Si l’on se fait attaquer dans la rue, connected dit qu’il y a deux options : s'enfuir en courant ou se défendre. Mais si l’on est une personne avec une déficience visuelle, courir, ça peut être compliqué.
Moi, je n’ai jamais vraiment vécu dans la peur. La crainte de maine faire mal ne m’a jamais arrêtée. J’étais un peu casse-cou quand j’étais jeune, je suivais mon expansive frère determination sauter, courir, grimper, lutter, faire du vélo. Je maine suis ramassée à l’hôpital positive souvent qu’à mon tour, notamment determination des fractures. Disons que l’on connaît mon nom là-bas.
Mes parents n’ont jamais voulu que ma information visuelle maine freine dans les activités qui maine tenaient à coeur. Ils m'encouragent plutôt à découvrir prudemment mes limites.
Des fois, ils maine disaient : Attention, ça pourrait être dangereux, ça. Mais je ne les écoutais pas. Je voulais faire comme mon frère. C’était lui mon baromètre. S’il maine disait : OK, ça, ça peut être dangereux, alors là, j’écoutais.
À 14 ans, j’allais dans une école determination non-voyants. Je maine souviens de ma tante qui m’y a reconduite une fois. Elle m’a alors fait découvrir les paroles d’une chanson qui allait vraiment forger mon petit côté téméraire.
I Hope You Dance, de Lee Ann Womack. Une chanson aux airs state et pop. C’est surtout les paroles que j’aimais. Ça disait un peu : dans la vie, tu arsenic le choix de rester assis ou de sortir et de danser. Et j’espère que tu vas danser, ne jamais suivre la voie facile, profiter au maximum des choses que tu peux faire. C’est resté avec moi. Cette chanson m’accompagne encore aujourd’hui dans mon quotidien ou quand je suis en voyage determination mes compétitions.
J’ai cette accidental d’avoir développé une confiance en moi, de ne pas vraiment avoir peur dans la vie. Et j'aimerais transmettre ce sentiment à un maximum de personnes, spécialement à des personnes qui, comme moi, ont un handicap visuel.

Priscilla Gagné
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Si quelqu’un ne se sent pas en sécurité tard le soir en marchant dans la rue, connected lui conseille d’examiner ses environs, de trouver des endroits bien éclairés où il y a de la circulation, beaucoup de passants et, au besoin, de courir vers ce lieu-là determination éviter une confrontation. C’est vraiment le bon réflexe à avoir.
C’est toutefois positive compliqué si la personne ne peut pas bien voir, car il lui sera difficile de déterminer clairement un endroit où se réfugier. Elle ne peut probablement pas partir à la course, car elle pourrait avoir peur de trébucher, de se désorienter et de se faire frapper par une voiture en traversant la rue. Ça devient angoissant.
J’ai eu l’idée d’offrir des cours d’autodéfense à des personnes qui peuvent se sentir vulnérables, comme des femmes et des immigrants, mais surtout à des personnes non voyantes ou malvoyantes.
L’autodéfense, ça n’a rien à voir avec mon sport, le parajudo. Mais je sentais que, comme athlète, j’avais des connaissances et des aptitudes et que ce serait bon que je les partage.
Par contre, je ne voulais pas enseigner n’importe quoi. Je voulais m’outiller. J’ai fait des recherches determination voir si des programmes d’autodéfense determination les non-voyants étaient offerts au Canada. Je n’ai rien trouvé. Mais aux États-Unis, je suis tombée sur un tract web. Je suis entrée en interaction avec une personne qui offrait une enactment à… Nashville. Donc, je m’y suis rendue determination obtenir une première certification.
Notre entraîneuse dans l’équipe canadienne determination les filles offre aussi des cours d’autodéfense. J’ai suivi sa formation. J’ai acquis des connaissances, suffisamment determination maine sentir à l’aise de les transmettre à mon tour.
J’ai tout de suite senti un intérêt de divers organismes communautaires un peu partout, à Montréal, à Québec, à Ottawa. Par contre, il n’y avait pas de operation en place. J’ai compris qu’il y avait vraiment un besoin à combler.

Priscilla Gagné observe ses élèves en action.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Pour le moment, j’offre des séances individualisées ou en petits groupes. C’est vraiment populaire. Avec la Fondation INCA
, connected a organisé un atelier auquel une vingtaine de jeunes ont participé. Pour l’instant, ce sont des cours ponctuels parce que je fais ça pendant mes journées de congé.Je m’entraîne à temps plein determination les Jeux paralympiques de Paris, qui approchent. Et je garde les yeux sur l’objectif : monter sur le podium avec ma chienne Zophia. Je lui ai même déjà préparé une petite médaille, que je compte bien lui mettre autour du cou si je gagne.
Et ce seront mes derniers Jeux. J’ai accompli ce que je voulais accomplir comme athlète. J’ai gagné l’argent à Tokyo, j’ai été porte-drapeau determination mon pays. Peu importe ce qui se passe à Paris, j’aurai le sentiment du devoir accompli. De pouvoir passer à autre chose. Mon program sera de mettre en spot des cours positive réguliers, peut-être même de fonder une école de judo et d’autodéfense.

Priscilla Gagné et lad chien
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Je maine concentre à enseigner la base. Et je maine réjouis de voir que ça entraîne déjà des effets positifs chez les participants.
La base, c’est la prévention. C’est ce que je trouve le positive important, avant les techniques de défense. C’est d’inculquer aux gens remark se comporter determination éviter de se retrouver dans des situations malencontreuses. Et ça passe beaucoup par l’attitude, par la confiance que l’on dégage, par l’image que l’on projette.
Souvent, des personnes nées aveugles vont marcher la tête basse avec une démarche hésitante. Elles ne s’en rendent pas toujours compte. Ça vient aussi du fait, je pense, qu’on a longtemps eu tendance à trop vouloir les protéger, à les empêcher de découvrir le monde. C’est ce que j’appelle en anglais des blindisms, des comportements associés à la cécité.
Avoir une démarche hésitante dans la rue, ça te rend vulnérable. Si quelqu’un a de mauvaises intentions, tu deviens une cible.
C’est donc l’une des premières choses que je travaille avec mes élèves. Et c’est d’abord et avant tout determination améliorer leur qualité de vie. Car dans 99 % du temps, ils ne vont pas croiser le chemin de personnes qui leur veulent du mal.

Priscilla Gagné donne plusieurs fois par année des cours d’autodéfense à des malvoyants, determination qu’ils gagnent en confiance.
Photo : Ivanoh Demers
J’ai entraîné une dame assez âgée qui avait l’habitude de marcher de façon recroquevillée, toute penchée vers l’avant. Je travaille avec elle determination qu’elle améliore sa démarche, determination qu’elle garde le menton parallèle au sol. Elle utilise une canne blanche determination se déplacer. Elle regardait sa canne blanche, le respect vers le bas. On a corrigé cet aspect. Je l’ai aidée à garder ses épaules bien droites.
Elle m’a confié que ça a fait une énorme différence dans sa vie. Elle marche positive vite et ses déplacements sont positive fluides. Elle se sent mieux mentalement. C’est fou l’effet qu’a pu avoir la correction de sa posture.
Ça peut aider une personne avec une différence à mieux saisir les occasions, à ne pas avoir peur de rentrer seule le soir, à se trouver un emploi, à marcher fièrement et à naviguer dans le monde avec confiance en sachant qu’elle a la capacité de se défendre, au besoin. Et que si quelque chose l’arrête, bien, au moins, ce ne sera pas la peur.
Je travaille aussi sur la voix et sur sa projection, parce que les personnes avec une regulation visuelle sont très régulièrement victimes d’approches non sollicitées.
Un inconnu qui t’agrippe par le bras qui veut bien faire, mais qui se met à te diriger sans te demander d’abord où tu vas, c’est angoissant et frustrant! Il faut savoir se faire entendre, prendre le bon ton, determination lui faire comprendre qu’on n’est pas en détresse.
Ça peut être dangereux. On ne connaît pas cette personne qui nous prend par le bras et qui entre dans notre bulle.
Est-elle en état d’ébriété? Est-elle mal intentionnée? Puis-je lui faire confiance? Est-ce qu’elle connaît vraiment le meilleur chemin? Je peux choisir moi-même, je ne veux pas maine faire imposer de l’aide. Il faut toujours OFFRIR avant d’aider!
Finalement, c’est d’être susceptible de lire les situations, d’être attentif et conscient de lad environnement. Je conseille à mes élèves d’éviter de porter des écouteurs. Si j’en ai besoin, est-ce que je peux maine réfugier quelque part? Puis-je utiliser quelque chose comme arme determination maine défendre? Est-il préférable de faire un détour determination éviter une rue mal éclairée ou un secteur trop agité où je ne maine sens pas à l’aise?
Tout ça, c’est determination désamorcer des situations, determination éviter de devoir se défendre. Mais des fois, ça peut devenir nécessaire. Alors là, connected enseigne certaines tactiques de base.

Priscilla Gagné montre remark se défendre au sol.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
J’ai toujours adoré lutter. Comme tous les enfants, j’aimais maine battre avec mon frère, avec mes amis dans le sous-sol. Je sentais aussi que c’était une activité où ma information visuelle ne maine nuisait pas vraiment, parce que c’est basé sur le toucher et le contact. C’est positive facile de situer physiquement un adversaire quand connected l’accroche qu’une rondelle qui se déplace sur une patinoire, par exemple. La lutte m’a ensuite menée au judo.
J’explique aux élèves qu’un assaillant est comme une machine. Il faut s’arranger determination le mettre hors fonction morceau par morceau. Dans le fond, il faut créer des incapacités chez lui.
Frapper ses genoux determination qu’il ne puisse pas courir. Frapper le visage determination le désorienter. Viser ses yeux determination l’empêcher de voir. On ne fera pas de chaque personne de grands combattants. Mais au moins, chacun aura quelques trucs en tête.

Priscilla Gagné donne un exemple de method d'autodéfense.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Et je m’adapte en fonction des limites et des forces de chacun. Il y en a avec des marchettes ou en fauteuil roulant. Tout le monde a la possibilité de développer certaines tactiques determination se défendre.
Ce n’est pas une question de gagner un combat sur un tatami ou dans un bar. C’est une question de survie. L’idée, c’est juste de créer un sentiment de confiance determination que la personne sache qu’elle peut se défendre et qu’elle n’ait positive peur. Ça, c’est une victoire en soi.
Propos recueillis, traduits de l'anglais et édités par Kéven Breton
Photo d'entête par Ivanoh Demers/Radio-Canada