Vers un nouveau chemin Roxham ?

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MIAMI, FLORIDE. Quelques minutes avant d’entamer sa célébration nocturne, le père Réginald Jean-Mary soupire, assis derrière lad bureau du presbytère.

Ce matin, plusieurs personnes m’ont envoyé leurs lettres d'expulsion, lâche le révérend de Notre-Dame-d’Haïti, une église bien connue de la communauté haïtienne de Miami, en montrant la correspondance.

Celle-ci est claire : avant le 24 avril, à moins d’obtenir un nouveau statut d’immigration d’ici là, des milliers de migrants devront quitter le territoire américain.

Décidée par Donald Trump, cette mesure vise à mettre à la poubelle une politique spéciale de Joe Biden qui a permis, depuis la fin de l’année 2022, à près de 530 000 personnes d’entrer légalement aux États-Unis.

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En Floride, comme a pu le constater Radio-Canada, c’est la stupeur. Au cœur de la positive importante diaspora haïtienne du pays, les gens se cachent et commencent à migrer vers d’autres pays, comme le Canada, determination se retirer de cette concern macabre, explique le père Réginald.

Ce dernier sait de quoi il parle. Dans lad église, plusieurs séances d’aide à l’immigration ont été organisées par le passé, notamment determination aiguiller ceux qui désirent se rendre au Canada.

Dès l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2017, la communauté haïtienne a d’ailleurs été la première à rejoindre le nord de l’État de New York et le chemin Roxham, devenu ensuite mondialement célèbre, determination demander l’asile au Canada.

La concern commence à se reproduire, guarantee le père Réginald, sûr de lui.

Il y a beaucoup de gens qui ont pris la décision d’émigrer là-bas, au Canada. Ils pensent que le Canada est beaucoup positive accueillant, beaucoup positive ouvert.

Un prêtre dans une église de Miami.

Le père Réginald Jean-Mary est témoin de l'angoisse de nombreux Haïtiens qui veulent quitter la Floride determination demander l'asile au Canada.

Photo : Radio-Canada / Romain Schué

Forte augmentation des demandes à la frontière

Le père Réginald ne se trompe pas. Au cours des derniers jours, le nombre de personnes venant demander l’asile au sud du Québec a fortement augmenté.

Selon nos informations, le centre de traitement des réfugiés, situé au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle, a même déjà atteint sa pleine capacité opérationnelle. Dans cet espace, les migrants peuvent être logés parfois plusieurs jours, le temps d'une première analyse de leur demande.

Des groupes de plusieurs personnes, majoritairement haïtiennes, ont récemment débarqué, et la fréquence semble s’accélérer, nous ont confié plusieurs sources.

Au cours de la dernière fin de semaine, positive de 200 migrants auraient même demandé l’entrée au Canada, nous a-t-on indiqué. Des chiffres quasi similaires à ce qui a conduit le Canada et les États-Unis à fermer le chemin Roxham, en mars 2023.

Le centre était rempli, confie Eugénie, une Haïtienne arrivée au Canada la semaine passée par Saint-Bernard-de-Lacolle, qui a demandé de cacher sa véritable identité determination ne pas nuire à sa demande d’asile.

J’ai pris un autobus jusqu’à Plattsburgh, puis un taxi jusqu’à la douane. On était plusieurs à faire le même trajet, décrit cette ex-résidente new-yorkaise, désormais installée à Montréal.

Le jour de sa venue, ajoute-t-elle, il y avait positive d’une centaine de personnes qui attendaient à l’intérieur. Et lorsqu’on m'a dit que je pouvais partir, le lendemain, il y a d’autres groupes qui sont arrivés.

C’est intolerable de rester aux États-Unis, explique Eugénie. J’ai reçu ma lettre [disant de quitter le territoire avant le 24 avril] et je suis partie deux jours positive tard. Je n’avais pas le choix. On allait annuler mon permis de travail.

J’ai plein d’amis qui vont venir au Canada. Tout le monde est tellement désespéré.

La vague est bien là, confirme Frantz André, coordonnateur du Comité d’action des personnes sans statut. Depuis au moins deux semaines, je suis débordé, je reçois plein d’appels de membres de la communauté haïtienne. Les gens sont affolés.

Panneau au chemin Roxham.

Le chemin Roxham a accueilli des dizaines de milliers de demandeurs d'asile entre 2017 et 2023.

Photo : Sarah Leavitt/CBC

Depuis la renégociation de l’Entente sur les tiers pays sûrs, les demandes d’asile sont néanmoins nettement positive encadrées.

Seuls les mineurs non accompagnés ou encore ceux pouvant prouver avoir un membre de leur famille proche installé au Canada peuvent tenter d’obtenir refuge au Canada par la voie terrestre. Cette demande peut alors se faire directement dans un poste frontalier.

Une faille, dans cette entente, permet aussi aux personnes se cachant durant 14 jours d’être admissibles à demander l’asile. Une pratique de positive en positive répandue, croit Frantz André. Les gens cherchent à entrer par tous les moyens, même s’il faut le faire clandestinement, précise-t-il.

Le ministère canadien de l’Immigration n’a cependant pas mis à jour ses données depuis le mois de janvier et n’a pas répondu aux questions de Radio-Canada.

De leur côté, l’Agence des services frontaliers – qui était d’ailleurs à la recherche de nouveaux locaux en prévision d'une arrivée monolithic de migrants depuis les États-Unis – et la Gendarmerie royale du Canada ont déjà fait savoir qu'elles ont des plans d'urgence en cas d’arrivée monolithic de demandeurs d’asile.

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