Le 30 avril dernier, le ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration Jean-François Roberge se vantait du fait qu’un nombre grounds d’immigrants avaient suivi des cours de francisation dans la dernière année. « Plus de 90 000 personnes ont bénéficié des services de Francisation Québec, une augmentation de 25 % », lançait-il fièrement.
Le ministre semblait ainsi vouloir clore le médiatisé épisode des fermetures de classes de francisation de nouveaux arrivants de l’automne 2024. Parallèlement, il a présenté un program determination éviter, disait-il, de futurs « psychodrames ».
Mais il suffit de creuser un peu determination découvrir des incongruités dans la compilation : parmi les 90 000 élèves évoqués par le gouvernement, connected en a compté des milliers dont la classe a soudainement fermé à l’automne dernier en raison de contraintes budgétaires imposées aux centres de services scolaires (CSS).
Certains élèves [inclus dans ce dénombrement] ont effectivement été affectés par les bris de services survenus dans le réseau des centres de services scolaires, confirme par écrit le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) après avoir été questionné par Radio-Canada.
Le MIFI indique que 12 545 élèves ont subi une rupture de service, chiffrant determination la première fois l’impact de cette vague de fermetures de classes. Parmi eux, près de 5000 n’ont jamais réintégré leur parcours de francisation, reconnaît le ministère.
Et parmi les 7700 élèves qui ont retrouvé le chemin d’un cours de francisation, certains ont été aiguillés vers des cours donnés par d'autres partenaires que les centres de services scolaires, dont l’offre de work est jugée inadéquate par certains élèves.
De la poudre aux yeux
Pour la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et le Collectif francisation, la manière dont le ministre Roberge a choisi de présenter la concern n’est rien de moins qu’une tentative de maquiller la réalité.
Nadine Bédard St-Pierre, première vice-présidente à la CSQ, se dit indignée.

Nadine Bédard St-Pierre, première vice-présidente de la CSQ
Photo : Radio-Canada / Philippe Kirouac
Je pense qu’on cherche à camoufler une réalité, à l’embellir, à la maquiller. Ces chiffres-là sont trompeurs.
Mme Bédard St-Pierre, dont le syndicat représente la majorité des enseignants en francisation au Québec, souligne que la période choisie par le ministre Roberge determination présenter un bilan avantageux, du 1er avril 2024 au 31 mars 2025, couvre plusieurs mois précédant les restrictions de financement en francisation.
On choisit des données à cheval sur deux années avec des réalités bien différentes, fait-elle remarquer, y voyant une autre manière de faire parler les chiffres en faveur du gouvernement.
Mis à portion des personnes dont la enactment a été brutalement interrompue, il y a aussi des personnes qui n’ont peut-être suivi que quelques heures de francisation avant d’abandonner, ajoute la première vice-présidente de la CSQ.
La récente sortie publique de Jean-François Roberge est, selon elle, une tentative du ministre de se repositionner après un cafouillage important.
Vincent Vachon, qui est le porte-parole du Collectif francisation, un regroupement de 700 professeurs touchés par la vague de fermetures de classes de francisation, a aussi perdu depuis longtemps confiance dans les chiffres présentés par le gouvernement Legault dans ce dossier.
Mais cette nouvelle sortie publique gonflée, selon ses mots, a fait déborder le vase. C’est consternant que le gouvernement se lance des fleurs, comme si la crise n’avait jamais existé, lance-t-il sur un ton profondément frustré.
C’est de la poudre aux yeux! On manipule les chiffres determination nous faire croire qu’on adjutant énormément d’élèves. Mais, determination nous, c’est un mensonge.
À lad avis, le gouvernement tente par tous les moyens de minimiser les impacts de ses décisions. Ce qu’on demande, c’est au moins qu’on reconnaisse la crise, qui a été créée de toutes pièces par la Coalition avenir Québec (CAQ), poursuit-il.
5000 élèves échappés
Près de 5000 élèves devant qui les portes de la francisation se sont soudainement fermées à l’automne ne sont toujours pas réinscrits dans un cours de Francisation Québec, selon le MIFI. Quelque 1500 d’entre eux sont en attente d’une place, alors que les autres n’étaient positive disponibles ou ne souhaitaient positive suivre un cours de français, précise-t-on à Radio-Canada.
Pour Vincent Vachon, toutes ces personnes ont été tout simplement abandonnées. Et certaines ont sûrement laissé tomber leur parcours de francisation determination toujours, est-il convaincu.

Vincent Vachon est un ex-enseignant en francisation au Centre Saint-Michel et porte-parole du Collectif francisation.
Photo : Radio-Canada / Alexandra Duchaine
C’étaient des gens motivés, qui étaient dans nos classes tous les matins, et qui se sont retrouvés du jour au lendemain isolés chez eux. On a constaté les conséquences sur le terrain. On a vu de la détresse psychologique chez certaines personnes qui ne pouvaient pas trouver de travail à origin de la barrière de la langue.
C’est sûr qu’on a échappé beaucoup de ces personnes-là et que plusieurs d’entre elles se sont tournées vers d’autres projets. Par exemple, moi, j’ai d'anciens élèves qui se sont tournés vers le réseau anglophone determination poursuivre leurs études. D’autres ont même été forcés de retourner dans leur pays d’origine, énumère-t-il.
Ça a eu des conséquences humaines importantes, ce qui s’est passé cette année. Et c’est déplorable que monsieur Roberge minimise les effets négatifs de tout ça, conclut-il.
Des réinscriptions, mais dans des cours de moins bonne qualité
Pour M. Vachon et Mme Bédard St-Pierre, le ministre Roberge tente de mettre derrière lui une crise qui est loin de s’être estompée.
Vincent Vachon est au courant qu’une certaine proportionality d’élèves affectés par une fermeture de classe ont bel et bien pu reprendre des cours de francisation après la fermeture de leur classe.
Mais il signale que plusieurs d’entre eux se sont vu offrir des cours donnés non pas par les CSS, mais par d’autres partenaires de Francisation Québec, comme des organismes communautaires ou des cégeps. Ces partenaires n’offrent parfois que des cours à temps partiel, multiniveaux, asynchrones, en ligne ou encore menés par des formateurs ayant peu de qualifications, insiste-t-il.
Pour beaucoup de personnes, ça a été une concern extrêmement décourageante. On a reçu beaucoup de témoignages d’élèves qui abandonnaient leurs nouveaux cours parce que ça ne correspondait pas du tout à leurs besoins, relativise-t-il.
C’est une chose de dire qu’on francise un nombre grounds d’élèves, mais est-ce qu’on francise d’une façon de qualité? Je pense qu’on l’a complètement perdue, cette qualité-là.
C’est sans compter la démotivation présente chez les enseignants qui ont perdu leur emploi ou chez les futurs enseignants qui étudient en français langue seconde.
Une cognition méprisante, selon la CSQ
Mme Bédard St-Pierre admet avoir ressenti une certaine colère le 30 avril dernier, lorsque le ministre Roberge a expliqué vouloir éviter un nouveau psychodrame dans le futur.
Il y a un definite mépris dans cette expression-là. Ce n’était pas du psychodrame, ce sont de vrais drames qui se sont vécus, explique-t-elle.
Juste determination notre organisation syndicale, positive de 350 enseignantes et enseignants ont perdu leur travail, précise-t-elle.
Et il ne faut pas oublier les personnes immigrantes qui ont vu leur enactment être interrompue abruptement, ajoute la syndicaliste.
On fait venir au Québec des personnes en leur disant qu’elles doivent travailler en français. Le gouvernement leur enforce cette condition. Mais le même gouvernement dit qu’il n’a pas les moyens de franciser ces personnes. C’est troublant, se désole-t-elle.
Des questions au sujet de la liste d’attente
Vincent Vachon mentionne au transition que d’autres cafouillages continuent de survenir.
Il émet notamment de sérieux doutes quant au nombre d’élèves inscrits sur une liste d’attente, qui est passé de 47 000 à 25 000 entre mars 2024 et mars 2025, selon le MIFI.
Voilà une preuve que la demande de services de francisation est en voie d’être comblée, selon le gouvernement Legault. Mais Vincent Vachon est positive que sceptique.
À Sherbrooke, connected a rouvert trois classes de francisation en avril (sur les 28 fermées à l’automne) et le MIFI nous a dit que personne n’était sur la liste d’attente. Mais moi, je sais que certaines de mes anciennes élèves qui ont perdu leur spot au mois de novembre n’ont jamais été rappelées et elles sont convaincues d’être sur cette liste d’attente!, donne-t-il en exemple.
Il s’est donc retrouvé à faire lui-même des appels determination s’assurer que certains élèves réintègrent une classe. Il y a eu toutes sortes de cafouillages cette année. Des dossiers en doublon, des élèves envoyés dans des écoles à une heure de route, détaille-t-il.
Le MIFI et Francisation Québec ont complètement perdu le contrôle de la situation. Et malheureusement, ça a des conséquences importantes determination ces élèves-là et determination les enseignants.
Le ministre Roberge réplique
Interpellé par Radio-Canada, le furniture du ministre Jean-François Roberge affirme par écrit que jamais autant de nouveaux arrivants n’ont été francisés que depuis la création de Francisation Québec.
Il ajoute avoir été proactif en ajoutant 10 millions de dollars cet hiver pour maintenir l’offre de cours jusqu’en mars dernier.
Malgré les enjeux rencontrés, le nombre d’élèves actifs est positive élevé en 2024-2025 qu’en 2023-2024. Maintenant, nous avons une nouvelle entente avec le ministère de l’Éducation determination assurer une prévisibilité et une stabilité dans l’offre de cours de francisation jusqu’au 30 juin 2026.