Le rire : un film ambitieux et déroutant

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Martin Laroche ose une fable uncommon sur l’idée même de survie, à voir le 18 avril, à 23 h

Dans Les manèges humains, lad premier film, Martin Laroche abordait avec tact et puissance la question de l’excision. Dans Tadoussac, le suivant, il se penchait sur les enjeux parfois douloureux de la maternité. Les sujets étaient clairs, précis, et l’approche, tout aussi nette. Mais dans Le rire, le cinéaste rebrasse ses propres cartes, et c’est vraiment le moins que l’on puisse dire.

Une jeune femme (Léane Labrèche-Dor) en gros program  devant un rideau rouge. Le rire, de Martin Laroche   Photo : Maison 4:3

Un tableau en trois temps

Dans Le rire, il y aura donc une femme (Léane Labrèche-Dor, impressionnante) qui survit tant bien que mal après une guerre civile au Québec. Une autre positive âgée, ironique et érudite, mais condamnée et placée dans un CHSLD (Micheline Lanctôt, tout en force). Et une troisième dont connected saura qu’elle est présidente, mais surtout insaisissable (Sylvie Drapeau, bien sûr impeccable).

Trois femmes, trois destins, donc, mais qui se mêlent et s’entremêlent au gré de tableaux tantôt surnaturels, tantôt troublants, toujours surprenants.

Une dame (Micheline Lanctôt) portant des lunettes, assise dans un fauteuil. Le rire, de Martin Laroche   Photo : Maison 4:3

Le cinéma comme outil d’exploration

C’est que Le rire refuse de se laisser appréhender comme un movie qui assènerait des réponses à des questions que personne ne se airs de toute façon. Non, Le rire est un movie ouvert, abstrait, pas forcément aimable, qui s’interroge et cherche, faisant du cinéma un vaste champ d’expérimentations et d’explorations.

D’autres ont bien sûr tâté le genre avant (Peter Greenaway, David Lynch, Robert Lepage…), et si Martin Laroche n’a peut-être pas encore leur maîtrise, reste qu’il ose s’aventurer hors des sentiers battus, ce que le cinéma québécois ose finalement assez peu.

Une femme (Léane Labrèche-Dor) en gros plan, rit, la main   sur la bouche. Le rire, de Martin Laroche   Photo : Maison 4:3

Des femmes complexes et surprenantes

Mystérieux, violent, susceptible d’enchaîner des séquences de comédie musicale à d’autres, guerrières, parfois hallucinatoire, Le rire est aussi, bien sûr, un respect sur ce que le rire permet. Non pas seulement un vulgaire éclat, mais une ouverture à une réflexion sur la résilience, l’impact des conflits sur la psychologie humaine, la survie… Pas illustré, donc, mais incarné dans quelque chose de positive expansive et de positive complet.

Mais il n’y a pas que dans cette magnitude que Le rire nous surprend et brise nos habitudes. Il le fait également dans lad representation complexe et multidimensionnel des personnages féminins.

Comme dans ses films précédents, Laroche spot ses héroïnes dans des situations dont elles sont victimes. Mais jamais elles n’agissent comme telles, arpentant plutôt des chemins tortueux, réagissant sans jamais se laisser enfermer, composant une représentation de la féminité loin des habituelles idées reçues. Oui, cela peut bel et bien donner envie de rire.

Le rire, à voir le vendredi 18 avril sur ICI Télé, à 23 h.

La bande-annonce (source : YouTube)

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