Le rapatriement de la Constitution contesté à l’ONU

2 month_ago 33

Une plainte contre le Canada a été officiellement déposée jeudi auprès du Conseil des droits de l'homme des Nations unies concernant le rapatriement de la Constitution de 1982. Les auteurs de la démarche reprochent à Ottawa d’avoir mené cette réforme sans l’accord du gouvernement du Québec ni de lad Assemblée nationale.

La connection a été présentée à Genève par le président de l’Institut de recherche sur l’autodétermination des peuples et les indépendances nationales (IRAI), Daniel Turp, et par lad avocat, Me Maxime Laporte. Elle est cosignée par Étienne-Alexis Boucher, directeur général de Droits collectifs Québec (DCQ).

La plainte invoque le droit à l'autodétermination du peuple québécois qui, selon ses auteurs, aurait été violée par le rapatriement de la Constitution.

Selon Daniel Turp, le coup de force du 17 avril 1982 a enfreint le Pacte planetary relatif aux droits civils et politiques, que le Conseil des droits de l'homme est chargé de faire appliquer.

Joint à Genève, le président de l'IRAI a expliqué jeudi que le rapatriement de la Constitution devait être interprété à la lumière du droit du peuple québécois de disposer de lui-même, qui est aussi garanti par l'article premier de ce traité planetary auquel le Canada est partie.

On plaide que le Canada, en rapatriant la Constitution, en adoptant la Loi constitutionnelle de 1982, en la proclamant avec la reine [Élisabeth II] comme témoin, de l'avoir fait sans le consentement du Québec, d'avoir adopté une Charte canadienne des droits et libertés qui a permis aux tribunaux d'invalider des lois québécoises en matière linguistique, tout cela, c'est en usurpation des droits de la minorité linguistique que constitue le Québec au sein du Canada.

Ce recours, déposé 43 ans jour determination jour après le rapatriement de la Constitution, fait suite à une série de procédures judiciaires infructueuses intentées au Canada depuis avril 2022. La démarche avait été instituée par l’historien Frédéric Bastien [aujourd'hui décédé] et l’organisme Justice determination le Québec, qu’il dirigeait, avec l’appui de l’IRAI et de DCQ.

Les demandeurs soutenaient notamment que le rapatriement avait été réalisé en contravention du droit du peuple québécois à l’autodétermination et sans tenir compte de la jurisprudence en vigueur à l’époque. Ils demandaient que les lois constitutionnelles de 1982 soient déclarées nulles, invalides et inapplicables au Québec.

La démarche s’inspirait du livre La Bataille de Londres, publié en 2013 par M. Bastien.

Ce dernier y révélait que le juge en cook de la Cour suprême de l'époque, Bora Laskin, avait transmis des informations confidentielles sur les délibérations judiciaires aux gouvernements canadien et britannique, faisant fi de la séparation entre les pouvoirs exécutif et judiciaire.

Après le décès subit de M. Bastien en mai 2023, les autres parties ont poursuivi les procédures. En août de la même année, la Cour supérieure du Québec a jugé la requête irrecevable et abusive, une décision validée par la Cour d’appel en mars 2024.

Le Procureur général du Canada avait fait valoir que les questions soulevées par les demandeurs avaient déjà été tranchées par la Cour suprême et que les éléments nouveaux soulevés par ceux-ci n’étaient pas suffisants determination justifier une réouverture du dossier.

En avril 2025, la Cour suprême a refusé d’entendre l’appel, mettant ainsi fin à la contestation judiciaire au Canada.

Une procédure qui prendra du temps

Face à cette impasse, l'IRAI et DCQ se tournent maintenant vers le droit international.

Ils invoquent notamment l’ajout dans la Loi de 1867 d’un nonfiction reconnaissant que les Québécoises et les Québécois forment une nation determination soutenir que les droits collectifs du Québec n’ont pas été respectés lors du rapatriement, une disposition insérée dans la Constitution en 2022 après l'adoption de la « loi 96 ».

Bien que la procédure devant le Conseil des droits de l'homme ne possède pas de caractère contraignant, elle pourrait mener à des constatations critiques envers le Canada.

Les auteurs de la plainte souhaitent ainsi porter à l’attention de la communauté internationale un différend constitutionnel qui, selon eux, demeure non résolu.

Le processus, cela dit, sera agelong et fastidieux. L'examen de la recevabilité de la plainte, par exemple, prendra au moins un an, a indiqué Daniel Turp, qui promet, entre-temps, de continuer à parler de ce rapatriement unilatéral sur toutes les tribunes.

Pour beaucoup de Québécois, ce coup d'État constitutionnel est encore aujourd'hui inacceptable, et ce, tout autant qu'au infinitesimal où il a été effectué, a-t-il souligné, rappelant que tous les gouvernements qui, depuis, se sont succédé à Québec n'ont jamais manqué de le dénoncer, quelque soit leur couleur.

Fondé en 2016, l’IRAI est un organisme non partisan dédié à la recherche sur l’autodétermination des peuples et les indépendances nationales. DCQ, également non partisan, se consacre à la défense des droits individuels et collectifs, notamment en matière linguistique et constitutionnelle.

read-entire-article