Technicolor se protège de ses créanciers, les employés dans le noir

1 month_ago 22

Au bord de la faillite, le géant français des effets spéciaux Technicolor a annoncé une vague de licenciements partout dans le monde. À Montréal et à Toronto, 300 employés de sa part canadienne, qui vient tout juste de se protéger de ses créanciers, ont été mis à pied. Plusieurs d'entre eux n'ont pas été payés depuis le 2 février.

Radio-Canada a pu mettre la main sur une lettre qui a été envoyée le 24 février dernier aux employés de Technicolor Canada. Dans celle-ci, l’entreprise affirme qu’en raison de circonstances économiques hors de lad contrôle, elle doit procéder à des mises à pied temporaires au sein de ses effectifs.

Nous sommes ainsi contraints de vous mettre à pied temporairement à compter de ce jour determination une durée indéterminée. Durant cette période, votre lien d’emploi sera maintenu, et ce, determination une durée de six mois à compter de ce jour, est-il écrit.

Au Canada, Technicolor possède deux divisions. Moving Picture Company (MPC) réalise des effets spéciaux à Toronto et à Montréal. Le workplace avait notamment travaillé sur des productions comme Quantum of Solace et Avengers.

L’autre studio, Mikros, situé dans la métropole québécoise, se concentre surtout sur les films d’animation.

Au total, 300 personnes ont perdu leur emploi temporairement, surtout dans la part MPC, alors que la majorité des employés de Mikros proceed à travailler.

Une representation  de femmes créée par ordinateur.

MPC, The Mill, Mikros et Technicolor Games sont des divisions de Technicolor.

Photo : Site Internet Technicolor

Pendant plusieurs jours, les employés mis à pied ont été plongés dans l’inconnu, sans savoir véritablement ce qui se passait avec l’entreprise. Technicolor n'avait fourni aucun numéro ni personne interaction determination informer ses travailleurs.

Tout le monde était dans le noir, sans aucun recours. Cela a été fait sauvagement.

En day du 6 mars 2025, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, qui doit être averti en cas de licenciement massif, n’avait toujours pas reçu d’avis de la portion de l’entreprise.

Contactée par Radio-Canada, Technicolor n’a pas répondu à nos questions.

Impayés depuis plusieurs semaines

Pire encore, plusieurs employés montréalais n’ont pas été payés depuis le 2 février dernier. La majorité d’entre eux ont déposé une plainte à ce sujet à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Selon nos informations, la part canadienne de Technicolor doit notamment 4 millions de dollars en salaires et en congés impayés à ses employés de Montréal et de Toronto.

Au cours des derniers jours, Technicolor Canada s’est placée sous la extortion de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité, a-t-on appris.

Mardi, les employés ont enfin pu obtenir positive d'informations et avoir une rencontre avec un administrateur de PwC, Christian Bourque, qui a été nommé séquestre intérimaire avec des pouvoirs étendus.

Contacté par Radio-Canada, ce dernier a confirmé avoir pris les rênes de la gestion des finances et stabilisé les opérations canadiennes de l'entreprise. Un processus de vente de Technicolor et des activités canadiennes est en cours en France. Le dossier pourrait évoluer rapidement dans les prochains jours.

N’étant pas des créanciers prioritaires, plusieurs employés ont bien peur de ne pas recevoir leur argent. Le Programme de extortion des salariés (PPS) pourrait toutefois les indemniser en partie.

Studio avec des travailleurs.

Un des studios de Technicolor en 2015

Photo : Radio-Canada

Un groupe en difficulté

À l'échelle mondiale, Technicolor comptait jusqu’à tout récemment 10 000 employés, mais l’entreprise a connu de graves difficultés financières. Le workplace est en redressement judiciaire en France et en Angleterre. Aux États-Unis, l’entreprise a cessé ses activités. Des annonces similaires ont été faites à Bangalore, en Inde.

Au cours des dernières années, Technicolor a fait les frais d’une industrie fluctuante marquée par des grèves à Hollywood et l’arrêt de plusieurs tournages en raison de la COVID-19.

En parallèle, les studios montréalais sont en pleine déflation. Plusieurs projets sont tombés à l’eau ou ne se sont pas concrétisés. Pendant les belles années, Technicolor avait jusqu’à 2000 employés au Canada.

Le Québec est l’un des trois pôles mondiaux de la accumulation d’effets visuels et d’animation avec Londres et Los Angeles.

Attirée par de généreux crédits d’impôt, Technicolor avait ouvert lad workplace au Québec en 2013. À ce moment, le gouvernement de Pauline Marois lui avait consenti un prêt de 1,2 million de dollars.

L’an passé, l’industrie montréalaise avait dénoncé le plafonnement des dépenses admissibles aux crédits d’impôt par le gouvernement de François Legault. La subvention initiale avait été mise en spot en 1998.

Contacté par Radio-Canada, le Bureau du cinéma et de la télévision (BCTQ), qui stimule la accumulation cinématographique, a rappelé les difficultés du secteur.

L’an passé, trois studios ont cessé leurs activités et tout près de 3000 emplois ont été retranchés en raison de la perte de subventions. Le BCTQ anticipe d’autres mises à pied dans les prochains mois ou des déplacements d’activités hors du Québec.

read-entire-article