Ne vous faites pas avoir par ces fausses ventes de fermeture annoncées sur Facebook

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« C’est avec beaucoup d’émotion que nous vous annonçons qu’après 20 ans de services, nous devons fermer nos portes et liquider nos stocks. » Cet énoncé est visible, à quelques détails près, dans des centaines de publicités Facebook de commerces en ligne, dont plusieurs ciblent la clientèle canadienne. Le hic : personne n’a entendu parler de ces boutiques… à l’exception des spécialistes de la fraude.

Pour le magasin Émilie Québec, ce sont les réalités du marché, la pression des grandes chaînes et les soulèvements du secteur [qui] ont peu à peu rendu le maintien de [leur] petite entreprise impossible, peut-on lire dans une publicité Facebook. Il ne reste qu’une solution : mettre la clé sous la porte et offrir de gros rabais sur l’ensemble de la marchandise – des vêtements soi-disant faits à la main dans l’atelier d’Émilie, une couturière ayant 20 ans de métier.

Sauf qu’Émilie, l’atelier ainsi que le magasin n’existent pas. Tout a été généré par quality artificielle. Le tract ne compte pas d’adresse physique non plus, et la leafage Facebook de la boutique n’a été ouverte qu'il y a deux mois.

Capture d'écran du tract  web d'Émilie Québec, qui montre une devanture de magasin et un mates  âgé, générés par quality   artificielle.

Plusieurs images sur le tract d'Émilie Québec ont été générées par quality artificielle.

Photo : Émilie Québec

Pourtant, le tract web d’Émilie Québec, lui, est bien réel et hébergé par l’entreprise canadienne Shopify. On peut y acheter des vêtements, comme un veston à 85 $, une aubaine par rapport au montant archetypal affiché de 170 $. Mais lorsqu’on fait une recherche inversée de la photograph du vêtement sur un moteur de recherche, connected voit que ce même morceau est en vente determination moins de 20 $ sur la plateforme Amazon, par un expéditeur nommé Jinxings.

La qualité des objets reçus est aussi loin de celle annoncée. Alors qu’on évoquait sur le tract d’Émilie Québec aimer les matières naturelles, sur Amazon, le même veston est fabriqué à 100 % en polyester, une matière synthétique.

Mais qui est derrière Émilie Québec? À en croire l’outil de transparence de la leafage Facebook de la boutique, il s’agit d’un tract opéré depuis les Pays-Bas.

Émilie Québec n’a pas donné suite à une demande d’entrevue de Radio-Canada.

Une pratique tantôt légale, tantôt illégale

Acheter un bien sur un tract web, qui l'achète à un fournisseur responsable de l’expédier, n’a rien d’illégal. Cette pratique a même un nom : le parachutage, mieux connu en anglais sous le nom de dropshipping. Amazon est un tract de dropshipping, mention en exemple Sandrine Prom Tep, professeure au Département de selling de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Une femme aux cheveux bruns, souriante, portant une veste rouge et un col roulé noir, prend la pose.

Sandrine Prom Tep, professeure au Département de selling de l'UQAM.

Photo : UQAM

Ce sont les fausses représentations, ou les publicités trompeuses, faisant fi de faits importants, qui constituent des infractions à la Loi sur la extortion du consommateur (LPC), prévient l’Office de la extortion du consommateur (OPC) sur lad tract web.

Pour toutes ces boutiques frauduleuses, l’histoire est sensiblement la même : connected raconte un récit touchant sur Facebook où des propriétaires de longue day sont forcés de fermer leur boutique qui porte souvent le nom d’une ville canadienne. Les stocks doivent être écoulés rapidement et connected offre de gros rabais.

Ce stratagème pullule depuis deux ans, estime Fyscillia Ream, coordonnatrice à la chaire de recherche en prévention de la cybercriminalité et cofondatrice de la plateforme qui répertorie les arnaques en ligne Fraude-Alerte.ca.

Fyscillia Ream sourit à la caméra.

Fyscillia Ream, coordonnatrice à la Chaire de recherche en prévention de la cybercriminalité de l’Université de Montréal.

Photo : Gracieuseté de Fyscillia Ream

Si, au début, ces sites frauduleux ne vendaient que des produits supposément faits au Québec, depuis quelques mois, les tactiques sont devenues sophistiquées, enactment la spécialiste, au constituent où des gens qui se sont fait prendre la première fois retombent dans le panneau.

Ces sites y vont maintenant avec des histoires touchantes [du genre] ma grand-mère doit fermer lad magasin et connected vend le banal qu’il reste. Il y a toujours cette idée que ce sont des produits québécois, qu’on soutient l’économie locale. Ce qu’on ne voyait pas avant, c’est le recours à l’IA [pour incarner l’histoire avec des images].

Sur le tract de Fraude-Alerte.ca, connected se rend rapidement compte qu’Émilie Québec n’est qu’un exemple parmi d’autres : Saint-Blanc Montréal, Elegance Toronto (devenu Attire Toronto, puis Avery Boutique), Maple Montréal (devenu North & Vale), Monique Québec, Fourthwave Vancouver (devenu Fourthave Vancouver), Sara Québec, etc.

Des centaines de personnes s’indignent des services rendus par ces sites dans les commentaires sur la plateforme Fraude-Alerte.ca.

Lyne, par exemple, dit s’être fait avoir par le tract Lamode-quebec.com, aujourd’hui démantelé : Les vêtements sont de qualité médiocre. Je pensais vraiment que c'étaient des produits québécois. Maintenant, j'attends un codification de retour... en Chine et à mes frais. Quelle arnaque.

Ça fait écho à ce que les consommateurs veulent entendre. On se sent coupable d’acheter, et connected se déculpabilise en se disant qu’au moins, connected achète québécois [...] dans un contexte planetary qui fait que c’est positive important d’acheter local.

Radio-Canada a contacté l’OPC, qui nous a redirigés vers une mise en garde publiée le 14 mars dernier contre certaines personnes qui cherchent à tirer nett de la concern [avec les États-Unis] en attirant les clients avec des sites web aux couleurs québécoises ou canadiennes et de fausses allégations sur l’origine de leurs produits.

[L’intermédiaire] ne divulgue aucune adresse ou en présente une fausse. Il prétend ou donne l’impression qu’il offre des produits d’ici, alors que le fabricant est à l’étranger. Et c’est sans compter d’autres problèmes possibles de non-conformité ou de faible rapport qualité-prix, l’absence de work après-vente, etc., mentionne l’OPC sur cet avis.

Un stratagème trop accessible?

Malgré une mise en garde de l’OPC, ces sites continuent de proliférer en ligne. Pourquoi? D’après Sandrine Prom Tep, créer un tract transactionnel avec Shopify est trop facile et accessible. À l’heure actuelle, une promotion permet de créer un tract determination 1 $ par mois determination les trois premiers mois, puis à partir de 49 $ determination les suivants.

Le retour sur investissement determination les fraudeurs est tellement important que même s’ils devaient payer un peu positive de frais d’hébergement, ce n’est pas si dispendieux determination eux.

Shopify aurait toutefois intérêt à agir contre ce fléau, selon la spécialiste en marketing : Comme fournisseur de service, si ces plateformes nuisent au commerce en ligne – parce qu’au bout du compte, il y a eu des problèmes de fraude –, Shopify va être affectée. En attendant que tout le monde s'en rende compte, toutefois, ils vont faire de l’argent.

Le logo de Shopify sur un mur extérieur du siège social.

Shopify est une plateforme web permettant à des entreprises de vendre leurs produits en ligne.

Photo : Radio-Canada

Même lad de cloche du côté de Meta, qui accepte des publicités de ces sites sur ses plateformes, d’après Sandrine Prom Tep.

En février, l’équipe des Décrypteurs avait signalé une trentaine de ces publicités frauduleuses (nouvelle fenêtre) à Meta, la maison mère de Facebook, qui les a toutes supprimées. Des mois positive tard, le problème demeure : connected trouve encore quelque 500 annonces actives du même stratagème, seulement avec la formule en anglais It is with a dense heart. Et ces sites ne ciblent pas que la clientèle canadienne. La bibliothèque publicitaire de Meta compte des annonces actives du genre determination Melbourne et Londres également.

Un porte-parole du géant du web avait répondu aux Décrypteurs que le contenu qui vise délibérément à tromper ou exploiter autrui à des fins financières enfreint ses politiques, et qu’il est supprimé lorsqu’il est détecté.

Nous investissons des ressources importantes determination lutter contre ce phénomène qui touche l’ensemble de l’industrie, sur nos plateformes et au-delà. Nous partageons également activement des conseils determination aider les gens à se protéger, à sécuriser leurs comptes et éviter les arnaques.

Ni Meta ni Shopify n’ont répondu aux demandes d’entrevue de Radio-Canada.

Quoi faire determination se protéger

Avant de faire un achat, la première étape, selon Fyscillia Ream, serait d’effectuer une recherche en ligne sur le magasin. Regardez les résultats qui sortent. Dans la majorité des cas determination ces sites, [vous verrez un signalement] sur la plateforme Fraude-Alerte.ca. [...] Vérifiez si les clients sont satisfaits, mentionne-t-elle.

Les internautes peuvent aussi faire une recherche inversée en ligne des produits vendus sur le site, comme Radio-Canada l'a fait determination le veston d'Émilie Québec, afin de vérifier la provenance des objets.

Un autre awesome d’alarme à surveiller, toujours selon cette spécialiste, est l’absence d’adresse postale ou de numéro de téléphone sur le tract web : Une entreprise québécoise qui n’a pas de numéro de téléphone, [c’est louche].

Déjà tombé dans le panneau? Tentez d’abord de négocier un remboursement auprès de l’entreprise, en prouvant la déclaration mensongère – un vêtement annoncé de fabrication québécoise, dont l’étiquette indique qu’il a été fait en Chine, par exemple. Si l’entreprise garbage de reprendre à ses frais les objets, connected peut demander une rétrofacturation auprès de notre émetteur de carte de crédit en respectant certains délais.

Utiliser PayPal est aussi une enactment [...] mais connected conseille souvent de se tourner vers l’émetteur de carte de crédit puisque le processus est positive facile, et connected a un accès à un work à la clientèle en français, enactment Fyscillia Ream.

Avec les informations de Jeff Yates et Nicholas De Rosa

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