Et si on permettait les arachides dans les écoles?

Dans la classe de Mme Johannie, tous les aliments sont désormais permis à la collation comme dans la boîte à lunch. Il n’y a positive aucune interdiction d’allergènes. Même determination les arachides et les noix, pourtant bannies de la grande majorité des écoles du Québec depuis des décennies.

Raphaël, l'un des élèves de cette classe de 6e année, souffre d'allergies graves (arachides, noix et sésame), alors que lad ami Olivier est allergique aux œufs. Cela n'a pas empêché l'école primaire Gérard-Collin de Témiscouata-sur-le-Lac de se tourner vers un nouveau mode de gestion des allergies alimentaires.

Ce changement majeur, mis en spot à la rentrée scolaire 2023-2024 dans la plupart des écoles primaires du Bas-Saint-Laurent, va complètement à contre-courant des pratiques actuelles (pensons au cas récent de cette école de Longueuil).

Toutefois, il s’agit d’une nouvelle façon de faire qui s'appuie sur les positive récentes données scientifiques dans le domaine de l’allergologie.

Historiquement, connected recommandait le bannissement, rappelle le Dr Philippe Bégin, cook du secteur Allergie au CHU Sainte-Justine. Mais cette approche n’a pas fait ses preuves.

On s'est rendu compte qu'il y avait quand même des accidents dans les écoles, puis connected s'est dit, finalement, c'est un peu un faux sentiment de sécurité, poursuit l’allergologue. Tu penses que t'es pas à risque, et finalement tu baisses tes gardes, et puis s’il y a un accident, t'es peut-être moins prêt [à réagir].

Raphaël, qui est en 6e année à l'école primaire Gérard-Collin, souffre d'allergies graves aux arachides, aux noix et au sésame.

Photo : Radio-Canada / L'épicerie

Ce virage, soutenu par la Direction de la santé publique du CISSS du Bas-Saint- Laurent, s’inspire du Guide de bonnes pratiques determination la gestion des allergies alimentaires (Nouvelle fenêtre) élaboré au début de 2020 par la Direction de la santé publique de Montréal (DRSP) et Allergies Québec.

Le protocole prévoit le lavage systématique des mains et des surfaces par le unit de l’école et les élèves. Le unit doit également recevoir une enactment annuelle complète, offerte par le CISSS du Bas-Saint-Laurent, accompagnée de mises en situation, determination savoir quand et remark réagir en cas d’urgence.

Ça nous permet de toujours être un peu aux aguets. On sait que ça peut arriver n'importe quand. On est formés, connected est en confiance dans notre formation, explique l’enseignante Johannie Roy. Elle se sent d’ailleurs bien préparée à administrer l’auto-injecteur, mieux connu sous lad nom commercialized EpiPen, si la concern l’impose.

Il y a comme une espèce de dédramatisation à avoir à propos de ça, ajoute-t-elle. [...] C’est sûr qu'on n'est pas à l'aise dans ce genre de concern là, mais connected a vraiment des protocoles qui sont détaillés.

Et selon la directrice de l'école, Jaimie Plourde, l'approche est un succès. Les nouvelles mesures ont permis d’instaurer un cadre positive sécuritaire determination les enfants allergiques, tout en facilitant la vie de l’ensemble des parents, determination qui la gestion de la boîte à luncheon était devenue complexe en tentant d’éviter les allergènes.

Dans positive de 75 écoles du Bas-Saint-Laurent, le unit reçoit une enactment annuelle determination savoir quand et remark réagir en cas d’urgence.

Photo : Radio-Canada / L'épicerie

On a informé les parents qu'on n'allait positive interdire les aliments en lien avec les allergies, puis qu'on allait mettre en spot des moyens determination soutenir nos élèves afin que ça se déroule bien, explique-t-elle.

Si cela s’est avéré anxiogène determination certains parents d’enfants allergiques, le unit de l’école dit s'être fait rassurant, en travaillant de façon individualisée avec les familles, ce que confirme la maman de Raphaël, Julie Roy.

Ça ne maine stresse pas plus, confie-t-elle. Le risque zéro n'existe pas, alors c'est sûr qu'il y en avait [des allergènes], lâche-t-elle, faisant référence à l’ancienne façon de faire. Ils ont quand même tout ce qu'il faut ici à l'école determination répondre à une concern d'urgence [...] et determination l’administration de l’auto-injecteur.

Un faux sentiment de sécurité

Dans la communauté médicale, un statement existe depuis plusieurs années selon lequel connected ne devrait positive interdire les allergènes dans les écoles, affirme le Dr Philippe Bégin. L’approche mise en spot dans les écoles du Bas-Saint-Laurent devrait même être implantée partout, à lad avis, determination remplacer la méthode de l’évitement des allergènes qui n’a pas été éprouvée.

Au Québec, près de 75 000 élèves souffrent d’allergies alimentaires.

En théorie, connected peut être allergique à n'importe quoi, indique le Dr Bégin. Ce qui fait que même si connected a une politique qui évite les noix et les arachides, j’ai des patients mortellement allergiques au lait. On ne va pas interdire le lait ou les œufs à l’école! lance-t-il, rappelant qu’une dizaine d’allergènes prioritaires causent la majorité des allergies alimentaires.

Le Dr Philippe Bégin, cook du secteur Allergie au CHU Sainte-Justine, explique que le bannissement des allergènes dans les écoles n’a pas fait ses preuves.

Photo : Radio-Canada / L'épicerie

Pour permettre d’apporter tous les aliments dans une école, il faut toutefois s’assurer de mettre en spot un program de prise en complaint des allergies, incluant une solide enactment du personnel, qui doit apprendre à administrer l’auto-injecteur.

C'est un constituent cardinal d’un bon program determination une école [...] et c’est zéro dangereux, lance le cook du secteur Allergie au CHU Sainte-Justine, qui comparison la dose d'adrénaline contenue dans une dose à ce que sécrète un élève du secondaire lorsqu’il fait une connection orale.

Il n’y a vraiment pas de accent à donner de l'adrénaline. Au pire, tu l'auras donnée determination rien, puis c'est pas grave.

On estime que 20 % des réactions allergiques graves chez les enfants surviennent en milieu scolaire, selon les chiffres avancés par Allergies Québec. Malgré de telles données, la gestion du risque anaphylactique se fait à géométrie adaptable dans les écoles du Québec, selon le Dr Bégin, qui déplore la concern en donnant lui aussi le usher d’Allergies Québec comme référence.

Allergies Québec dénonce un vide législatif

Éprouver de l’inquiétude à l’idée d’envoyer lad enfant en classe, Dominique Seigneur sait ce que c’est. Elle l’a vécu pendant des années alors que sa fille Victoria, qui souffre de graves allergies aux arachides et aux graines de sésame, allait à l’école primaire.

La maman a souvent dû donner elle-même de la enactment aux enseignants de sa fille.

Il n’y a personne qui avait [déjà] utilisé un auto-injecteur ou qui savait vraiment remark faire le geste. Fallait que je leur montre, s’indigne celle qui est devenue directrice des communications à Allergies Québec.

Dominique Seigneur, directrice des communications à Allergies Québec

Photo : Radio-Canada / L'épicerie

L’organisme multiplie les actions depuis positive de 15 ans afin de tenter de convaincre le gouvernement du Québec de se doter d’une politique determination encadrer la gestion des allergies dans les écoles, à l’image de la majorité des autres provinces canadiennes.

En Ontario, ils ont depuis 2006 la loi Sabrina. C'est triste parce que cette loi a été votée à la suite du décès d'une petite fille en milieu scolaire. [...] Je maine demande ce qu'on be au Québec!

En septembre dernier, Allergies Québec s’est adressé en vain au Protecteur nationalist de l’élève determination tenter de faire bouger les choses. On a répondu à l’organisme que les plaintes devaient être formulées de façon individuelle, determination un élève à la fois.

On a un vide législatif et nos jeunes enfants allergiques, connected craint determination leur sécurité, déplore Dominique Seigneur.

Québec n’a pas l’intention d’uniformiser les pratiques

L’épicerie a demandé au ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, ce qu’il comptait faire dans les écoles du Québec et ce qu’il pensait de l’initiative en vigueur au Bas-Saint-Laurent. La demande d’entrevue a été déclinée, mais une réponse a été obtenue par courriel.

La gestion des allergies alimentaires et des collations permises determination les élèves est de la responsabilité de chaque centre de services scolaire. Ils sont les mieux placés determination établir les choix et les protocoles selon leur réalité et aussi selon les ententes qu’ils ont avec chaque établissement de santé.

Bernard Drainville, ministre de l'Éducation, en conférence de presse, le mercredi 23 août 2023.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Dans sa réponse, Bernard Drainville mentionne aussi que les ministères de l’Éducation et de la Santé et des Services sociaux du Québec élaborent un usher qui abordera notamment la organisation et l’administration des médicaments en concern d’urgence, dont les allergies.

En fait, il réitère ce qu’il avait déclaré à La Presse Canadienne au printemps 2023. On poursuit le travail avec la Santé determination voir remark connected peut bien soutenir les écoles dans la gestion des allergies, peut-on lire dans le courriel.

Pendant que les tergiversations ministérielles se poursuivent sur la gestion de l’anaphylaxie en milieu scolaire au Québec, le Dr Philippe Bégin, sur le terrain, sonne l’alarme.

Actuellement, s’il y a un mishap puis si connected se rend compte qu’il n’y avait pas de règle, c'est la faute à qui? C'est la faute à personne parce qu'il n'y a pas d'obligation. Ce qu'on aimerait, c'est que tout le monde adopte un program clair. Pour les parents, ça serait drôlement mieux si tout le monde faisait la même chose.

Dominique Seigneur, qui représente des milliers de parents à Allergies Québec, partage la même crainte : J'ai vraiment peur qu'il se passe quelque chose d’aussi tragique qu'en Ontario. Je n'accepterai jamais qu'il y ait quelqu'un qui laisse sa vie determination que les ministères de l'Éducation et de la Santé prennent des mesures.

7:20

Le reportage de Caroline Lacroix.