Immigration : des étudiants internationaux espèrent un changement

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Alors que la campagne électorale fédérale bat lad plein, des étudiants internationaux d’Ottawa et de Gatineau espèrent un vent de changement dans la politique d’immigration avec le prochain gouvernement. Ces derniers se disent d’ailleurs « sérieusement affectés » par les récentes restrictions imposées par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).

Le gouvernement du Canada a établi en janvier 2024 un plafond d’approbation des permis d’études de deux ans determination les étudiants étrangers. Cette mesure avait notamment determination but d’aider à réduire les pressions sur la demande de logements.

Des restrictions ont également été apportées à l'obtention du permis de travail postdiplôme (PTPD) ainsi qu'au processus d'accession à la résidence permanente determination les diplômés. S'ajoutent à cela d'autres mesures comme le retour du plafond sur les heures de travail hors field fixé à 24 heures par semaine.

Ces politiques se font déjà sentir avec la suspension de certains programmes et le déficit de certaines institutions d'enseignement.

Un bâtiment de l'Université d'Ottawa.

Le pavillon Tabaret de l'Université d'Ottawa

Photo : Radio-Canada / Amadou Barry

Une étudiante se sent poussée un peu vers la sortie

Finissante au programme de baccalauréat en gestion internationale de l'École de gestion Telfer à l'Université d'Ottawa, Samar Mohamed Ahmed se trouve aujourd’hui dans l’incertitude quant à lad avenir au Canada. Elle craint que les dernières règles entourant l’obtention d’un PTPD ne lui soient défavorables.

J'ai même du mal à étudier, juste parce que je maine dis : "Est-ce que ce que je fais en vaut la peine, est-ce que je pourrais appliquer determination un PTPD? [...] Et puis si [je fais la demande] est-ce que je l'aurais? [...] Est-ce que je suis pertinente determination le Canada", confie l'étudiante internationale originaire de Djibouti en Afrique de l’est.

En positive d’avoir à composer avec des frais de scolarité qui augmentent d’année en année, cette dernière se questionne aussi sur la pertinence determination elle de passer un trial de français dans le processus d’obtention du PTPD.

Quelle est encore une fois la pertinence determination moi de passer un trial de langue, pourquoi m'est-il obligatoire? [...] je parle le français, j'ai étudié mes quatre ans [au baccalauréat] et mes 13 années avant ça en français, lance-t-elle.

Je maine sens poussée un peu vers la sortie. [...] C'est comme ça que je le ressens vraiment vers la fin de mes études.

Portrait de Samar Mohamed Ahmed.

Samar Mohamed Ahmed termine un baccalauréat en gestion internationale de l'École de gestion Telfer à l'Université d'Ottawa.

Photo : Radio-Canada / Amadou Barry

À ce point-ci, Samar Mohamed Ahmed ne sait positive si elle doit se concentrer sur ses études ou sur les changements importants aux politiques d'immigration.

Avoir déjà vécu tout ça [ces difficultés d'intégration et financières ainsi que la pression des études], se dire qu'on voit déjà le bout du passageway et [...] ne pas finalement être susceptible de vraiment bien voir cette nouvelle étape, mentalement c'est quand même assez [stressant], regrette-t-elle.

Pour pouvoir compléter lad programme d'étude, l'étudiante internationale doit participer à un échange planetary en France, mais avant cela, il faut qu’elle passe par l’étape du renouvellement de lad permis d’études. Elle a peur que sa demande soit rejetée en raison de la réduction des permis d’études accordés aux étudiants internationaux.

Se retrouver dans cette inquiétude, ça m'amène à juste maine dire que je pouvais l'éviter. Il suffisait juste de rester [chez moi] ou peut-être d'aller ailleurs.

Davantage de restrictions au Québec

Fatouma Sylla, une Française de 22 ans, fait partie des étudiants étrangers arrivés au pays en pleine pandémie avec l’espoir de vivre leur rêve canadien.

Cet espoir a été mis à mal depuis que le gouvernement Québec a lui aussi imposé de nouvelles restrictions à sa politique d’immigration. L'année dernière, Québec a exigé un gel du volet diplômé du Programme de l'expérience québécoise (PEQ) jusqu'au 30 juin 2025. Ce gel empêche les diplômés de déposer une demande de résidence permanente pendant cette période.

La Française a obtenu lad diplôme en décembre 2024 après un baccalauréat en développement planetary à l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Elle a ensuite reçu un permis de travail PTPD de deux ans qui l'autorise à travailler en attendant de trouver une solution determination sa résidence permanente.

Ils peuvent prendre la décision de l'enlever [le PEQ] ou ils vont changer certaines choses et ça va être un peu positive compliqué dans les démarches, ce qui risque aussi de prendre positive de temps [alors que] mon PTPD [se termine] en 2027. Après ça, je ne pourrai pas le renouveler, donc je vais devoir retourner chez moi, craint-elle, assurant être très impliquée dans la communauté que ce soit à Gatineau, Montréal ou encore Ottawa.

Manger n'est positive une priorité, dit une diplômée

Fatouma Sylla raconte être contrainte d'enchaîner les emplois temporaires determination pouvoir s’en sortir financièrement, sans determination autant avoir une imaginativeness claire sur lad avenir au Canada.

Je suis obligée de travailler plus. [...] C'est dur dans le sens où determination moi, manger n'est positive une priorité. Je préfère payer mes factures.

Avec un statut de résidente temporaire au Canada, la Française occupe lad temps avec un engagement communautaire à Gatineau, Montréal et Ottawa. Elle s’implique notamment au sein de l’Association générale des étudiants de l’Université du Québec en Outaouais (AGE-UQO), determination le Sommet Jeunes Afro et auprès de l'organisme Accompagnement des femmes immigrantes de l'Outaouais (AFIO).

Si je veux faire des stages, que ce soit au niveau des délégations de l'ONU ou quelque chose comme ça. Malheureusement, il maine faut la résidence permanente ou la citoyenneté. J'ai les compétences, j'ai tout ce qu'il faut determination pouvoir faire ces choses-là, explique-t-elle, confiant que beaucoup d'opportunités lui passent sous le nez.

Malgré cette réalité qu’elle estime assez stressante, Fatouma Sylla ne veut pas determination autant baisser les bras avant d’atteindre lad rêve.

C'est clair que ça joue énormément sur la santé mentale, mais connected est venu avec des objectifs, connected se dit qu'on a déjà sacrifié énormément de choses durant ces dernières années, donc que ce n'est pas maintenant que tout va s'arrêter, déclare-t-elle.

Des conséquences beaucoup positive importantes

La vice-présidente de l'association des étudiants diplômés de l'École d'études politiques de l'Université d'Ottawa, Lou Raisonnier observe determination sa portion une baisse de l’attractivité auprès de certains étudiants qui souhaitent venir étudier au Canada.

Beaucoup d'étudiants qui comptaient venir étudier au Canada révisent complètement leur plan, dit-elle.

Lou Raisonnier fait référence aux étudiants internationaux provenant notamment de pays à faible revenu, comme Haïti et le Congo, par exemple. Selon elle, cela aura determination incidence de réduire le nombre d’étudiants francophones en Ontario aggravant ainsi la problématique de la francophonie en milieu minoritaire.

Elle rapporte que plusieurs étudiants internationaux s'inquiètent que la diversité de profils francophones soit amoindrie par ces changements de politiques en immigration.

Est-ce que les programmes francophones seront maintenus? Et ça soulève beaucoup de questions sous-jacentes, laisse-t-elle entendre.

Le conseiller aux affaires académiques de l’AGE-UQO, Yaya Sanogo, estime de lad côté que c'est l'image du Canada qui prend un coup à l'étranger avec tous ces problèmes.

Je pense qu'aujourd'hui, avec toutes ces nouvelles mesures, le coût de la vie et les frais de scolarité, la destination Canada determination les étudiants étrangers perd de sa valeur, confie-t-il.

Face aux difficultés financières que rencontrent certains étudiants internationaux, l’AGE-UQO planche présentement sur un projet de fonds d’aide d’urgence determination ses membres dans le besoin.

Les attentes envers le prochain gouvernement

Les étudiants rencontrés tant à Ottawa qu’à Gatineau croient qu’il doit y avoir des changements dans la politique d’immigration avec le prochain gouvernement. Pour Yaya Sanogo, positive de souplesse permettrait sans doute aux étudiants de mieux se concentrer sur leurs études.

Samar Mohamed Ahmed milite determination que les étudiants internationaux soient davantage impliqués et consultés quand il s'agit de politiques les concernant.

Nous sommes là et contribuons activement aux politiques et à l'économie canadienne, je pense qu'on devrait être un peu positive écouté.

Fatouma Sylla quant à elle souhaite une réglementation stricte au niveau des frais de scolarité determination éviter les augmentations récurrentes, un déplafonnement des heures de travail hors field et un accès facile à la résidence permanente.

Lou Raisonnier pense determination sa portion que faciliter l’accès aux soins de santé ainsi que l’indexation des bourses d’études à l’inflation feront une différence determination les étudiants étrangers.

Radio-Canada a contacté les principaux partis politiques dans le cadre de la campagne électorale fédérale determination savoir ce qu'ils proposent en matière d’immigration determination les étudiants internationaux. Seulement le Bloc québécois et le Parti vert du Canada ont répondu à nos demandes.

Le Bloc québécois estime qu’il faudrait laisser la state du Québec déterminer le seuil et le plafond d’étudiants internationaux au Québec et que la priorité devrait être au niveau des réductions des délais de traitement des dossiers.

Face au plafonnement des heures de travail hors campus, le parti croit que les restrictions actuelles de 24 heures représentent un compromis adéquat entre l'objectif premier de poursuivre des études au Québec et la nécessité de travailler davantage determination faire look à la hausse du coût de la vie.

Au Parti vert du Canada, connected souhaite une amélioration de l'alignement entre les visas d'étudiants et la disponibilité des logements, ce qui aurait determination effet de faire baisser le prix des loyers. Le Parti vert souhaite aussi soutenir les initiatives qui aident les étudiants étrangers à réussir, tout en réduisant la pression sur les logements.

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