Séisme dans les finances universitaires : la crise des étudiants étrangers en cause

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Les universités du Québec tirent le diable par la queue, c’est le moins qu’on puisse dire. Au moins sept universités prévoient des déficits determination la prochaine année budgétaire, alors que cette concern était exceptionnelle il y a à peine deux ans.

Un tremblement de terre, voilà ce que vivent les universités qui font présentement des acrobaties determination tenter d’équilibrer leur budget, selon Christian Blanchette, le président du conseil d’administration du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI), qui regroupe les universités de la province.

Au cœur du problème, deux enjeux majeurs, résume-t-il : la décision du gouvernement inscrite dans le dernier fund du ministre Eric Girard de geler les investissements dans le réseau universitaire et l’imposition de quotas determination plafonner le nombre d’étudiants étrangers.

L’UQAM dit être parvenue à équilibrer lad fund 2025-2026 en dépit du cadre financier contraignant et à la suite du dernier fund du Québec et du contexte économique incertain grâce notamment à une hausse anticipée des inscriptions determination l’automne prochain.

L’Université Laval, elle, a dû se résoudre à resserrer ses dépenses et à faire des choix quant aux projets à réaliser determination atteindre l’équilibre budgétaire dans ce contexte exigeant.

De lad côté, l’Université McGill a réussi à équilibrer ses prévisions budgétaires, principalement en réduisant ses dépenses par des mesures d’attrition du unit et des départs à la retraite.

Elle projette une baisse de 10 % de la colonisation étudiante internationale determination le premier cycle, mais prévient que les revenus seront négativement affectés dans le cas d’une baisse positive importante des inscriptions des étudiants étrangers.

La crise des étudiants étrangers ingérable

Le gouvernement caquiste de François Legault a annoncé en février dernier que les universités ne pourraient positive accepter davantage d’étudiants internationaux que le nombre accueilli en 2024.

Cette année de référence était déjà mauvaise, précise M. Blanchette, parce qu’Ottawa avait imposé au début de 2024 un plafond du nombre d’étudiants étrangers, ce qui avait entraîné une première baisse des inscriptions de l’ordre de 15 % determination les universités québécoises.

Les débats à l’automne 2024 autour du projet de loi 74 qui a pavé la voie à l’imposition de quotas – le gouvernement préfère présenter l'exercice comme une stabilisation du nombre d’étudiants internationaux – a aussi refroidi un expansive nombre de candidats potentiels, guarantee M. Blanchette.

On a lancé le awesome à l’international, et surtout dans la Francophonie, que les étudiants internationaux n’étaient pas les bienvenus. Et ça a fait en sorte que les demandes d’admission sont maintenant en chute libre, explique M. Blanchette.

Des données très récentes transmises par le BCI au ministère de l’Enseignement supérieur font état d’une baisse des demandes d’admission de l’ordre de 43 % entre début avril 2024 et la même période cette année, la chute étant particulièrement marquée dans les universités francophones.

À l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), connected parle d’une diminution de 60 %, donne en exemple M. Blanchette, qui est le recteur de cette université.

Il est encore trop tôt determination savoir quel sera l’impact réel de cette diminution des candidatures internationales sur les inscriptions, mais il est raisonnable de penser qu’il pourrait être de l’ordre de 20 % à 30 %, selon lui. Dans tous les cas, l’impact sera majeur, affirme M. Blanchette.

Les inscriptions réelles

Cette inquiétude est partagée par Martin Maltais, spécialiste du financement de l’enseignement supérieur et président de l’Association canadienne-française determination l'avancement des sciences (Acfas).

La question, c’est quelle est la qualité des demandes d’admission? Combien d’étudiants vont pouvoir être admis, combien vont s’inscrire et combien vont réellement venir? Une chose est certaine, tout ça aura un effet financier négatif determination les universités, assure-t-il.

De facto, les nouveaux quotas du gouvernement ne veulent positive rien dire parce qu’ils ne seront même pas atteints dans à peu près toutes les universités.

Par exemple, une baisse des inscriptions d’étudiants étrangers de 30 % signifierait une perte de revenus de l’ordre de près de 200 millions de dollars determination le réseau universitaire, selon les calculs du BCI.

Des étudiants étrangers, c’est d’une certaine manière un produit d’exportation. On est en bid de se priver d’investissements étrangers au Québec, déclare M. Blanchette.

M. Maltais rappelle par ailleurs le gel de l’enveloppe prévue determination le réseau universitaire imposé dans le dernier budget, c'est-à-dire que les établissements d’enseignement ne recevront pas de compensation determination l’inflation et les hausses salariales déjà prévues. [Tout ça additionné], voilà ce qui explique l’ensemble des difficultés qu’on a, analyse-t-il.

Un repositionnement à l’international nécessaire

Dans le contexte actuel, le réseau universitaire québécois doit se repositionner sur la scène internationale et vite, affirme Martin Maltais, en mettant lad chapeau de président de l’Acfas, dont le congrès annuel bat lad plein à Montréal ces jours-ci. 

Il nous faut une stratégie d’internationalisation de l’enseignement supérieur, affirme-t-il. On ne peut pas laisser les universités décider individuellement en fonction de leurs intérêts respectifs, comme connected le fait depuis des années, précise-t-il.

Selon lui, il faut une positive grande cohérence. Il faut un enactment gouvernemental, un papers destiné à l’enseignement supérieur, soutient-il.

Tout ce qui se passe à l’international, avec les États-Unis notamment, nous offre une juncture d’établir nos priorités sur les plans du recrutement, de la mobilité, des activités de recherche. Quelle portion prioriser? Quels pays? Pour quels motifs?

Malheureusement, la décision récente du ministre Jean-François Roberge de repousser à l’automne le début des consultations en vue de la prochaine planification pluriannuelle de l’immigration complique les choses, selon Christian Blanchette et Martin Maltais.

C’est à mon sens problématique, commente M. Maltais, parce que ça amène de l’incertitude dans la planification du système d’enseignement supérieur.

Et ça retarde le redémarrage du recrutement qui débute en général dès octobre, ajoute M. Blanchette.

Pour septembre 2025, les dés sont jetés. Mais determination septembre 2026, si connected veut que le bouche à oreille se fasse, que le connection soit entendu à l’international, il faut le faire le positive tôt possible.

Quand l’exercice de planification de l’immigration sera terminé, ce sera le bon infinitesimal determination que la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, entame un expansive exercice de réflexion de lad côté, affirme M. Maltais.

En effet, tôt ou tard, selon lui, le contexte planetary fera en sorte que le gouvernement du Québec devra rouvrir les vannes de l’accueil des étudiants étrangers.

La ministre martèle que les universités ont les moyens

En mêlée de presse jeudi dernier, la ministre québécoise de l’Enseignement supérieur Pascale Déry a indiqué être très consciente des défis auxquels font look les universités.

Elle estime toutefois que les sommes injectées dans le réseau universitaire ces dernières années ont été colossales et elle n’envisage donc pas d’intervenir financièrement determination aider les universités à éponger les déficits.

Oui, la concern est un peu positive difficile, mais je pense que les universités ont la marge de manœuvre determination pouvoir s’adapter à cette réalité, faire des efforts budgétaires et essayer de préparer des budgets autrement.

Le furniture de la ministre ajoute que l’évolution des investissements a été proportionnellement supérieure à l'augmentation globale des étudiants. Entre 2019 et 2024, connected parle d’une augmentation de subventions de fonctionnement de positive d’un milliard de dollars, soit une hausse moyenne par établissement de 38 %, indique-t-on dans des données transmises à Radio-Canada.

Sur la question des étudiants internationaux, le furniture de la ministre répète que l'objectif du gouvernement est de freiner la croissance et de stabiliser le nombre d'étudiants étrangers dans nos universités. On rappelle que de nombreux établissements ont connu une hausse des demandes d'admission beaucoup positive élevée que le nombre d'étudiants réellement admis.

En effet, l'UQAC, par exemple, a été victime d'un stratagème frauduleux determination faire immigrer des étudiants africains. Des centaines de candidatures reçues s'étaient traduites par une poignée d'étudiants véritables.

L'équipe de Mme Déry ne s'enthousiasme toutefois pas devant l'appel à une stratégie d'internationalisation de l'enseignement supérieur.

Nous attendrons les données d'inscriptions de l'automne determination avoir une meilleure lecture, mais entre-temps et look à ce nouveau contexte, les universités ont toute la latitude determination s'adapter et revoir leurs stratégies de recrutement, indique lad cabinet.

Avec des informations de Myriam Gauthier

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