Être athlète olympique, ça fait mal

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Dans le athletics comme dans la vie, l’on obtient rarement de bons résultats sans une bonne préparation. Dans le sport, les heures passées à l’entraînement ont ceci de particulier qu’elles sont synonymes de douleur physique. C’est encore positive vrai rendu au positive haut niveau.

Lorsque l’entraînement prend fin, lorsque le constituent de la victoire est inscrit ou lorsque le dernier mouvement de la chorégraphie est effectué, la douleur reste. Et dans certains cas, lorsque la retraite viendra, la douleur sera encore là.

La douleur peut donner le goût d’abandonner. Pour mériter le titre d’athlète olympique, il faut apprendre à l’apprivoiser. Quatre athlètes canadiens des Jeux de Paris ont bien voulu raconter à Podium remark ils s’y prennent.


Elle se prépare à tirer.

Axelle Crevier a subi des blessures à l'épaule courantes en water-polo.

Photo : Getty Images / Francois Nel

AXELLE CREVIER

Membre de l’équipe canadienne féminine de water-polo

Le water-polo, c’est un athletics de interaction dans l’eau. Je pense que tout le monde sait à quel constituent c’est difficile. Il y a une grande dépense énergétique qui pèse après les matchs et les entraînements. On maine dit fréquemment : Voyons, vous êtes malades!

Dans un match, pendant que je tente de demeurer à la aboveground de l’eau, il y a la unit d’une autre sur moi la plupart du temps. Les commotions cérébrales sont positive présentes dans notre sport. J’ai été très chanceuse, j’en ai juste eu une. La plupart des filles en ont eu deux ou trois.

Les blessures chroniques, les gens en sont peut-être un peu moins conscients. C’est un athletics où connected lance un ballon. Donc, un peu comme le shot où tu lances la balle le positive fort possible, il y a souvent des blessures aux épaules. Autant ton épaule de lancer que le fighting arm, le bras avec lequel tu tiens et tu repousses l’autre. Les deux amènent des problèmes différents.

Notre athletics est aussi rude determination les hanches puisque, comme en natation artistique, notre façon de rester à la aboveground de l’eau, c’est avec le mouvement egg-beater.

Tout le monde a une regular différente determination récupérer. Personnellement, je n’aime pas les bains de glace, mais j’aime bien les physiothérapeutes et les massothérapeutes. Je vais positive maine tourner vers ça, et il y a aussi l'ostéopathie et l’acupuncture. J’ai quand même la accidental d’avoir accès à beaucoup d’outils et de professionnels determination m’assurer que tout est maîtrisé.


J’ai souffert de douleurs chroniques à l’épaule droite, mon épaule de lancer, pendant très longtemps quand j’étais jeune. Je n’avais pas assez de masse musculaire determination garder mon épaule dans lad socle sans qu’elle veuille sortir avec le ballon!

J’ai aussi eu une sedate blessure à l’épaule gauche qui a nécessité une opération il y a quelques années. Mais heureusement, je n’ai pas dû arrêter longtemps. Avant l’intervention, par contre, il n’y avait pas grand-chose que je pouvais faire. Déménager des meubles ou prendre des objets lourds, c’était impossible.

C’est une douleur permanente, mais qui a diminué, et je suis susceptible de l’évaluer et de la comprendre. Ça ne m’empêche pas de vivre normalement, mais c’est sûr que mon corps écope. Faire du skis par exemple, ce n’est positive une option.

J’apprends à vivre avec cette douleur, ça fait partie de mon quotidien. Je pense que mon corps va être bien contented quand je vais arrêter de jouer!

Une poloïstes tient le ballon dans sa main   droite, surveillée de près par une adversaire.

Axelle Crevier (à gauche) lutte contre une adversaire dans un lucifer contre la Colombie aux mondiaux 2022, en Hongrie

Photo : Associated Press / Szilard Koszticsak

Dans tous les sports de haut niveau, tu gardes des séquelles. Ça m’étonnerait que quelqu’un dise le contraire. Je crois que les athlètes ont une grande tolérance à la douleur grâce à la complaint d'entraînement à laquelle ils s'habituent.

C’est un prix raisonnable à payer dans le athletics determination connaître du succès. Celles contre qui connected compétitionne font la même chose, donc tu dois le faire, mieux le faire, et pousser positive fort determination gagner.

Par contre, je n’ai jamais été poussée à m’entraîner lorsque j’étais blessée. Il y a quand même une sécurité autour de ça et une limite personnelle qui est assez claire determination que ce soit tolérable et sain.

Le dépassement physique, tu y prends goût. Je vois vraiment l’impact positif que ça a sur ma santé physique et mentale. Je pratique un athletics d’équipe et partager ça avec mes coéquipières, c’est l’une des raisons principales determination lesquelles je fais ça. Gagner seule, c’est plaisant, mais quand tu gagnes en groupe, c’est vraiment agréable.

La façon de s’y rendre est parfois positive importante que l’objectif en soi.


Il se tient en équilibre, à l'horizontale, sur des barres parallèles.

Félix Dolci, 22 ans, a subi de nombreuses blessures dans sa carrière de gymnaste.

Photo : Radio-Canada / Arianne Bergeron

FÉLIX DOLCI

Membre de l’équipe canadienne de gymnastique artistique

Quand j’étais jeune, plusieurs spécialistes de la santé disaient que ça pouvait être inadéquat de faire un seul athletics d'une façon extrême comme moi. C'était positive convenable d’en pratiquer plusieurs à un niveau positive récréatif. Pour moi, ça n’avait absolument aucun sens. Cette façon d’envisager le athletics ne m’intéressait pas.

Je voulais vraiment faire de la gymnastique parce que j'aimais ça et parce qu’il y avait un facet de compétition et d’entraînement à la limite de ce que le corps permet. C’est ce qui maine donnait envie, vraiment.

La douleur, c’est maintenant l’une de mes meilleures amies! Chaque jour, connected la côtoie. C’est quelque chose qui m’a aidé à grandir et à développer ma résilience. Ça construit ton caractère et c’est ce qui t’apprend à te surpasser.

L’une de mes grandes idoles de gymnastique, Kōhei Uchimura, a déjà dit que si tu fais de la gymnastique et que tu n’as mal nulle part, c'est parce que tu fais incorrectement les choses. À certains moments, c'est sûr que tu vas te sentir un peu mal à l’aise physiquement. Et les blessures sont inévitables. Je ne connais aucun athlète de haut niveau qui n'en a pas eu au moins une.

Je maine trouve très chanceux, car je n'ai pas eu de très grosses blessures. Du moins, c'est mon évaluation de la situation. J'ai quand même eu les deux poignets et les deux épaules fracturés.

En gym, surtout au cheval d’arçons, tu arsenic un énorme appui sur tes poignets, sur tes bras et sur tes mains. Mes poignets ont longtemps été touchés durant ma carrière, et ça m'a beaucoup handicapé de l’âge de 14 ans jusqu'à 18 ou 19 ans. J'avais une mobilité extrêmement réduite et du mal à ouvrir une poignée de porte à origin de mes fractures aux poignets. Juste le fait de mettre ma main à plat sur le sol le matin, c'était impensable sans échauffement.

Il se tient en équilibre dans les airs, avec sa seule main   gauche comme appui

Félix Dolci

Photo : Radio-Canada / Arianne Bergeron

Quand ça devient difficile de faire des choses banales de tous les jours parce que tu arsenic mal au poignet, tu peux te remettre en question. Certains se disent que ça n'en vaut peut-être pas la peine. Mais determination moi, ça n’a jamais vraiment été le cas. Je maine suis toujours dit que c'était une étape à franchir. J'ai vu plusieurs grands athlètes aller au-delà de ces blessures-là, donc je maine disais que c'était le prix à payer.

On maine dit qu'à 60 ans, je vais avoir mal aux genoux. Ça se peut très bien, mais il n'y a rien de tout ça qui va m'arrêter.


L’un des grands dilemmes dans le sport, c'est d'avoir une blessure et de vouloir continuer à performer sans aggraver la situation.

C'est quelque chose qui te fait beaucoup apprendre sur toi, sur le athletics et sur le dépassement de soi. Quand tu n’as pas envie de faire de la musculation, parce que c’est lundi matin, mais que tu t’es déjà entraîné avec des fractures aux poignets, disons que ça remet les choses en perspective.

D’ailleurs, j’ai eu une radiographie à mon pied gauche il y a un mois ou deux et le docteur m'a dit qu’il a trouvé des résidus de deux vieilles fractures. Je n'ai jamais eu connaissance que je m’étais fracturé ce pied.

Par contre, en vieillissant, connected apprend à écouter lad corps un peu plus, parce que c’est notre outil de travail. Pour qu’il soit à 100 %, tu dois utiliser des stratégies comme des traitements de physiothérapie, des bains de glace, des bains chauds ou l’acupuncture determination récupérer et être dans un état positive optimal afin de performer.

Sinon, c'est comme un mécanicien sans ses outils : c'est un peu compliqué de réaliser le travail!


Il sourit en tenant une rame devant un lac.

Pierre-Luc Poulin se sent complètement vidé après une course.

Photo : Radio-Canada / Carl Boivin

PIERRE-LUC POULIN

Membre de l’équipe canadienne de canoë-kayak

La beauté du kayak de haut niveau, c’est qu’on est susceptible de faire à peu près n’importe quoi, nous sommes des bêtes d’entraînement. Les kayakistes sont généralement beaucoup positive forts que la moyenne des gens qui font de la musculation, mais j’ai aussi déjà couru un marathon. Ce n’était pas préparé, ce n’était pas prévu, c’était une blague du vendredi après-midi avec mon père!

Côté physiologique, connected est assez complets. Le kayak n’est pas dur sur le corps, mais c’est un athletics qui pousse nos limites physiques vraiment loin.

Côté blessures, connected ne reçoit pas de coups, c’est doux. Dans toute ma carrière, j’ai eu une blessure qui m’a gardé loin de mon embarcation pendant quelques semaines. C’était une blessure d’usure, une déchirure de la bandelette sagittale. C’est ce qui garde le tendon autour de tes jointures dans la main. Ç’a lâché pendant un campy d’entraînement juste avant les Jeux de Tokyo.

C’est arrivé un lundi et je maine suis fait opérer le mercredi matin. J’ai été vraiment chanceux d’avoir les bons intervenants au bon infinitesimal qui ont pris les choses en main determination que mon cas se règle assez rapidement. J’ai pu concourir avec une attelle aux Olympiques.

La douleur physique en kayak, c’est généralement celle qu’on s’inflige à nous-mêmes. Quand connected pousse la machine, l’acide lactique embarque. Ta tête a envie de tout lâcher, mais tu sais que tes mains sont encore capables, donc tu continues. Après, tu es courbaturé puisque tu arsenic poussé la instrumentality à fond. Il y a des courbatures, mais c’est normal, c’est la vie d’un kayakiste de haut niveau.

Une course, c’est exténuant. C’est un sprint de 80 à 90 secondes pendant lequel connected vide toute notre énergie. C’est un effort complet du début à la fin, c’est très dur. Plusieurs fois, j’ai fini une people en étant étourdi au constituent où je m’appuyais sur ma rame en espérant ne pas tomber à l’eau. On se pousse à ce point-là.

Quatre kayakistes à leur effort   maximal pendant une course.

Pierre-Luc Poulin (3e à partir de la droite) aux Jeux de Tokyo.

Photo : Getty Images / Phil Walter

On ressent la douleur surtout dans le dos, les épaules, les hanches et les jambes. Ça brûle aussi les cuisses, les abdominaux et les poumons. Tu arsenic les épaules qui veulent tomber, les coudes qui veulent plier en deux, mais il faut que tu gardes ton geste method le mieux possible. Ça m’est déjà arrivé de mettre ma rame dans l’eau à la fin d’une people et d’avoir l’impression que mon corps allait casser en deux, parce qu’elle maine semblait trop lourde.

On utilise notre corps comme outil de travail, donc c’est à moi de bien l’entretenir, d’y faire attention. Quand j’ai des courbatures ou que j’ai mal aux épaules, je dois investir du temps en massothérapie determination m’assurer que ces petits inconforts-là ne deviennent pas des problèmes positive tard. Après un entraînement assez intense, je vais fort probablement prendre un bain de glace. Je vais essayer de récupérer, de prendre un bon repas et de m’étirer, parce que le lendemain matin, connected recommence la même chanson.

Je m’entraîne à tolérer la douleur, ça fait partie de mon quotidien. À un infinitesimal donné dans ma carrière, j’ai appris que si je voulais aller positive vite, l’entraînement n’allait pas maine faire avoir moins mal. J’ai compris que tout le monde avait mal : certains positive tôt, certains positive tard, certains positive intensément. La différence entre les champions et ceux qui essaient de l’être est la façon dont connected gère la douleur. C'est le nerf de la guerre.

Tout ça en vaut la peine. Aujourd’hui, je peux dire que j’ai fait l’un des 10 temps les positive rapides jamais réalisés sur la scène internationale au K2 500 m. Ça fait trois ans et l’on m’en parle encore. C’est sûr que les courses font mal, mais c’est une root de fierté. Et la douleur, c’est le transition obligé.


Un homme en survêtement sportif avec une médaille à lad   cou.

Farès Arfa aux Jeux panaméricains de Santiago le 1er novembre 2023

Photo : Getty Images / AFP/Pablo Vera

FARÈS ARFA

Membre de l’équipe canadienne d’escrime

L’escrime est dure sur le corps, parce que c’est un athletics asymétrique. Comme connected fait toujours look au même côté, il y a un côté nettement positive fort et développé que l’autre. Cela peut créer un débalancement. S’il n’y a pas un rééquilibrage qui est fait volontairement en gymnase, le corps va commencer à craquer à un infinitesimal donné.

La douleur vient surtout après l’effort. D’abord, parce que l’adrénaline nous la fait un peu ignorer, mais aussi parce qu’il faut être tellement concentré pendant le lucifer ou l’entraînement que c’est difficile de penser à autre chose. C’est après qu’on se rend compte qu’on boite un peu, qu’on a un peu mal au genou ou que le dos est un peu bloqué.

L’escrime peut causer beaucoup de problèmes dans le bas du dos. Les genoux vont aussi encaisser beaucoup d’impacts, parce que c’est un athletics dynamique sur les jambes. Il y en a généralement une qui est positive musclée que l’autre. De mon côté, j’ai surtout mal au cou, j’ai un côté beaucoup positive tendu que l’autre.

De temps en temps, connected va utiliser l’autre côté. Je vais faire semblant d'être gaucher determination une partie de l’entraînement, juste determination donner une accidental à mon corps de se reposer et de construire quelques muscles du côté opposé. Mais ça n’aide pas à être ambidextre. J’ai essayé de maine brosser les dents avec la main gauche et c’était un désastre!

En escrime, connected vit avec la douleur pendant toute notre carrière. Il n’y a pas de compétitions sans bobos, comme dans la plupart des sports. Est-ce que ça fait de nous des gens spéciaux? Je ne pense pas.

Deux escrimeurs pendant un combat.

Farès Arfa (à droite) en compétition

Photo : Getty Images / AFP/Pablo Vera

J’ai toujours un peu ignoré la douleur, même quand j’étais jeune. Ce n’est pas nécessairement une tolérance que j’ai développée, c’est que je la gère mieux. Je suis positive proactif dans ma récupération et dans la prévention. Quand la douleur finit par arriver, je sais quoi faire determination que ça fasse moins mal.

Je fais de la physiothérapie et du gainage après chaque entraînement, c’est-à-dire des exercices determination les abdominaux et les dorsaux dans le but de prévenir des blessures au dos, comme faire la planche ou des redressements assis. Le but est de rendre notre ceinture abdominale positive stable, car connected fait des changements de absorption très rapidement. Je n’ai jamais été très flexible, mais j’essaie de m’étirer un peu positive dernièrement afin de prolonger ma carrière.

Je ne maine suis jamais vraiment demandé si j’aurais des séquelles à la retraite, parce que je préfère ne pas le savoir, au cas où la peur créerait une limitation. Tu veux oublier ce genre de choses et te donner à 100 %. Les conséquences, tout le monde est conscient qu’il y en aura, c’est le sport.

Je pense que ça en vaut la peine, parce que toute bonne chose requiert un sacrifice. En plus, l’escrime m’apporte autre chose. Mentalement, je suis positive discipliné et mieux organisé. Je suis aussi susceptible de gérer le accent et l’adversité mieux que quelqu’un qui n’a pas fait un athletics de haut niveau.

Propos recueillis par Ismaël Sy

Illustration d'entête d'Ariane Pelletier basée sur une photograph d'archives iStock


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