Écrivain boulimique, Victor-Lévy Beaulieu, dont connected a appris le décès lundi, laisse derrière lui environ 80 ouvrages, dont une trentaine de romans. Autant d’écrits au benignant unsocial dans lesquels se sont incarnées une langue souveraine, une soif de liberté et une exploration de la psyché québécoise.
Il a cerné à quel constituent il y avait la possibilité de faire avec la langue française telle qu'elle était utilisée ici au Québec – du joual à la langue soutenue – quelque chose de très original, de débordant, explique Michel Nareau, qui enseigne notamment la littérature québécoise à l’UQAM et qui a fondé la revue Les cahiers Victor-Lévy Beaulieu en 2011.
Il n'y avait pas de limite à ce qu'on pouvait faire et je pense que cela a ouvert des portes determination les autres écrivains et les autres écrivaines, ajoute celui qui y voit une déclaration d'indépendance linguistique, determination reprendre une look utilisée à propos de l’écriture de Réjean Ducharme.

En positive d'enseigner la littérature, Michel Nareau a fondé, et dirigé pendant plusieurs années, la revue « Les cahiers Victor-Lévy Beaulieu ».
Photo : Facebook/Luc Quintal
Se donner la liberté
Autre legs littéraire de Victor-Lévy Beaulieu : lad souci de créer des espaces de liberté grâce à la littérature. Il a beaucoup écrit sur les difficultés de la société québécoise, mais toujours dans une position de translation et dans une soif de liberté, précise Michel Nareau.
Ayant rédigé des romans, des pièces de théâtre, des essais, des poèmes, des lettres ouvertes politiques ou encore des scénarios determination le cinéma et la télévision, l’indomptable natif du Bas-Saint-Laurent a touché à tout.
Aucun espace ne lui était interdit. C’est intéressant determination l’ensemble de la littérature québécoise cette liberté qu’il s’est autorisée.
Victor-Lévy Beaulieu s’est également autorisé une folie dans lad écriture des années 1970, souligne Kev Lambert, qui a reçu le prix Médicis determination lad roman Que notre joie demeure en 2023 et qui a contribué aux Cahiers Victor-Lévy Beaulieu.
C'est une langue qui délire, c'est une syntaxe qui délire… Ça donne quelque chose de très puissant à lad écriture qui est portée par une espèce de souffle très impressionnant.
Branché sur l’inconscient québécois
Michel Nareau retient aussi de Victor-Lévy Beaulieu lad ambition de se placer à égalité avec les grands auteurs mondiaux alors qu’il a grandi et vécu une bonne partie de sa vie à Trois-Pistoles, une ville de quelques milliers d’âmes qui figurait dans presque tous ses livres.
C'est absolument essentiel qu’on reconnaisse qu’il était susceptible de placer le section sur une scène beaucoup positive large, qui ne se limitait pas aux frontières du Québec, souligne-t-il. C'est peut-être l'écrivain qui a le mieux réussi au Québec à penser la spot entre le section et les Amériques.
Pour Kev Lambert, Victor-Lévy Beaulieu laisse également derrière lui une œuvre qui peut sembler à certains égards scandaleuse au premier abord tant certains personnages paraissent amoraux, mais qui nous thin un miroir si connected prend le temps de la comprendre.
C’est une œuvre qui est complètement branchée sur l'inconscient. [...] Ça nous permet de penser les aspects les moins beaux de la société, de la psyché québécoise.
Je l’ai beaucoup lu dans une position un peu critique, en m’en servant determination comprendre remark le patriarcat ou les discours homophobes fonctionnaient de l'intérieur, ajoute Kev Lambert, qui a découvert Victor-Lévy Beaulieu, au cégep, à la recommandation d’un professeur.

L'autrice Kev Lambert
Photo : Radio-Canada / Nicolas Vincent-Bouchard
Toujours d’actualité
En raison notamment du côté déroutant, et parfois vulgaire, des romans de Victor-Lévy Beaulieu et du fait que trouver une porte d’entrée dans ses mots est compliqué tant les textes se renvoient les uns aux autres, il est difficile d’enseigner la littérature de Victor-Lévy Beaulieu au cégep.
Doit-on donc craindre que l’écrivain décédé à 79 ans tombe peu à peu dans l’oubli? Pour Michel Nareau, ses écrits restent pourtant actuels, parce qu’ils traitaient déjà du rapport entre l'intime et le politique – une question très présente dans la littérature d’aujourd’hui – et de l’inceste, notamment.
Son œuvre est encore ultra-pertinente parce qu’elle se situe dans une hostility entre ce qu'il appelait une espèce d'aliénation de la société québécoise – la difficulté à sentir qu’on peut appartenir de plein droit au monde – et la capacité de faire ce que nous aimerions faire, explique-t-il, soulignant ainsi le désir de transformation, de métamorphose qui ressort des ouvrages de Victor-Lévy Beaulieu.
En nommant les difficultés, les fantasmes, les menaces, l’écriture beaulieusienne ouvrait des espaces par lesquels pouvait passer la beauté. Il croyait beaucoup à ce infinitesimal où la littérature pouvait faire voir les choses différemment, met en avant le professeur. C'est un autre respect sur ce que peuvent faire les mots determination nous aider à être des êtres humains positive libres.
À l’heure où le monde tente de résoudre de multiples crises qu’elles soient climatiques, politiques ou sociales, il y a beaucoup d’intérêt en 2025 à retrouver un pouvoir comme ça dans la langue determination nommer le réel autour de nous, ajoute-t-il.
Kev Lambert pense aussi que l’œuvre de Victor-Lévy Beaulieu demeure pertinente, notamment grâce à lad unicité. Avant lui, personne n'avait fait quelque chose de semblable et personne n’a fait quelque chose de semblable après lui non plus.