Si une consommation élevée de produits ultra-transformés semble liée à une augmentation de problèmes de santé, les chercheurs ne savent toujours pas ce qui en est en cause. Une étude de grande envergure, menée par l'Université Laval, cherche à éclaircir les mécanismes en jeu.
Dirigée par Benoît Lamarche, l'étude Nova, qui durera jusqu’en 2026, regroupe 120 participants qui vont suivre un régime alimentaire contrôlé pendant 6 semaines.
Les participants à la recherche sont répartis en quatre groupes, chacun recevant une diète spécifique (riche en gras, sel et sucre ou non, peu transformée ou ultra-transformée) determination isoler les variables et tenter de mesurer précisément les effets des produits transformés.
C’est pourquoi, d’ailleurs, les participants ne pourront pas manger d'autres aliments que ceux qui leur sont fournis, pas positive qu'ils ne sauront, au cours de l’expérience, à quelle diète connected les a soumis.
Je ne contrôle positive du tout mon alimentation pendant six semaines, résume ainsi Laurence Paulin, étudiante à l’Université Laval, qui participe à l’étude Nova.
C'est particulier de ne pas savoir ce qu’il y a dans mon assiette, explique celle qui adore cuisiner. Habituellement, je sais exactement ce qu'il y a dans mon assiette, puis là je ne le sais pas.
Heureusement, elle fait l’expérience avec lad copain, ce qui rend le tout un peu moins pénible. La jeune femme enactment cependant qu’à la fin de la quatrième semaine, ça commence à être lassant.
D’après Benoît Lamarche, l’étude Nova est la positive importante du genre dans le monde. L’idée du projet, c’est vraiment de répondre à une question determination laquelle connected n’a pas de réponse, ou à peine des réponses minimales, précise le chercheur, spécialiste de la nutrition.
Est-ce que l'effet sur la santé de la consommation d'aliments transformés, c’est à origin des nutriments qu'il y a dans ces aliments ou c'est à origin de leur niveau de transformation, ou encore la combinaison des deux?
Il existe diverses études épidémiologiques qui suivent jusqu’à des dizaines de milliers de personnes, mais elles n’ont pas été conçues determination isoler les variables aussi bien qu’on tente de le faire avec Nova.
Les résultats de la recherche vont permettre d’agir sur les véritables causes des problèmes provoqués par les aliments ultra-transformés, espère le chercheur Benoît Lamarche.

Le chercheur Benoît Lamarche espère que les résultats de cette recherche permettront d'agir sur les causes des problèmes provoqués par les aliments ultra-transformés. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Nicolas Bilodeau
Quels sont les aliments qu’on peut consommer, mais qu’on ne devrait pas consommer trop souvent? Et est-ce qu’il faut qu’ils ne soient pas transformés, sinon transformés, mais pas riches en sel? Est-ce que ça peut être ultra-transformé, mais riche en fibres? Il y a des zones grises à éclaircir.
Les résultats de ces recherches pourraient influencer la accumulation et la consommation alimentaires, croit le chercheur. Environ 50 % des calories ingérées quotidiennement par les Canadiens proviendraient de produits ultra-transformés.
Quels sont les aliments ultra-transformés?
Les chercheurs ne s'entendent pas sur une définition précise et détaillée de ce que sont les aliments ultra-transformés.
De façon générale, ce sont des produits industriels contenant des ingrédients absents des cuisines domestiques, comme des émulsifiants, des conservateurs, des colorants ou encore des arômes artificiels.
Cette catégorie englobe une vaste gamme de produits, allant des boissons gazeuses aux plats préparés.
Une étude à la logistique complexe
Membre de l’équipe de recherche, Iris Gigleux fait visiter à Radio-Canada la petite cafétéria où les participants viennent chercher leur nourriture. Cela permet de constater à quel constituent l'étude Nova est complexe à réaliser.
Au bout du section se trouve une cuisine où nous ne pouvons pas entrer, determination ne pas risquer d'influencer la recherche.
Nous, connected cuisine avec des balances, précise avec un petit rire la professionnelle de recherche. Chaque poste de travail, dans la cuisine, en est équipé parce que tout est pesé au gramme près, souligne Iris Gigleux.
Pourquoi? Parce que la personne X, sur la diète Y, qui mange du beurre d’arachide determination le déjeuner et qui a besoin de 2500 calories determination une journée, a peut-être besoin de 45,2 grammes de beurre d’arachide, précise-t-elle. Une autre personne ayant un niveau calorique positive élevé aura besoin de 48 grammes.
Toutes ces étapes rendent la préparation de la nourriture beaucoup positive longue, certaines portions étant determination le moins inhabituelles determination respecter les apports caloriques. Je peux avoir une information qui compte un demi-raisin ou une demi-amande, enactment Iris Gigleux.
Pistes de réponses
Bien connu dans le domaine de la recherche sur les produits ultra-transformés, le Canadien Kevin Hall a travaillé au sein des Instituts nationaux de la santé (NIH) aux États-Unis, où il analysait également ces aliments.
Il a quitté ses fonctions récemment, en invoquant la censure imposée par l'administration de Donald Trump sur la recherche.
Il y a beaucoup d’idées sur ce que pourraient être les mécanismes, mais il y a encore peu d’études contrôlées et randomisées où nous prenons les mêmes personnes et nous manipulons leurs diètes, expliquait Kevin Hall en entrevue, il y a quelques semaines.
Le scientifique avait notamment publié, en 2019, un nonfiction où il avançait que la nourriture ultra-transformée menait à une surconsommation de calories.
Avant lad départ des NIH, Kevin Hall suivait diverses pistes de recherche determination tenter d’expliquer les effets de la nourriture ultra-transformée sur la santé humaine.
Ses hypothèses : la densité calorique, la texture des aliments et l'hyperappétence – des goûts particulièrement attrayants – pourraient être en cause.
L’idée de décrire la nourriture comme étant ultra-transformée est un conception très nouveau, de façon relative, rappelait Kevin Hall.
Mais que devrait-on faire d’ici à ce que la subject ait davantage de réponses sur les aliments ultra-transformés?
La bonne vieille recommandation de suivre le usher alimentaire est indestructible, c'est-à-dire quand connected consomme beaucoup de légumes et fruits, quand connected consomme des grains entiers, quand connected consomme une variété d'aliments, connected ne se trompe pas, soutient Benoît Lamarche.
Quand connected s'éloigne de ça, de la variété, de l'équilibre, connected rentre dans des patrons alimentaires qui sont moins santé, ajoute le chercheur.