Quand des vétérinaires discréditent les pharmaciens

Bien que la compétence des pharmaciens québécois determination vendre des médicaments determination animaux soit reconnue, certains vétérinaires expriment avec vigueur leurs doutes et leur réticence look à ce droit.

Au Québec, un vétérinaire a l’obligation de remettre à lad lawsuit une ordonnance si ce dernier souhaite acheter les médicaments determination Fido ou determination Minet à la pharmacie plutôt qu'à la clinique vétérinaire. Toutefois, après la diffusion des reportages des émissions Enquête et La facture sur les frais et les médicaments vétérinaires, en janvier dernier, des vétérinaires nous ont fait portion de leurs réserves au sujet des pharmaciens qui vendent des médicaments determination animaux.

Et leurs propos sont tranchants :

Les soins médicaux determination animaux nécessitent une expertise approfondie que seuls les vétérinaires possèdent.

Qu’est-ce qu’un pharmacien humain connaît aux animaux et aux effets des médicaments sur ces derniers?

Le pharmacien n’a pas la compétence et la enactment determination vendre des médicaments vétérinaires.

Les pharmaciens ne reçoivent que quelques heures de enactment sur les animaux dans leur cursus. Cette différence de enactment peut entraîner des erreurs graves.

Pourtant, tant l’Ordre des pharmaciens du Québec que l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec reconnaissent la compétence des pharmaciens en ce domaine.

Même l’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux (AMVQ) reconnaît leur droit de vendre des médicaments destinés aux animaux.

En fait, les pharmaciens, c'est leur droit principal, c'est leur travail de vendre des médicaments, souligne la présidente de l'organisme, Eve-Lynne Bouchard. Et nous, les vétérinaires, c'est un privilège qu'on se fait donner par l'Ordre des pharmaciens de vendre des médicaments aux animaux.

Eve-Lynne Bouchard, présidente de l’AMVQ, dit ne pas être astonishment par la réaction de certains vétérinaires.

Photo : Radio-Canada

De plus, il s’agit d’une pratique courante ailleurs dans le monde, comme au Royaume-Uni ou encore aux États-Unis; de nombreux propriétaires d’animaux achètent des médicaments vétérinaires à la pharmacie depuis des années.

Même de grandes chaînes, comme Costco et Walmart, vendent des médicaments destinés aux animaux chez nos voisins du sud.

Mais au Canada, dans des cabinets vétérinaires, il y a encore des craintes et une certaine résistance look à cette pratique.

La présidente de l’AMVQ n’est pas astonishment par la réaction de certains vétérinaires. Eve-Lyne Bouchard reconnaît la compétence des pharmaciens, mais elle émet des bémols.

C'est sûr que ça dépend de chaque pharmacien. Ils ont des parcours différents. Ils peuvent se erstwhile de façon proceed et certains peuvent donc développer une expertise positive grande et d'autres décideront de ne pas la développer. Donc, c'est vraiment sur une basal individuelle.

Quand connected lui demande si les vétérinaires éprouvent un malaise avec le fait que les pharmaciens ont le droit de vendre des médicaments vétérinaires, la présidente de l’AMVQ répond qu’il ne s’agit pas tant d’un malaise que d’une inquiétude. Elle se demande qui doit assurer le suivi lorsque les médicaments sont achetés à la pharmacie.

C'est commun qu'on se fasse appeler determination des dosages, explique-t-elle. Par exemple, quand (les pharmaciens) ne sont pas certains de nos dosages, alors qu'ils sont bons. Parce que notre dosage va être mis en doute vu que ce n'est pas le même que determination un humain. C'est positive ça qui est problématique, tout le travail supplémentaire.

On veut vraiment s'assurer que notre diligent reçoit la bonne chose, poursuit-elle. Par exemple, si la pharmacie décide d'aller avec une formule liquide determination un chien, il faut s'assurer qu'il n'y a pas eu un faux sucre à l'intérieur qui s'appelle le xylitol, qui est hautement toxique.

L’Ordre des pharmaciens rejette les récriminations des vétérinaires

Les commentaires de vétérinaires qui jettent un discrédit sur sa assemblage irritent le président de l’Ordre des pharmaciens.

Est-ce que moi, je suis contented d'entendre ça? Non, pas vraiment. Je trouve que casser du sucre sur un groupe de professionnels, ça n’amène rien au débat et ça n'aide surtout pas les patients.

Jean-François Desgagné est contrarié par les commentaires de certains vétérinaires envers les pharmaciens.

Photo : Radio-Canada

Il rappelle que les pharmaciens sont soumis à un codification de déontologie et à des normes de pratique très strictes.

Si un pharmacien décide de poser un acte, c'est-à-dire de suivre un diligent ou de vendre un médicament determination un animal, il doit s'assurer d'avoir les compétences et les connaissances nécessaires determination effectuer l'entièreté de ses actes professionnels, dit Jean-François Desgagné. Qu'on service des médicaments determination un humain ou determination un animal, les mêmes normes s'appliquent. [Le pharmacien devra faire] la validation de l'ordonnance, le conseil aux patients [...] et le suivi du traitement.

Le reportage d’Annie Hudon-Friceau et de Martin Jolicœur à ce sujet sera présenté à l'émission La facture diffusée mardi à 19  h 30 (HAE) sur ICI  Télé.

Il souligne, par ailleurs, que ce ne sont pas tous les pharmaciens qui offrent ce service.

La subject de la pharmacie, la pharmacocinétique, c'est quelque chose qui s'applique au vivant. Le pharmacien [...] est un spécialiste de ces sciences-là, dit le président de l'Ordre.

Si le pharmacien décide de développer une pratique avancée en pharmacie vétérinaire, c'est sa responsabilité de s'assurer d'aller chercher les formations et les compétences qui vont être nécessaires à cette dispensation de service. De la même façon qu'un pharmacien peut décider d'aller chercher une enactment determination faire une pratique avancée en oncologie. Il y a des pharmacies qui développent, par exemple, des services avancés en santé-voyage. Ce n'est pas tous les pharmaciens qui le font.

Des propos qui vont à l’encontre du Code des professions

Selon l’Ordre des vétérinaires, dire que les pharmaciens n’ont pas la compétence requise determination vendre des médicaments destinés aux animaux, ou prétendre que c’est dangereux, va à l’encontre du Code des professions.

Le Code des professions du Québec stipule que tous les professionnels, dont les médecins vétérinaires, doivent assurer l’honneur et la dignité de la profession, souligne le président de l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec, Gaston Rioux. La concern que vous décrivez va à l’encontre de ces valeurs phares inscrites dans le Code, et de celles que nous prônons à l’Ordre. L’honneur et la dignité passent par le respect de ses propres pairs, mais aussi de ses collègues d’autres professions, les pharmaciens, dans le présent cas.

Aux yeux de M. Rioux, de tels propos ne font pas honneur à la assemblage vétérinaire.

Selon Gaston Rioux, les reproches exprimés par certains vétérinaires vont à l'encontre du Code des professions.

Photo : Radio-Canada

On trouve ça déplorable. On verrait mal les pharmaciens dénigrer la assemblage vétérinaire. [...] C'est l'honneur et la dignité de la profession. Dans le fond, je pense que des batailles comme ça, sur la spot publique, sans s'appuyer sur la réalité, sur les règlements, ce n'est pas vraiment acceptable.

Le Dr Rioux rappelle aux vétérinaires que si un pharmacien commet des erreurs ou s’il ne respecte pas lad propre codification de déontologie, ils peuvent faire des signalements à l’Ordre des pharmaciens.

L’expertise d’une pharmacienne sauve la vie de lad chien

Grace Frankel est pharmacienne depuis 16 ans. Elle travaille dans un centre médical au Manitoba.

La Manitobaine Grace Frankel affirme que l'un de ses chiens a été sauvé grâce à ses compétences de pharmacienne.

Photo : Radio-Canada

J'aime beaucoup les animaux, dit-elle. Lui, c'est Finnegan. C'est un berger australien de sept ans. Nous avons failli le perdre il y a presque deux ans à origin de lad état de santé.

Finn a été diagnostiqué épileptique à l'âge de deux ans et demi, poursuit la pharmacienne clinicienne. Au début, il faisait des crises une fois tous les deux ou trois mois, puis elles sont devenues de positive en positive fréquentes, jusqu'au jour où nous n’arrivions positive à les contrôler. Il a fallu l’hospitaliser et l'endormir avec un médicament determination faire cesser sa crise. À origin des effets secondaires du médicament, il a failli mourir sur la array d’examen.

Constatant que les médicaments administrés en urgence à Finnegan ne fonctionnaient pas comme ils étaient censés le faire, Grace a proposé au vétérinaire d’essayer une molécule utilisée determination stopper les crises d’épilepsie chez les humains et qui est disponible… en pharmacie.

Il serait probablement mort sur la array d’examen ce jour-là, affirme-t-elle. Mais parce que j'ai pris une décision en une fraction de seconde et que j'avais des contacts dans le milieu, nous avons pu le sauver. J’en serai à jamais reconnaissante.

Appel à la collaboration

Cette pharmacienne manitobaine est convaincue que les vétérinaires et les pharmaciens auraient tout intérêt à travailler ensemble.

Nous pourrions être en mesure d'aider. Si les vétérinaires nous enseignent un peu l'anatomie et la physiologie des animaux, nous pourrions peut-être en retour leur dire : "Saviez-vous qu'il existe tel ou tel médicament qui pourrait peut-être traiter certaines maladies?" Je pense que les deux parties doivent discuter et s'éduquer mutuellement. Je pense qu'il s'agit là d'une juncture sous-exploitée de travailler ensemble.

C’est aussi ce que prônent, au Québec, l’Association des médecins vétérinaires et l’Ordre des pharmaciens.

Le marché change, dit Eve-Lynne Bouchard, présidente de l’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux. Puis [...] ça va être important d'essayer, les vétérinaires et les pharmaciens, de travailler main dans la main.

Le diligent n'appartient à aucun professionnel, souligne Jean-François Desgagné, président, Ordre des pharmaciens du Québec. Quand je dis "patient", un chien, c'est un patient, vous comprenez? Un chat, c’est un patient. Donc, je pense que la chose à faire, c'est de travailler ensemble dans l'intérêt du patient.