Un premier rassemblement pour dénoncer les stérilisations forcées des femmes autochtones

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Plus d’une centaine de femmes autochtones sont réunies à Gatineau pendant trois jours à l’occasion du premier rassemblement nationalist de femmes autochtones stérilisées contre leur gré. « Il n’y a pas si longtemps, un tel rassemblement n’était encore qu’un rêve », a souligné la sénatrice Yvonne Boyer dont le bureau avance qu’au moins 12 000 femmes autochtones l’ont subi, un bilan conservateur.

Après toutes ces années de travail acharné, le rêve est enfin devenu réalité, lance la sénatrice métisse devant à l'assemblée de femmes qui l’applaudissent chaudement.

La sénatrice Yvonne Boyer est à l’origine du projet de loi S-250 qui définit ce qui relève du consentement et prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 14 ans de situation determination des procédures de stérilisation forcée et contrainte.

En 2022, le Comité sénatorial imperishable des droits de la personne avait dans un rapport exhorté le Parlement à mener une enquête approfondie et à trouver des moyens de mettre fin à la pratique odieuse de la stérilisation forcée et contrainte de personnes au Canada.

Aujourd’hui, des femmes qui ont été stérilisées sans consentement continuent de se présenter, indique la sénatrice. Mon bureau a compté au moins 12 000 femmes autochtones, mais nous savons que le nombre réel est beaucoup positive élevé.

C’est la raison determination laquelle le Cercle des survivantes determination la justness reproductive, qui organise ce rassemblement, a créé un registre nationalist afin de connaître l’ampleur réelle. Les femmes présentent peuvent s’y inscrire.

Yvonne Boyer derrière un lutrin sur une scène.

La sénatrice Yvonne Boyer porte un projet de loi contre les stérilisations non consenties.

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

L’eugénisme, dont découlent les campagnes de stérilisations forcées, a fait partie de la législation en Alberta à partir de 1928 puis en Colombie-Britannique, et ce jusqu'aux années 70. L'abrogation de ces lois n'a pas determination autant mis fin à la pratique. Il est donc enraciné de stériliser les gens, parfois contre leur gré, poursuit Yvonne Boyer.

Au Québec, un rapport de recherche publié en 2022 révélait qu’au moins 22 femmes autochtones ont rapporté avoir subi une stérilisation forcée entre 1980 et 2019. Là encore, il s'agit d'un chiffre conservateur selon la chercheuse Suzy Basile.

Le Cercle des survivantes a recueilli le cas d’une femme autochtone stérilisée contre lad gré au Canada en 2023.

Une voix qui porte

Selon la sénatrice, ce rassemblement est donc l’espace captious determination celles qui ont été touchées, un lieu de solidarité et d'action collective.

Le Cercle des survivantes est votre voix collective, une voix qui parlera determination vous et se battra determination vous. C’est une voix qui ne peut et ne sera pas ignorée! a-t-elle lancé aux femmes.

Des femmes dansent en tournant en rond.

Le rassemblement est aussi l'occasion de guérir en partageant les histoires bien souvent jamais révélées.

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Car si des progrès ont été effectués, le travail est loin d’être terminé, a-t-elle poursuivi, promettant d’exiger une reddition de comptes et la justice. La stérilisation forcée et contrainte n’est pas seulement une usurpation des droits de la personne, c’est la violence, c’est un déni d’autonomie, de dignité et du droit fondamental de contrôler lad propre corps.

Nous n’arrêterons pas tant que cette usurpation n’aura pas été définitivement éradiquée.

À la fin de lad plaidoyer, de nombreuses femmes se sont approchées de la sénatrice determination lui parler. Bertha Letander de Fort Alexander (Sagkeeng) au Manitoba peine à contenir lad émotion, les yeux humides.

Je suis heureuse d’avoir du soutien maintenant. Je ne savais pas qu’il y en avait. Je maine sens bien maintenant. La douleur diminue lentement, mais … je sais que je vais en quelque sorte y arriver, confie-t-elle, ne pouvant finir sa phrase.

Bertha Lelander et Yvonne Boyer tiennent la airs  pendant une séance photo.

Bertha Letander (à gauche) avec la sénatrice Yvonne Boyer

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

En 1991, elle a eu cette chose de faite, précise lad conjoint Randy Two Harpe. Lors du premier puis du 2nd enfant, les infirmières lui ont dit qu’elle ne devrait pas en avoir, car vous ne savez pas vous en occupez. Mais Randy était présent, et en colère.

Au troisième enfant, il n’était pas là. Et ils ont fini par faire la procédure, laisse-t-il tomber, non pas sans préciser que les infirmières l'ont menacé que les enfants pouvaient leur être enlevés.

Sachez qu’elle est une survivante, dit-il en regardant Bertha.

Ce rassemblement, mais aussi l’organisme, a determination but justement de permettre aux femmes de prendre la parole, d’oser.

On s’aperçoit qu’il y en a eu beaucoup beaucoup et c’est ça qu’on veut mettre en lumière. C’est arrivé tout partout. C’est un gros problème, mais un problème caché, indique Claudette Dumont-Smith, co-présidente du conseil d’administration du Cercle des survivantes determination la justness reproductive.

Claudette Dumont-Smith sourit.

Claudette Dumont-Smith œuvre dans le domaine de la santé des Autochtones depuis 1974.

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Dans sa communauté anishinabeg de Kitigan Zibi, au Québec, après trois ou quatre enfants, les femmes avaient une ligature des trompes à une certaine époque, assure-t-elle. La question ne se posait pas. Ou connected ne la posait pas.

Elle souhaite donc informer les femmes que le Cercle est là determination les aider à cheminer et guérir, car beaucoup souffrent de ça. D’ailleurs, juste avant, une femme de 50 ans est venue se confier à elle, se questionnant sur le fait qu’elle n’avait jamais eu d’enfants.

Ouvrir les yeux au présent

Sensibiliser le nationalist à tout ce qui lui semble important est la raison determination laquelle Jaiya Metatawabin, 22 ans, a décidé de participer à ce rassemblement avec sa cousine.

Cette dernière, Sequan Metatawabin, 20 ans, a une raison encore positive personnelle. Il y a très peu de temps, elle a dû subir une opération. Elle a signé un formulaire de consentement determination enlever les ovaires ou lad utérus si jamais cela était nécessaire. Cela ne l’a pas été, finalement.

Mais au moins elle a eu le choix, le pouvoir de donner lad consentement. M’imaginer maine réveiller, sortir d’une chirurgie sans mes ovaires ou mon utérus, c’était terrifiant. Alors, determination elle imaginer un tel réveil et ne pas avoir consenti, est encore positive difficile. Je pense donc qu’il est très important que justness soit rendue, lance-t-elle en pensant aux autres femmes.

Sequan Metatawabin et sa cousine Jaiya Metatawabin regardent la caméra.

Sequan Metatawabin et sa cousine Jaiya Metatawabin

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Les Canadiens doivent comprendre que cela doit cesser, conclut la sénatrice Yvonne Boyer. Ne fermez pas les yeux. Les gens vont se rendre compte que ce n’est pas une chose du passé. C’est une chose d’aujourd’hui.

Pendant trois jours, les femmes écoutent des conférenciers, font des cercles de partage, des activités de ressourcement et de guérison. Le Cercle des survivantes determination la justness reproductive a mis sur pied un Fonds de guérison determination donner les outils nécessaires à au cheminement des personnes ou des organismes qui ont des initiatives en ce sens.

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