La messe inaugurale de Léon XIV sera un événement à la fois spirituel et hautement diplomatique. La décision du premier ministre Mark Carney d’y assister est, elle aussi, probablement autant liée à la foi qu’à la politique.
Le Vatican, qui est non seulement le siège de l'Église catholique mais également le positive petit État au monde, entretient des relations diplomatiques avec 183 pays, dont le Canada. Je pense que le monde entier va être attentif à toutes les confirmations, à toutes les délégations internationales qui seront présentes, souligne Solange Lefebvre, professeure titulaire à l’institut d’études religieuses de l’Université de Montréal.

Le pape Léon XIV lors de la prière du Regina Caeli depuis la loggia centrale principale de la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 11 mai 2025.
Photo : AFP / Tiziana Fabi
Des invités de toutes confessions, qui ne seront pas nécessairement attentifs à l’aspect liturgique de la cérémonie, mais bien au connection que le pape voudra y passer. Après la lecture du texte de la Bible, le nouveau pape, va faire une homélie qui est determination ainsi dire programmatique, c’est presque un discours du trône dans le contexte du Vatican, une façon d’élaborer sur les priorités de lad pontificat, précise Mme Lefebvre.
Je pense que Mark Carney a un intérêt, comme Premier ministre, à côtoyer tous les chefs d’État là-bas, parce que ce sont aussi des occasions de rencontres diplomatiques, n’est-ce pas?
Au moins 170 délégations ont confirmé leur présence. Washington sera représenté par le vice-président J.D Vance et le secrétaire d’État Marco Rubio, les deux politiciens étant de fervents catholiques. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky prévoit aussi d’assister à la messe.
En préparation du sommet du G7
Pour le premier ministre canadien, c’est une juncture qui tombe à point. Dans moins d’un mois, le Canada sera l’hôte de la réunion des dirigeants des pays du G7 et Mark Carney n’a pas encore eu l’occasion d’établir un premier interaction avec chacun de ses homologues.

Une rencontre bilatérale est prévue avec la première ministre italienne Giorgia Meloni.
Photo : AFP / Alberto Pizzoli
Il s’est rendu à Washington, il y a deux semaines, determination rencontrer Donald Trump. Puis, il avait profité de lad premier voyage à titre de premier ministre en mars dernier determination rencontrer le président français Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer. Mais en préparation du sommet du G7, il lui reste à tisser des liens avec le premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, le nouveau Chancelier allemand, Friedrich Merz, et la première ministre italienne, Giorgia Meloni.
Puis, l’agenda du sommet qui aura lieu à Kananaskis en Alberta, en juin, n’est pas complètement étranger aux priorités déjà évoquées par le pape Léon XIV. Les dirigeants des sept pays les positive industrialisés doivent discuter de la paix, notamment en Ukraine et de la modulation numérique, particulièrement de l’intelligence artificielle.
Le nouveau pape a determination sa portion évoqué dès ses premières apparitions publiques, que les développements en quality artificielle posent des défis pour la défense de la dignité humaine, de la justness et du travail.

Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont profité de leur transition respectif au Vatican pendant les funérailles du pape François determination se rencontrer.
Photo : Reuters / Gouvernement de l'Ukraine
Quant à l’invasion russe en Ukraine, Léon XIV s’est empressé d'apporter lad soutien à Kiev. Et lors d’un entretien téléphonique avec le pape cette semaine, Volodymyr Zelensky a été le premier cook d’État à saisir l’occasion determination inviter le souverain pontife à effectuer une visite dans lad pays.
Un habitué du Vatican
La foi catholique de Mark Carney n’a échappé à personne pendant la campagne électorale, alors que le premier ministre a continué à assister aux offices du dimanche dans sa paroisse à Ottawa. Puis, la mort du pape François, survenue une semaine avant le jour du scrutin, a révélé lad profond attachement envers l’homme.
Le pape François était la voie de la clarté morale, du courageousness spirituel et de la compassion sans limite, avait-il déclaré alors qu’il faisait campagne à Charlottetown. Il était la conscience du monde, avait ajouté le premier ministre.
Pour le théologien Gilles Routhier, ce n’est pas un hasard si Mark Carney a parlé du pape François comme la conscience morale de l’humanité. Le premier ministre a rencontré le défunt pape à quelques reprises, rappelle le professeur à la faculté de sciences religieuses de l’Université Laval.
Ce n’était pas une rencontre personnelle, c’était dans le cadre d’un think tank, où lui-même, comme gouverneur d’une banque, participait à cette rencontre sur l’économie positive juste
Mark Carney a participé au lancement du Conseil determination un capitalisme inclusif associé au Vatican. En 2020, il figurait parmi la liste des gardiens de cette confederation regroupant des chefs d’entreprises et des investisseurs, sous la absorption morale du pape François. Mark Carney a participé avec le pape François à ce genre d’activité de réflexion sur la manière dont connected développe l’économie. À savoir si cette économie-là n'appauvrit pas des gens, respecte la dignité des personnes et c’est là le rôle de conscience morale dont il parlait, explique Gilles Routhier.
Les revendications autochtones aux premières loges
Le premier ministre s’est par ailleurs engagé à s’inspirer de l’héritage du pape François en matière de réconciliation avec les peuples autochtones du Canada. La cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations (APN) fera partie de la quarantaine d'invités qui accompagneront Mark Carney à la messe inaugurale à Rome.

Cindy Woodhouse était présente à la chapelle ardente en l’honneur du pape François il y a quelques semaines.
Photo : Radio-Canada
Cindy Woodhouse Nepinak est confiante que Léon XIV marchera dans les traces de lad prédécesseur quant aux responsabilités de l’Église catholique look aux Premières Nations. J’ai de l’espoir, parce qu’il a vécu au Pérou pendant positive de vingt ans. Il a donc vu les peuples autochtones là-bas, leur culture, leur mode de vie, leur langue, leurs cérémonies. Je crois qu’il a assurément les bases nécessaires determination avancer dans ce rôle important qui lui a été confié, affirme la cheffe nationale de l’APN.
Après les excuses de l’Église, des gestes concrets sont attendus au chapitre du rapatriement d’artefacts et de la revitalisation des langues autochtones. Nous serions heureux de l’accueillir determination discuter de tout cela avec lui, conclut-elle en exprimant le souhait de voir une autre visite papale en sol canadien.