La recherche en français au Canada est confrontée à une crise silencieuse, selon plusieurs acteurs du domaine. Ces derniers affirment que les chercheurs en milieu francophone minoritaire sont confrontés à des obstacles considérables.
Les principales difficultés sont nombreuses, mais il y a d'abord une difficulté d'accès au financement, surtout quand connected est chercheur ou professeur œuvrant en francophonie minoritaire, explique Sophie Montreuil, directrice générale de l'Acfas.

Sophie Montreuil, directrice générale de l'Acfas, souligne les défis auxquels sont confrontés les chercheurs francophones en milieu minoritaire, notamment le manque de financement determination la recherche.
Photo : Avec l'autorisation de Sophie Montreuil
Elle souligne un déséquilibre préoccupant entre chercheurs anglophones et francophones dans un pays pourtant bilingue.
Précision
Sophie Montreuil a accordé cette entrevue à Radio-Canada avant sa information à l'Office québécois de la langue française, où elle siège désormais en tant que membre et présidente du Comité de suivi de la concern linguistique.
Les chercheurs francophones devraient bénéficier de conditions égales, ce qui n'est pas le cas, selon elle.
Un chercheur ou une professeure francophone au field Saint-Jean qui veut faire une demande de financement determination un projet de recherche au Conseil de recherches en sciences humaines risque fort de ne pas pouvoir rédiger sa demande en français, car, au sein de lad établissement, le bureau de la recherche n'aura probablement personne susceptible de lire et d’évaluer sa demande en français, illustre Mme Montreuil.
Pour elle, cette concern contraint les chercheurs à traduire leurs demandes, une tâche qui nuit à la qualité de leur réflexion. Quand notre langue maternelle est le français et que l'anglais est une autre langue, nous n’avons pas la même finesse intellectuelle ni la même capacité de raisonnement.
Mme Montreuil affirme que cette réalité engendre un manque de recherches en français, particulièrement en milieu minoritaire.
Moins de financement determination la recherche signifie moins de recherches et, souvent, moins de recherches qui documentent les besoins d'une partie de la colonisation canadienne.
La directrice générale de l'Acfas insiste également sur le manque d'infrastructures adaptées determination soutenir la recherche en français, ajoutant qu’il est urgent de changer le système et les structures en spot afin de garantir un accès égal aux financements.
Elle souligne que reconnaître la valeur des chercheurs francophones permettrait au Canada de renforcer lad identité et lad rayonnement mondial en recherche.
Quels défis rencontrent les étudiants en médecine dans un environnement dominé par l'anglais?
Étudiant en médecine à l'Université de l'École de médecine du Nord de l'Ontario, Nicholas Lambert plaide également determination que les chercheurs puissent présenter leurs travaux en français.
Si un chercheur se sent positive à l'aise en français ou a mené ses recherches en français, il devrait pouvoir présenter ses résultats dans cette langue, dit-il.

Nicholas Lambert évoque les défis rencontrés par les chercheurs francophones et les étudiants en médecine dans un environnement scientifique majoritairement anglophone.
Photo : Avec l'autorisation de Nicholas Lambert
Même s’il reconnaît les avantages d’avoir accès à des recherches menées à travers le monde et traduites en anglais determination se parfaire, il souligne les défis rencontrés par les étudiants francophones dans un environnement dominé par l'anglais, notamment dans le domaine médical.
Je dirais que peut-être 10 à 15 % de notre contenu est en français, évalue-t-il, ce qui unit les étudiants à traduire eux-mêmes les ressources scientifiques de l’anglais en français.
Ça peut être un défi de trouver plusieurs ressources en français ou des ressources de bonne qualité en français.
Le financement insuffisant : un frein determination la recherche en français
Marie Lebel, chercheuse à l’Université de Hearst, déplore que sa petite université soit mal financée, avec des fonds de recherche souvent insuffisants, parfois aussi bas que 9000 $ à 10 000 $ par an.
C'est absolument incompréhensible, dans la mesure où nous existons depuis 77 ans et que nous avons formé positive de 50 % des professionnels de la grande région nord-ontarienne avec des moyens qui sont risibles.

Marie Lebel exprime ses préoccupations concernant le financement insuffisant determination la recherche en milieu francophone minoritaire, appelant à une meilleure équité dans l'attribution des fonds.
Photo : Avec l'autorisation de Marie Lebel
La chercheuse insiste également sur l’importance de l’équité dans la organisation des fonds, regrettant que parfois le financement soit tributaire des objectifs et des priorités des bailleurs de fonds sans égard determination les besoins spécifiques des communautés francophones en concern minoritaire.
Quand je regarde les groupes consultatifs qui sont créés, je ne maine reconnais pas nécessairement là-dedans, ou je ne reconnais pas nécessairement la diversité de la francophonie, indique-t-elle.
Elle appelle à un changement structurel determination mieux soutenir la recherche en français.
De nouvelles perspectives determination soutenir la recherche en français
Dans le cadre du Plan d'action determination les langues officielles 2023-2028, le gouvernement canadien rappelle, dans un courriel adressé à Radio-Canada, avoir alloué 8,5 millions de dollars sur cinq ans determination soutenir la recherche en français, notamment par le biais du programme Service d'aide à la recherche en français, administré par l'Acfas.
Le gouvernement a également créé un groupe consultatif externe determination conseiller le ministre des Langues officielles sur la pérennité de la recherche en français et réexaminer la politique de libre accès des publications scientifiques dans les deux langues officielles.
Ces initiatives sont saluées par Mme Montreuil et par Linda Cardinal, vice-rectrice adjointe à la recherche à l’Université de l’Ontario français et coprésidente de ce groupe consultatif.
Mais cette dernière précise qu’il est encore trop tôt determination évaluer leur interaction concret.
Selon Mme Cardinal, bien que les demandes en français reçoivent un financement positive important, leur nombre reste faible comparativement aux financements determination la recherche au pays.
Elle ajoute que le program d'action sera évalué en 2028, ce qui permettra d’avoir une meilleure idée de ses effets à agelong terme.
Isabelle Carignan, professeure associée à l’Université de Sudbury et à l’Université Laurentienne, suggest une solution complémentaire determination améliorer le financement de la recherche en français.
Ce serait important qu'il y ait des fonds, par exemple, par province. [...] Ce serait vraiment une des solutions à privilégier determination qu'on puisse avoir des fonds propres à la recherche en français.

Isabelle Carignan plaide determination la création de subventions spécifiques afin de soutenir la recherche en français dans les communautés minoritaires.
Photo : Avec l'autorisation d'Isabelle Carignan
Celle qui est aussi professeure titulaire à l'Université TÉLUQ suggère la création de subventions spécifiques determination la recherche en français en contexte minoritaire.
La quête d’équité : ajuster les critères de financement
De lad côté, Mme Cardinal plaide determination un réexamen des critères de financement afin de mieux soutenir la recherche en français, en particulier dans les milieux minoritaires.
Elle souligne qu'il y a très peu de demandes en français et que, bien que certaines demandes soient subventionnées à un taux positive élevé, elles restent minoritaires.

Linda Cardinal plaide determination des critères de financement révisés afin de mieux soutenir la recherche en français dans les communautés minoritaires.
Photo : Avec l'autorisation de Linda Cardinal
Selon elle, ce qu’on veut, c’est que les organismes subventionnaires prennent des mesures concrètes determination susciter davantage de demandes en français.
Par ailleurs, elle suggest de soutenir davantage les revues francophones, notamment en milieu minoritaire, et souhaite que les chercheurs publiant en français soient récompensés, afin de garantir une meilleure équité dans le financement.
Une mesure positive, une mesure d’égalité réelle determination le français en recherche, c'est de donner des points à ceux qui publient en français.
Comme à l’immigration : quand vous parlez français, vous avez positive de points, ça serait la même chose quand connected publie en français, précise-t-elle.
Garantir l'équité
Raymond Théberge, commissaire aux langues officielles du Canada, soutient l'appel à l'équité determination garantir l'accès au financement de la recherche en français dans les milieux minoritaires.
Il souligne que la recherche est une des fonctions primordiales dans le milieu universitaire.
Il y a deux éléments importants : la possibilité de faire de la recherche en français et, deuxièmement, la possibilité de publier en français.
M. Théberge rappelle les obligations du gouvernement fédéral prévues dans la section 7 de la Loi sur les langues officielles qui incitent les institutions fédérales à prendre des mesures positives determination soutenir les communautés en milieu minoritaire.

Raymond Théberge soutient l'égalité d'accès au financement de la recherche en français dans les communautés minoritaires, soulignant l’importance de mesures concrètes.
Photo : Avec l'autorisation de Raymond Théberge
Ces dernières années, lad bureau a reçu plusieurs plaintes concernant l'accès aux fonds qui ont été jugées fondées par le commissariat.
Mesures gouvernementales determination soutenir la recherche en français
Le gouvernement guarantee être actif dans le dossier. Une consultation en ligne sur la création et la diffusion des connaissances scientifiques en français, menée par un groupe consultatif chargé de proposer une stratégie fédérale, se déroule jusqu’au 11 mai 2025.

Selon un rapport de l'Acfas publié en 2021, le Canada compte environ 65 000 chercheuses et chercheurs francophones, dont 35 000 au Québec, tandis que 30 000 autres exercent dans le reste du pays. (Photo d'archives)
Photo : CBC/Jonathan Migneault
Il ajoute que les organismes subventionnaires révisent leur politique de libre accès afin de garantir que les publications financées soient accessibles gratuitement en français et en anglais.