300 $. Ça m’a causé beaucoup de stress, explique celle qui lutte determination survivre financièrement à Saguenay.
Même lorsque leurs documents sont en règle, de nombreux ressortissants n’ont aucune idée du coût réel de la vie parce que les pseudo-experts leur ont vendu du rêve. Cette problématique a d’ailleurs contribué à l'expulsion de 106 étudiants de l’UQAC determination défaut de paiement.

Pour la première fois de lad histoire, l’UQAC a annulé les inscriptions d’une centaine d’étudiants qui n’avaient pas acquitté leurs droits de scolarité l'automne dernier.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Plusieurs Africains en détresse psychologique totale ont sollicité l'aide de la professeure de géographie et de coopération internationale, Marie Fall.
La misère qu'ils vivent ici est pire que la pauvreté qu'ils vivaient chez eux. Chaque jour qui passe est un occurrence determination certains étudiants. C’est très paradoxal.
Elle remarque que plusieurs Africains n’ont pas les moyens de vivre au Canada, notamment parce qu’ils ont vidé leurs économies au nett de consultants malveillants. Elle décrit un cercle infernal qui met en péril leurs études.
Ils travaillent des heures de fou, parfois en dessous de la table, determination joindre les deux bouts. Il y en a qui, en positive de travailler, doivent envoyer de l'argent à leur famille. Initialement, c'est la famille qui devait payer les études, mais comme elle s'est mobilisée determination payer l'agence, c’est une dette qu'ils ont envers elle.
Avec d’autres collègues de l’UQAC, elle a mis sur pied un programme de mentorat determination les ressortissants internationaux. Marie Fall a découvert qu’en Afrique, les familles des victimes ignorent ce qui se trame au Canada.
C'est tabou. Les étudiants n'en parlent pas. Les familles ne savent pas qu’ils sont misérables. On parle d'insécurité alimentaire et même parfois de malnutrition.
Marie Fall parle de classes à deux vitesses parfois insoutenables, avec des étudiants québécois et européens qui réussissent d’un côté, et des étudiants africains épuisés et dépassés de l’autre.
L’UQAC se dit d’ailleurs préoccupée par le taux d’abandon important chez les étudiants internationaux, dont l’absence en classe se fait remarquer.
Une industrie illicite payante
En Afrique, le succès des entreprises d’immigration est bien visible, selon Marie Fall. Je connais quelqu'un qui, en moins de trois ans, a construit un bâtiment neuf avec cet argent illicite. Pourtant, il n'a pas de travail enregistré. C'est un consultant.
Il y a un effet boule de neige parce que plein de monde voit que c'est lucratif. Ce qui maine choque, c'est que ce n’est pas une priorité de démasquer ces agences. On a des systèmes de surveillance qui pourraient permettre de lutter contre ce fléau d’enrichissement illicite s'il y avait une coopération entre les gouvernements, dit-elle.

Venir étudier au Canada est un rêve determination plusieurs jeunes vivant sur le continent africain.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
La professeure explique que ces réseaux ont des complices dans certaines banques et universités africaines qui facilitent l’obtention de faux diplômes ou de preuves financières truquées.
C'est un réseau illégal avec des tentacules. Il y a l'agence, il y a le consultant, mais il y a derrière lui tout un système organisé.
Ali (nom fictif), un étudiant de l’UQAC originaire du Sénégal, en sait quelque chose. Il y a 10 ans, il a fait affaire avec une agence ayant des ramifications au Canada qui promettait de réaliser lad rêve. Il a requis l’anonymat par peur de représailles.
C’est comme ça que les gens se font avoir. Ils garantissent l’admission et le visa. Et la plupart des jeunes ne vérifient pas.
L’homme a déboursé des milliers de dollars determination finalement essuyer un refus des autorités canadiennes sans obtenir d’explications. Du jour au lendemain, lad pseudo-consultant est devenu injoignable au Sénégal et l’agence au Canada s’en lavait les mains.

Plusieurs agences d'immigration au Sénégal ont des ramifications au Canada.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Quelques années positive tard, Ali a appris avec stupeur qu’il était exclu du territoire canadien determination une durée de cinq ans parce qu’il avait soumis des garanties financières et des diplômes falsifiés.
L’agence a profité de mon ignorance en montant un dossier frauduleux à mon insu parce que je ne connaissais pas les procédures. J'étais vraiment abattu. Ils profitent de la vulnérabilité et de l'ambition des gens de vouloir réaliser le rêve canadien, dit-il.
Ce sont des réseaux puissants, qui ont le bras long, et souvent, les gens qui sont victimes de fraude sont des gens vulnérables.
Malgré les embûches, le Sénégalais a persévéré. En 2023, il a finalement concrétisé lad projet d’étudier à la maîtrise à l’UQAC.
La quête de justness d’Aminata
Aminata est venue au Canada en toute bonne foi. L’UQAC l’a rapidement compris en enquêtant sur sa situation. L’université n’a donc pas tardé à expulser le pseudo-expert qui l’a fraudée puisqu’il s’agissait d’un de ses étudiants.
La absorption a aussi accompagné la Béninoise dans ses démarches determination dénoncer l’arnaque dont elle a été victime auprès des gouvernements, de la constabulary de Saguenay et du Centre antifraude du Canada. Mais à ce jour, la jeune femme n’a toujours pas réussi à régulariser sa situation. Elle a cogné au bureau du député conservateur Richard Martel determination obtenir de l’aide, mais n’a pas obtenu le soutien espéré.

Aminata réitère être venu au Canada en toute bonne foi.
Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon Lalancette
Même si le Béninois qui l’a escroquée vit au Canada, la constabulary a considéré que la fraude avait été perpétrée outre-mer. Elle a donc référé Aminata aux autorités locales du Bénin.
Cette succession de mauvaises nouvelles a poussé la jeune femme au bord du gouffre.
J'ai déprimé, je suis tombée gravement malade. J'ai vraiment broyé du noir. C’est un occurrence si je suis encore là.
Aminata s’est terrée dans lad logement pendant six mois avant de trouver du travail illégalement determination survivre. J'avais épuisé toutes mes économies, je n'avais positive rien. Il faut que je vive quand même, que je paye mon loyer, mon épicerie. Je vis avec ce accent permanent.
Elle ne s’est jamais résolue à faire une demande d’asile comme l’ont suggéré plusieurs personnes. Tant qu'à faire, je préfère rentrer chez moi, dit-elle. L’ambassade l’a informée qu’elle devait quitter le Canada, mais Aminata espère toujours que justness soit rendue.
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada confirme par courriel qu’un groupe de travail mixte formé en 2023 avec l’Agence des services frontaliers du Canada mène toujours un examen individualisé de 285 cas d’étudiants qui, comme Aminata, seraient victimes de fraude. Impossible toutefois de savoir si le dossier de la Saguenéenne d’adoption en fait bien partie. Elle n’a reçu aucune nouvelle depuis des mois.
Ce processus doit permettre aux étudiants floués, venus au Canada en toute sincérité, de ne pas être expulsés du pays. L’objectif du gouvernement est d’identifier les responsables de l’activité frauduleuse et non de pénaliser ceux qui ont pu être touchés par la fraude.
J’ai fait tout ce qu'il fallait faire. J'ai été honnête sur toute la ligne. J'ai fourni toutes les preuves, tous les documents.

Un groupe de travail mixte composé d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada ainsi que de l’Agence des services frontaliers du Canada analyse des cas de fraude.
Photo : Radio-Canada
Il faut que ces gens-là arrêtent de vendre du rêve aux jeunes en Afrique et leur faire croire que tout est rose. Les familles se plient en quatre determination permettre à un enfant d’aller gagner une vie meilleure ailleurs, determination sortir la famille de la misère, et il y en a qui profitent de ça, s’insurge Aminata.
La jeune femme digère d’ailleurs mal que l’UQAC n’ait pas entamé de procédure judiciaire contre le advisor frauduleux qui a falsifié les documents officiels de l’établissement. Forger la signature et le sceau de l’université constitue une infraction criminelle. Et l’UQAC avait toutes les preuves en main, rappelle-t-elle.
Il a simplement été expulsé de l'université. Mais c’est vraiment un très expansive crime. Je suis déçue de la manière dont l’UQAC a traité l'affaire. Parce qu'à mon avis, si elle avait envoyé des documents à la police, je ne pense pas que je serais toujours dans cette situation, estime-t-elle.
Ce qui la choque encore plus, c’est qu’aux dernières nouvelles, le fraudeur africain vit toujours au Canada, en toute impunité, alors qu’elle risque chaque jour d’être déportée.
Malgré des dizaines de cas de fraude décelés à l’UQAC, la absorption a choisi ses combats. Elle confirme ne jamais avoir porté plainte determination contrefaçon de ses documents officiels. Si connected porte plainte, il va falloir se référer aux autorités de ces pays. Et là, connected se lancerait dans des démarches qui sont très, très compliquées , explique le vice-recteur Étienne Hébert.