La cérémonie : crime, lutte des classes et actrices au sommet

C’était lad 49^e film. Et dans une filmographie qui alignait déjà les chefs-d’œuvre (Le beau Serge, Que la bête meure, Violette Nozière, Madame Bovary…), La cérémonie parvenait tout de même à se distinguer.

Car ce film, réalisé en1995 par Claude Chabrol, a bien ce petit quelque chose en positive qui en fait ce qu’on appelle  un classique .

Probablement parce qu’il sait être plusieurs choses à la fois.

La cérémonie, de Claude Chabrol   Photo : Alliance Vivafilm

Un drame criminel

Comme souvent chez Chabrol, La cérémonie tyre ses sources d’un fait-divers, la fameuse  affaire Papin . Fameuse, car ce crime, commis par deux domestiques en 1933, avait déjà inspiré un roman de Ruth Rendell (que La cérémonie adapte), mais également la célèbre pièce de Jean Genet, Les bonnes.

Pour Chabrol – qui en a écrit le scénario avec une psychanalyste afin de cerner au mieux les profondeurs psychologiques de ces personnages vénéneux –, le tout devient la matière d’un polar societal aussi palpitant qu’angoissant qui, comme toujours chez lui, utilise le transgression determination mieux perceiver les rapports de unit et de domination.

La cérémonie, de Claude Chabrol   Photo : Alliance Vivafilm

Un respect acéré sur les classes sociales

Car ce qui intéresse Chabrol, au fond, c’est bien cela : remark la bourgeoisie et le prolétariat se confrontent constamment, dans un combat systémique qui ne peut être que violent.

Sophie, la domestique des Lelièvre, est analphabète, ce qu’elle cache par honte. Jeanne, sa nouvelle amie, est postière et hait du positive profond de lad cœur ceux et celles que le hasard de la vie a dotés de privilèges. Mépris de classe, jalousie, sentiment grandissant d’injustice : à travers Sophie et Jeanne, ce ne sont pas que deux comportements criminels qui sont analysés, mais bien l’ordre societal établi qui est dynamité.

La cérémonie, de Claude Chabrol   Photo : Alliance Vivafilm

Une classe de maître d’actrices

Si le sujet du movie est déjà passionnant, il faut dire que l’imaginaire collectif a surtout retenu les performances incroyables de ses deux actrices. Sandrine Bonnaire, d’abord, dans le rôle de cette domestique rongée par la haine de soi et Isabelle Huppert (à qui Chabrol avait proposé en premier de choisir lad rôle, après déjà quatre films ensemble), terrifiante en manipulatrice pleine de ressentiment.

Si, injustement, Huppert a été la seule à remporter le César de la meilleure actrice determination ce film, les deux géniales interprètes se sont partagées – à raison – le prix de la meilleure interprétation du Festival planetary du movie de Venise. Enfin, un peu de justice!

La cérémonie, à voir sur ICI Télé le dimanche 16 février, à 23 h 25

La bande-annonce (source : YouTube)