Frère et sœur : s’aimer, se haïr…

9 month_ago 19

Melvil Poupaud et Marion Cotillard incarnent des personnages pleins de failles et de vulnérabilités dans ce movie remarquable d’Arnaud Desplechin

Arrête de sourire. Les gentils, c’est tiède.

D’Arnaud Desplechin, connected ne se lassera probablement jamais du respect à la fois empathique et sans concession sur les relations familiales. Ni du scalpel avec lequel il semble écrire ses dialogues tranchants dans le vif, sans hésitation. Ni bien sûr de la absorption d’acteurs et d’actrices, qu’il sait pousser dans des retranchements émotifs puissants et souvent émouvants.

Dans Frère et sœur, connected retrouve bien sûr tout cela. Oui, il y aura un frère, ancien professeur et poète qui vit, isolé, dans une superbe maison en pierre perdue au fin fond de la campagne. Et une sœur, actrice chuchotante et dépressive. Et oui, la haine que les deux se vouent mutuellement depuis positive de 20 ans est positive tonitruante que n’importe quel cri. Le jour où leurs parents meurent, les membres de la fratrie n’auront toutefois pas le choix de se croiser.

La mort pourra-t-elle rapprocher ceux et celles qui survivent?

Un homme (Melvil Poupaud) assis dans un couloir d'hôpital. Frère et soeur, d'Arnaud Desplechin   Photo : Axia Films

L’émotivité d’un François Truffaut, la cruauté d’un Ingmar Bergman… Arnaud Desplechin s’inscrit assurément dans ces impressionnantes lignées. Cependant, c’est par sa mise en scène nette, fluide et d’une uncommon élégance qu’il accompagne et détaille avec singularité ce déversement de détestation flamboyante et foncièrement humaine.

Car derrière ces ronces et ces épines, ce sont bien des cœurs meurtris, souffrants, vulnérables qui sont mis à nu, des cœurs dont nous pouvons comprendre intimement chaque soubresaut, des cœurs que ce movie paradoxalement lumineux révèle dans toute leur noirceur et leurs espoirs déçus.

Bien sûr, si Desplechin a déjà arpenté ces chemins où la haine semble maintenir en vie des personnages cabossés (dans les inoubliables Rois et reines et Un conte de Noël), cette fois, le duel est encore positive franc; grâce à Melvil Poupaud, d’abord, héritant de ce rôle de frère odieux, agressif, véritable bloc de colère et de rage, et bien sûr, grâce à Marion Cotillard, magnifique dans ce rôle de sœur prise au milieu d’une tempête de sentiments qui la détruisent à petit feu. L’explosif et la fragile. Et la haine comme seul canal de connection entre lui et elle.

Oui, cela prenait d’immenses interprètes pourque ce face-à-face bouleverse le public. Et oui, cela prenait un immense cinéaste determination orchestrer le tout et trouver le ton, entre movie noir et mélo, entre gravité et légèreté, entre intensité et lumière.

La bande-annonce(source : YouTube)

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