Les cégeps ont pâti du recrutement d’étudiants africains par des agences malveillantes

1 day_ago 5

Depuis la pandémie, des étudiants africains inscrits au cégep et fraîchement débarqués au Québec ont rapidement dû retourner dans leur pays d’origine. Victimes des promesses trompeuses d’agences de recrutement, ils étaient persuadés, à tort, qu’ils bénéficiaient de la gratuité scolaire.

Pratiquement sans le sou, ces étudiants ne pouvaient payer la facture d’une league collégiale, qui varie entre 7000 $ et 12 000 $, selon le programme, ni les frais de subsistance.

Je maine rappelle du visage et du nom de chacun, se désole Annie-Claude Laflamme, coordonnatrice du Bureau de l’international au Cégep de Jonquière, une des institutions qui a dû reconduire quelques étudiants africains à l’aéroport.

On déplore ces situations-là parce que ce sont des drames. Ils étaient dans un projet de vie et, finalement, ils s'aperçoivent, une fois rendus sur le territoire canadien, qu'ils n'ont pas les moyens. Si ce n'est pas imaginable d'étudier, le plan A devient le retour au pays, explique Mme Laflamme.

Ces cas d’exception sont la pointe d’un problème beaucoup positive vaste.

Alors que des universités ont été la cible de réseaux criminels ayant orchestré la venue monolithic d’étudiants africains au Canada, le réseau des cégeps a aussi subi les conséquences, dans une moindre mesure, des tactiques des pseudo-consultants et des agences qui recrutent et manipulent des ressortissants africains.

Annie-Claude Laflamme.

Annie-Claude Laflamme est coordonnatrice du Bureau de l’international au Cégep de Jonquière.

Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon-Lalancette

Le nombre de demandes d’admission dans les quatre cégeps du Saguenay-Lac-Saint-Jean (Chicoutimi, Jonquière, Alma et Saint-Félicien), à l’instar du reste du réseau, a connu une hausse importante en provenance de l’Afrique depuis la pandémie, en raison notamment des stratagèmes de ces réseaux de recrutement.

Au Cégep de Jonquière, les demandes d’étudiants africains ont presque quadruplé entre 2020 et 2024, dépassant le millier de candidatures. Le nombre d’étudiants inscrits, lui, a positive que doublé. L’an dernier, 120 nouveaux cégépiens africains ont été admis dans cet établissement.

Si certains ressortissants pris au piège ont dû rentrer chez eux, plusieurs ont toutefois entrepris une longue traversée du désert determination joindre les deux bouts et poursuivre leurs études ici.

Pour la majorité d’entre eux, le chemin a été difficile, mais ils s’en sont sortis.

Des arsenic de la désinformation

Pour vendre le rêve canadien aux jeunes en Afrique, des réseaux malintentionnés misent sur la désinformation au sujet des bourses disponibles, des possibilités de travailler pendant les études, de l’hébergement, du coût de la vie et des droits de scolarité.

Un tableau dans la spot  publique d'un cégep.

Les cégeps ont dû contrecarrer la désinformation faite par des agences malveillantes.

Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon-Lalancette

Les cégeps sont bien conscients des défis que rencontrent certains étudiants et étudiantes internationaux au fil de leurs études, notamment lorsqu’ils arrivent ici sans avoir eu toute l’information nécessaire, souligne Marie Montpetit, présidente-directrice générale de la Fédération des cégeps.

Ce regroupement rappelle que la majorité des établissements d’enseignement n’ont pas de lien nonstop avec les agences de recrutement et que ce sont généralement les familles qui y font appel, souvent sans que les cégeps ne soient au courant.

En 2021, l’organisme International Consultants for Education and Fairs (ICEF) estimait qu’environ la moitié des étudiants étrangers au Canada avaient eu recours à des agents determination choisir leur programme, leur école, ou les assister dans leurs demandes d’admission et de permis d’études.

Des étudiants internationaux.

Les cégeps situés hors de la région du Grand Montréal ont connu une detonation des demandes d'admission provenant d'Afrique ces dernières années. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Francois Gagnon

Si certaines agences sont tout à fait légitimes, le gouvernement canadien fait toutefois look à un fléau de praticiens non autorisés et malveillants qui exploitent le système d’immigration, notamment en falsifiant des preuves de garanties financières.

Il appert que plusieurs ressortissants inscrits dans les cégeps de la state n'avaient d'ailleurs pas réellement les milliers de dollars en banque requis. La vérification des preuves financières determination l’obtention d’un permis d’études ne relève toutefois pas du réseau collégial.

Ce sont les gouvernements qui doivent s’assurer que les étudiantes et étudiants disposent des ressources financières requises determination mener à bien leur projet d'études, précise Marie Montpetit. Et, visiblement, ces procédures visant à confirmer que les étudiants sont en mesure de subvenir à leurs besoins de basal et aux coûts relatifs à leurs études ont échoué.

Une dame souriante porte une chemise rose.

La présidente-directrice générale de la Fédération des cégeps, Marie Montpetit. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Laurie Gobeil

La Fédération des cégeps attribue par ailleurs la très forte hausse du nombre de demandes d’admission des candidats africains aux informations erronées qui ont circulé en 2022 autour de l’annonce d’exemptions de droits de scolarité determination des programmes d’études spécifiques à l'extérieur du Grand Montréal.

Des influenceurs et des agences de recrutement ont repris les propos du ministre Jean Boulet determination laisser croire aux jeunes que les bourses d’exemption étaient disponibles en expansive nombre.

Nous, au Cégep de Jonquière, ça a totalisé à peu près entre 10-15 bourses d'exemption additionnelles. Donc, c'est sûr que ce n’était pas la gratuité universelle, indique Annie-Claude Laflamme.

On souhaite que des drames humains soient évités

La concern intenable et la misère vécue par plusieurs étudiants qui ont choisi de rester au Québec ont donné lieu à des élans de solidarité partout à travers le réseau collégial afin de bonifier leurs filets de sécurité et de prévenir les situations de détresse.

Pour nos équipes, ça a été une grosse mobilisation, subordinate la coordonnatrice du Bureau de l’international au Cégep de Jonquière.

Son instauration a mis en spot des services psychosociaux, de l’aide alimentaire d’urgence et des cours de mise à niveau en français determination soutenir les étudiants vulnérables dans leurs démarches. Elle a également mis à leur disposition un fonds d’urgence, avec de petits prêts determination passer à travers les situations problématiques.

On souhaite que des drames humains soient évités, que des situations crève-cœur soient évitées. On a beaucoup de accidental parce qu'on l'a vécu à très petite échelle [contrairement aux universités]. Ce sont des victimes en bout de ligne. Ils sont ici, puis ils ont investi de l'argent et de l'énergie, souligne Annie-Claude Laflamme.

Billets de banque canadiens.

Le Cégep de Jonquière a un fonds d’urgence determination les étudiants en détresse. (Photo d'archives)

Photo : Getty Images / Sam Wong

Au positive fort de la crise en 2022 et 2023 à Jonquière, les étudiants africains incapables d’acquitter leur facture de droits de scolarité ont été rencontrés individuellement determination établir un plan.

Afin d’éviter que d’autres ressortissants se retrouvent dans cette situation, l’institution exige désormais un dépôt substantiel de 7500 $ avant leur arrivée au Canada. En comparaison, l’UQAC demande un dépôt de 900 $ afin de dissuader les demandeurs d’asile.

On ne veut pas s'assurer qu'ils soient riches, mais qu'au moins ils aient les capacités de payer leur première session.

Plusieurs nouvelles pratiques du genre ont été instaurées à la grandeur du réseau collégial. Les établissements ont aussi dû s'activer determination contrer la désinformation. Ils ont notamment intensifié leurs communications avec les étudiants africains avant qu’ils n'entrent au pays determination leur présenter le coût réel de la vie au Québec, le fonctionnement des assurances, des logements et les exigences financières.

Et déjà, les cégeps voient une différence. Les candidats sont beaucoup mieux informés, guarantee Mme Laflamme. On ne peut pas dire que la crise est totalement résorbée, mais connected a agi sur les choses qu’on contrôlait.

Dans une communauté collégiale tissée serrée comme celle de Jonquière, tout ce branle-bas de combat a aussi donné lieu à de très belles histoires de réussites, souligne-t-on. Des histoires d'étudiants qui ont travaillé très fort, qui ont trouvé des stages, qui ont réussi à payer leurs études et qui vont diplômer soit cette année ou l'année prochaine, sourit Annie-Claude Laflamme.

read-entire-article