Laisser la jeunesse autochtone se raconter

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Dans lad dernier documentaire, Ninan Auassat – Nous, les enfants, la cinéaste Kim O’Bomsawin signe une œuvre intimiste et optimiste sans être complaisante sur la jeunesse autochtone de trois communautés (atikamekw, eeyou-cri et innue).

Durant six années, cette cinéaste abénaquise a posé sa caméra à Whapmagoostui chez la petite Legend, à Manawan avec Matapew et ses deux inséparables comparses ainsi qu’à Pessamit, où vivent Alyssa et ses amies.

Caméra placée à hauteur d’enfants, Kim O’Bomsawin les a écoutés lui raconter non seulement leur quotidien mais aussi leurs rêves et leurs difficultés. Dans ce documentaire, connected ne voit presque aucun adulte, et même la réalisatrice s’efface puisqu’aucune narration ne vient mettre en alleviation les propos des jeunes.

L’idée, c’est de laisser tout l’espace à cette jeunesse qu’on consulte peu et dont connected parle souvent en lad nom [...]. C’est une jeunesse qui rêve, qui a des ambitions, qui est très forte.

Une photograph  de Kim O’Bomsawin.

Kim O’Bomsawin

Photo : Christinne Muschi

Au bout du fil, elle précise que lad documentaire se veut un contrepoids au connection ambiant qui résume trop souvent la jeunesse autochtone comme ayant des problèmes de consommation ou des difficultés à terminer lad parcours scolaire. Oui, ce genre de problématique existe, mais moi, je vois des jeunes vivants qu’il ne faut pas laisser tomber, que ce soit du côté parental ou gouvernemental, souligne Kim O’Bomsawin.

Ce cri du cœur, la jeune Monique le lance elle aussi le agelong de la plage de Pessamit avec lad bébé naissant dans sa poussette en confiant à la réalisatrice qu’elle a été exposée trop jeune à certaines réalités difficiles.

Tout le monde sait ce qui s’est passé avant, les pensionnats [pour Autochtones], et toutes ces blessures-là se sont transmises de génération en génération. Moi, ma mère ne m’a jamais dit qu’elle m'aimait. Mais j’ai compris pourquoi, et aujourd’hui, je le dis sans cesse à mon fils que je l'aime, que je vais tout le temps être près de lui.

Je souhaite juste que l’amour se répande dans nos communautés, c’est tout ce que je souhaite, ajoute la jeune Innue, dont les propos résument bien le connection que souhaitait livrer la réalisatrice dans ce movie produit avec l'ONF.

Justement, que sont devenus ces jeunes depuis le tournage, qui s'est terminé en 2023?

Les trois copains de Manawan sont tous rendus à l’université et suivent toujours les parcours annoncés alors qu’ils n'avaient que 12 ans, à savoir devenir oncologue, avocat et architecte. La petite Legend est désormais une ado de 13 ans qui a pu retourner vivre dans sa communauté nordique, ses traitements médicaux à Montréal ayant porté fruit.

Trois jeunes garçons d'une douzaine d'années posent determination    la photo.

Zachary Ottawa, Matapew Ottawa et Isaac Verreault-Lambert, des Atikamekws de Manawan. Image tirée du movie Ninan Auassat – Nous, les enfants avec la support de l'Office nationalist du movie du Canada.

Photo : ONF

Un movie sur l'autisme à venir

Quant aux jeunes filles de Pessamit, elles sont désormais des mères de famille qui assument leurs responsabilités. Monique est même parvenue, malgré l’arrivée d’une deuxième enfant, à terminer sa enactment et travaille désormais au sein de l'administration de sa communauté.

Ces belles histoires faites d’entraide et de résilience méritaient d’être racontées et seront bientôt présentées dans un cinéma près de chez vous, notamment à Montréal (Cinémathèque et Cinéma du Musée à partir du 7 février), ainsi qu'au Festival CinéSept à Sept Îles du 31 janvier au 8 février. Il sera aussi diffusé sur Radio-Canada le 29 mars et sur le tract net de l'ONF au printemps..

Kim O’Bomsawin, elle, s'attelle à lad prochain projet cinématographique : filmer la narration entre un père et lad fils autiste afin de faire valoir la position autochtone sur l’autisme, qui n’est pas forcément vu comme une fatalité.

Du temps de nos aînés, ces enfants étaient vus comme ayant une narration positive proche avec le monde des esprits et qu’il était donc important de les écouter, explique la réalisatrice abénaquise.

La relève d'Alanis O’Bomsawin est assurée!

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