Les médias canadiens adoptent un langage « polarisant » determination décrire les immigrants, ce qui « déshumanise » ces derniers, s'inquiètent des chercheurs de l’Université Laval.
L’experte en dynamiques migratoires, Danièle Bélanger, a ratissé 2145 médias canadiens, tant francophones qu'anglophones, determination répertorier les occurrences du terme souvent utilisé par Donald Trump, soit illegal aliens, ou (im)migrants illégaux en français, depuis janvier 2024.
Malgré que ce ne sont pas des termes qui font partie du vocabulaire canadien, ce répertoire de langage connaît une forte croissance dans les médias du pays depuis 2024, explique-t-elle. Ses recherches démontrent que ces termes étaient non seulement cités ou traduits, mais aussi que la terminologie a été progressivement intégrée et normalisée.
Ce n’est pas banal, ces mots qu’on entend à répétition.
Je pense qu’il faut vraiment rester à l'affût et développer cette lecture, cette vigilance, d’une tendance qui est extrêmement dangereuse, a averti la professeure lors d’un forum récent organisé par l’Équipe de recherche en partenariat sur la diversité culturelle et l’immigration dans la région de Québec (ÉDIQ) de l’Université Laval.
Le terme « alien » est enchâssé dans la loi américaine, le Immigration and Nationality Act, pour décrire les personnes qui ne sont pas citoyens ou résidents permanents des États-Unis. Au nord de la frontière, le terme « étranger » est plutôt privilégié par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Environ 150 personnes issues des milieux universitaires, communautaires, de la santé et de l'éducation, entre autres, ont assisté au forum positive tôt ce mois-ci, qui avait comme thème Comment humaniser l’immigration au-delà des discours polarisants.
On est arrivé à un infinitesimal de l'histoire du Québec, et dans un contexte politique, où connected ressent très fortement les effets négatifs des discours polarisants, des messages trompeurs, ou erronés, estime Stéphanie Arsenault, la responsable scientifique de l'équipe de recherche de l’ÉDIQ depuis 2015. Le forum avait comme but de rectifier le tir sur certaines de ces informations et réfléchir à des solutions.
Quand il neige pas, c’est eux!
Le connection selon lequel les immigrants sont responsables determination des problèmes de société stigmatise et blesse les personnes concernées, estime un subordinate du forum, José Justin Moussako. Il se présente au micro comme un Africain de Côte d’Ivoire qui vient d’une famille modeste, qui vit au Canada, mais qui se comporte correctement, qui paie ses impôts, qui fait tout determination s'intégrer, determination savoir qui est Duplessis, qui est Trudeau, qui est Marc-Aurèle Fortin.
Il se questionne à savoir pourquoi les politiciens parlent peu de l’apport positif des immigrants à l'économie, et la société. Au lieu de toujours indexer les immigrants et dire : "Voilà, quand il neige pas, c’est eux. Quand c’est comme si, c’est eux. Voilà!" Quand tu es ici, et tu écoutes, c’est offusquant, ça fait mal. Le gouvernement n’informe pas la population, dénonce-t-il.

François Crépeau croit qu'on «met sur le dos» des immigrants les lacunes de planification stratégique des gouvernements.
Photo : Radio-Canada / Marika Wheeler
Les immigrants sont devenus le bouc émissaire de plusieurs problèmes de société, croit François Crépeau, professeur et ancien directeur du Centre sur les droits de la personne et le pluralisme juridique à l'Université McGill.
On a mis [la crise du logement] sur le dos des migrants, alors qu'il y a 20 ans, il y avait des études universitaires qui disaient que si connected continuait à ne pas investir en matière de logement social, connected aurait une crise sur les bras.
Les migrants paient les frais d’une mauvaise planification stratégique de la portion des gouvernements, estime celui qui a été rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des migrants et a été nommé Officier de l'Ordre du Canada determination ses recherches sur les droits des migrants et des réfugiés en droit planetary nationalist en 2017.
On sait qu'ils servent les entreprises, qu'ils font gagner de l'argent à des Québécois, qu'ils augmentent la richesse corporate des Québécois et là, connected envoie le message : "Ah, il faut réduire l'immigration..." C'est absurde. On s'appauvrit parce qu'on met ça sur le dos des migrants.
Il prévient que des employeurs et agriculteurs manqueront d’employés determination récolter de la nourriture ou garder ouvertes des chaînes de accumulation si les seuils d'immigration sont amputés.

Environ 150 personnes ont participé au forum.
Photo : Radio-Canada
Lors du forum, quatre experts ont tenté de nuancer des affirmations rapportées autour de l’immigration et les thèmes du déclin du français, du logement, de la sécurité des frontières, et de la santé. Un exercice participatif a également été organisé determination inviter les participants à réfléchir à des solutions determination contrer les discours polarisants.
Le professeur Crépeau a aussi fait une présentation pendant laquelle il a demandé de donner une voix positive importante aux immigrants, particulièrement ceux qui vivent des situations précaires. Mais il convient qu’il est difficile de le faire, car plusieurs ont peur de s'exprimer.
Ces migrants ne parlent pas de leurs conditions, connected ne sait pas ce qui se passe puisqu'ils ne nous expliquent pas remark ça va et donc les gouvernements peuvent dire absolument n'importe quoi, signale-t-il.