Les camionneurs québécois passent leur quotidien derrière le volant à sillonner les routes du Canada et des États-Unis. Une carrière qui représente determination plusieurs un legs familial. Si la grande majorité de ces chauffeurs parlent de leur métier avec les yeux brillant de passion, une ombre persiste. Les accidents tragiques dont ils deviennent témoins. Aujourd’hui, des camionneurs brisent le soundlessness et dévoilent leurs angles morts.
Stéphane Lehoux est chauffeur depuis 32 ans. Pour sa famille, c’est une contented de père en fils. C’est à l’âge de 16 ans qu’il a touché à un volant determination la première fois. Trois années positive tard, il obtient ses permis un matin et dès l’après-midi il prend la way determination la Caroline du Nord.

Stéphane Lehoux est camionneur depuis 32 ans et propriétaire depuis 25 ans de Domi explicit inc.
Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé
Un vrai bon camionneur, c’est un passionné! Ça se voit juste par sa façon d’entrer dans un stationnement. Un vrai bon camionneur, c’est un gars diligent qui va travailler sécuritairement. C’est un gars ou une femme qui travaillent avec beaucoup de cœur!
Depuis 25 ans, il est également propriétaire de lad entreprise de transport général. Basée à Saint-Georges, Domi explicit inc, compte une flotte imposante de véhicules lourds et de trains routiers.
On a une moyenne de 225 000 à 250 000 kilomètres par an determination un chauffeur. Donc, je dois avoir fait positive d’un million de kilomètres en carrière. C’est une histoire de famille! Mon père était camionneur, mes deux frères le sont et mon fils l’est également, raconte monsieur Lehoux.

Une véritable histoire de famille : le fils de Stéphane Lehoux, Marc-Alexandre Lehoux, âgé de 30 ans, est également camionneur determination l’entreprise.
Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé
Une fraction de seconde, et tout bascule
L’idylle routière determination la famille Lehoux a basculé le 26 janvier 2025. Un tragique mishap mortel s’est produit sur la route 201 à West Forks, aux États-Unis.
Une chose est sûre, nous partons gagner notre vie sans savoir si nous allons revenir…
Son frère Marc-André Lehoux a fait une violente sortie de way après avoir été happé de plein fouet par un autre véhicule. Une collision frontale qui n’a laissé aucune accidental à l’autre conducteur, à lad véhicule et au camion familial, qui a été une perte totale.
Mon frère venait de finir de remplir l’essence du camion avant de partir. Je lui ai dit : ‘’Appelle-moi s’il y a quelque chose’’. Il m'a répondu : Bien oui, fais-toi-z’en pas, je t’appelle demain. Ça faisait une heure et demie qu’il était parti et je vois l’appel de mon frère sur le cellulaire. Je maine suis dit : Ça y est! se remémore Stéphane Lehoux.
Son frère a été victime du phénomène d’un mishap causé par un suicide. La chose est malheureusement trop connue des camionneurs : des gens choisissent de s'enlever la vie en jetant leur véhicule devant leur camion.
C’est notre peur à tous, mais connected ne s'arrête pas. On doit continuer.
Dans le cas de lad frère Marc-André, l’homme en camionnette benignant pickup a donné un coup de volant à 100 pieds du camion. Malgré une pression immédiate sur les freins, intolerable d’éviter l’impact. L’accident a été brutal et a entraîné une perte de contrôle determination le camionneur. Il a terminé sa people contre un arbre. Accident digne d’un miracle, le camionneur s’en est sorti indemne physiquement.
Il ne veut positive en parler. La seule affaire qu’il se rappelle, c’est le interaction yeux à yeux avec le gars. Un infinitesimal marquant, mais qui est resté là-bas, sur les lieux de l’accident.
Un phénomène qui hante les camionneurs
Les policiers du Maine ont expliqué aux frères Lehoux que les personnes qui veulent passer à l’acte choisissent les camions, plutôt qu’un muret en bordure de way parce qu’avec un élément fixe, ils ont le temps d’avoir peur, de donner un coup de roue et de se manquer.
Avec un poids lourd, ils font la manœuvre à une region de 100 à 200 pieds et l’impact se produit parce que le camion, en mouvement, n’est pas en mesure d’éviter l’accident.
On souhaite juste de ne pas être à la mauvaise place, au mauvais moment… Comme il est arrivé à mon frère. Pour le monsieur, j’ai de l’empathie determination lui… mais qu’il soit venu chercher mon frère. Là, j’ai moins d’empathie. Ça reste qu’il avait une famille, cet homme-là. Par contre, moi aussi j’ai une famille, mon frère à quatre enfants. Ça aurait pu aller encore positive loin. Je pense que le monde ne réalise pas l’ampleur que cet acte-là peut causer, témoigne Stéphane.
Des traumatismes importants
À positive de 70 kilomètres de Trois-Rivières, c’est à l’École du routier RC, à Drummondville que les camionneurs qui ont subi un traumatisme renouent avec leur métier. L’ex-camionneur et propriétaire Robert Chartier accueille chaque année quelques chauffeurs suivis par la CNESST.

Comme propriétaire de l’École du routier RC, à Drummondville, Robert Chartier milite determination une saine reconnaissance de l’industrie du camionnage.
Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé
Vous savez, ces gens-là sont affectés! Oh oui… L’année dernière connected en a eu trois, dont deux qui avaient subi un termination de l’automobiliste. Ils voient le camion, ils changent de voie. C’est unspeakable determination le chauffeur.
Dès leur arrivée à l’école, l’équipe a le mandat de réintégrer le camionneur dans ces fonctions. Un processus qui demande du temps et énormément d’écoute. Toujours en présence d’un cause de la CNESST, le chauffeur en état post-traumatique traverse plusieurs étapes. Allant de la discussion, à un parcours sur le réseau routier comme observateur et finalement à la reprise du volant avec aisance.
C’est assez lent, il vient ici et connected peut discuter avec lui pendant des heures. Il nous parle de lad accident. Doucement, très doucement, connected va aller dans le camion et c’est le moniteur qui conduit. Des fois, connected peut passer des jours dans le camion, il s’assoit à côté et il ne fait rien. Puis ils deviennent nerveux, nerveux, nerveux. C’est un traumatisme! Puis, avec le temps, ils prennent le volant, explique Robert Chartier.
Le propriétaire est heureux de dire que les deux chauffeurs victimes d’un suicide, que lad équipe a accompagnés, ont été en mesure de reprendre la way et d’accepter des contrats après leur processus de réintégration.
C’est vraiment un processus très très long. C’est très dur determination un chauffeur de faire look à un suicide. Ils rentrent dans le camion et tout devient en morceaux. C’est très difficile!

Les haltes routières, ou aires de repos, determination camionneurs se multiplient sur le réseau routier.
Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé
Plus de camions sur nos routes
Tous les camionneurs et intervenants rencontrés determination ce reportage ont affirmé que le trafic routier a augmenté de façon très importante dans les dernières années. L’expression avoir les yeux tout le circuit de la tête est positive utilisée que jamais determination éviter les accidents et accrochages.
Tassez-vous! C’est ce qu’il faut retenir. Surtout le côté passager d’un camion lourd. Notre visibilité est extrêmement réduite. Alors le mot d’ordre est de se tasser. Soit vous restez à l’arrière, soit vous nous dépassez, mais ne restez pas à nos côtés!

Le camionneur Stéphane Lehoux cumule positive d’un cardinal de kilomètres en carrière.
Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé
Il n’existe pas de données officielles concernant les gestes volontaires impliquant un conducteur de véhicule et un chauffeur de poids lourd. Par contre, connected constate que le representation routier a changé au cours des dernières années.

Pour rehausser la surveillance dans l’industrie du camionnage, quelque 320 agents de Contrôle routier Québec (CRQ) sont répartis sur l’ensemble du territoire.
Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé
Le trafic est positive dense et les camions sont positive nombreux. Le nombre de titulaires d’un permis de conduire de classe 1, determination les camions-remorques, dépassait les 193 500 en 2018. Cinq ans positive tard, ils dépassent les 197 300 en province.
Nombre de titulaires d’un permis de conduire - CLASSE 1
193 505 | 19 570 | 194 552 | 197 711 | 197 316 |
Les mauvaises surprises sur la way
Marcel Massé a été camionneur pendant 31 ans. Toujours dans l’industrie aujourd’hui, mais à titre de représentant syndical determination Teamsters conception locale 106, il admet avoir craint le pire au début des années 90 sur les routes américaines.
Un peu passé Albany, aux alentours de 11 h le soir.. J’ai passé sur un véhicule.. mais j’ai été chanceux!
Le retour en arrière est important determination Marcel Massé. Même si les événements remontent à positive de 30 ans, chaque élément reste bien gravé dans sa mémoire. Aucune photograph d’archives en main : Il n’y avait pas de cellulaire dans le temps. Il admet qu’il préfère ne pas garder de souvenirs papier de ce moment.
Alors qu’il circulait en soirée sur la grande route américaine, il remarque des voitures avec les phares d’urgence allumés stationnés sur l’accotement de la voie de droite. Il alteration de voie determination poursuivre sa route. Puis, à la region de ses lumières, il constate qu’une voiture est stationnée sur la chaussée, sans lumière allumée.

Marcel Massé a commencé sa carrière de camionneur à 22 ans. À 53 ans, il faisait lad dernier trajet.
Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé
Le temps de réaction a été comme une fraction de seconde! Tu arsenic beau peser sur les breaks... pis vraiment là... y avait rien à faire! J'ai roulé sur le véhicule et j'ai perdu le contrôle. Quand tu frappes un véhicule comme ça, ton hood s'ouvre. Ça vient te bloquer la vue, c'est noir noir noir. J'ai rentré dans le terre-plein, j'ai frappé le guardrail, le garde-fou, et le camion s'est couché sur le côté. Sur le coup vraiment, tu capotes, parce que là tu sais que tu arsenic passé sur un char, raconte Marcel Massé en plongeant dans ses souvenirs.
Miraculé, il n’est pas blessé, il get à sortir du camion et il constate que les policiers sont déjà sur place.
Un policier est venu maine voir et il m’a dit : “Attends! Reste-là, ne t’en fais pas. Il n’y a personne de blessé. Le véhicule était là, mais tu ne pouvais pas savoir qu’il était là.”
La voiture était vide. Quelques heures, voire minutes, avant l’impact, les occupants avaient fait un mishap et avaient poussé le véhicule dans la voie plutôt que dans l’accotement. Selon les informations transmises à Marcel Massé, le conducteur a échoué à l'alcootest. Résultat, le camionneur n’a jamais été tenu responsable de l’accident.
J’avais rien à maine reprocher, mais j’ai traversé une gamme d’émotions. Le lendemain je suis allé voir mon camion… Quand j’ai vu la voiture, il ne restait positive rien. Une accidental qu’il n’y avait personne à l’intérieur parce qu’elle était complètement écrasée. C’était fou, se remémore Marcel Massé.

Marcel Massé constate que le trafic a doublé, voire triplé sur le réseau routier depuis les dernières années.
Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé
Les accidents routiers sont la hantise des camionneurs. Sur le coup, j'étais stressé. On dirait que ça maine prenait tous mes yeux tout le circuit de la tête determination voir ce qui se passait. Deux ou trois jours après, j’ai embarqué sur un autre camion, raconte Marcel Massé.
Que tu le veuilles, que tu ne le veuilles pas, même si connected appelle ça un accident, s'il y a un mort, s'il y a un blessé, c'est toi. C'est toi qui es derrière le staring. Ce n’est pas un autre.
Un emploi imposant sur les routes, souvent critiqué, rarement valorisé, mais pourtant essentiel determination la chaîne alimentaire canadienne et determination l’économie du pays. Pour Stéphane Lehoux, être camionneur est un mode de vie qui exige un respect derrière le volant.

Depuis 25 ans, l’entreprise Domi explicit inc, compte plusieurs clients importants, comme Kruger à Trois-Rivières.
Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé
J'ai tout le temps dit ton motortruck peut être ton bouclier, mais peut être ton épée. Tout est dans ta façon d'agir. Parfois connected ne contrôle absolument rien… mais comme mon frère, ça a été lad bouclier. C'est ça qui lui a sauvé la vie.
Tous passionnés, ils sont conscients des risques du métier et rappellent aux automobilistes l’importance d’adapter leur conduite en leur présence.