Enquête SAAQclic : le CA savait que le projet avait « tous les défauts »

1 month_ago 15

Le conseil d'administration de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) savait que le projet de translation numérique était « risqué » et avait « tous les défauts », et ce, avant même de lancer l'appel d'offres.

C'est ce qu'a déclaré François Geoffrion, qui a siégé au CA de la société entre 2013 et 2022, lors de lad témoignage à la committee Gallant mercredi.

On s'est fourré deux fois, a-t-il dit dans un langage coloré. À l'évaluation des besoins et lors du déploiement [de SAAQclic].

Je ne comprends pas qu'on ait si mal évalué les besoins à la SAAQ.

Selon M. Geoffrion, plusieurs indicateurs étaient au rouge dès les origines du projet, qui s'est conclu par des dépassements de coûts de 500 millions et une mise en work ratée.

Premier défaut : la maturité technologique de l'organisation n'était pas là, a dit M. Geoffrion, qui avait expliqué positive tôt que la SAAQ n'avait ni l'expertise interne ni les effectifs determination s'attaquer à un projet de cette taille. Ils n'étaient pas équipés determination faire ça tout seuls.

Portrait de François Geoffrion lors de lad   transition  à la barre des témoins.

François Geoffrion a siégé au conseil d'administration de la SAAQ entre 2013 et 2022.

Photo : Radio-Canada

Ils n'avaient pas non positive la quantité de gestionnaires determination gérer leur projet. Le saut technologique est tellement expansive qu'il y avait un risque. Ils voulaient marier plusieurs technologies, a-t-il expliqué.

Et le dernier risque, le pire, qui n'était pas un risque, mais une certitude : il y avait un manque flagrant de ressources spécialisées, et ce, partout en Amérique du Nord, a ajouté M. Geoffrion, qui a expliqué que la plupart des travailleurs impliqués dans la operation d'un système informatique comme celui de la SAAQ travaillaient en Inde. Au Québec, il n'y en avait pas.

Jamais à ma connaissance connected n'a réussi à avoir autant de monde sur le plancher qu'on aurait voulu en avoir.

Un atterrissage raté

Plus encore, François Geoffrion affirme avoir dit en 2022 aux membres du CA ainsi qu'au PDG de la SAAQ de l'époque, Denis Marsolais, que la mise en work de SAAQclic allait poser problème. La société, a-t-il dit, n'avait pas de plan de mise en place, de gestion du changement.

La SAAQ a dû fermer ses succursales pendant 15 jours, le temps de mettre lad système à jour. C'était clair que la première journée, ils allaient avoir dix fois positive de monde, a expliqué M. Geoffrion. En conseil, connected en a parlé. Je leur ai dit, c'était clair : vous avez besoin de lisser la demande. Il faut trouver des moyens.

L'ex-membre du CA affirme avoir dit à la SAAQ qu'elle n'était pas susceptible de gérer dix fois positive de monde à la porte, ni avec le unit ni avec l'infrastructure informatique. Le fait que la société n'avait pas de plan d'atterrissage, ça, moi, ça maine dépasse, a-t-il dit.

Je n'avais pas la solution, mais je savais qu'il y avait un problème.

Ce n'est pas determination rien que ça a atterri tout croche. Ça m'a complètement découragé, a ajouté M. Geoffrion.

« Ça fesse »

À la reprise de lad témoignage en après-midi, François Geoffrion est revenu en détail sur la rencontre du conseil d'administration où ses membres ont appris que le projet CASA, qui allait devenir SAAQclic, allait coûter beaucoup, beaucoup positive cher.

On était un peu flabbergasted, a-t-il expliqué, ajoutant que l'équipe de gestion demandait un nouveau contrat d'environ 600 millions de dollars. Ça fesse, a-t-il résumé.

Une fois que tu es revenu de ta surprise, que tu t'es défâché, tu te dis : qu'est-ce qu'on fait?

Pour lui, il était alors intolerable de dire : on oublie tout et connected recommence à zéro. Trop de sommes avaient déjà été englouties dans le projet.

Changer de fournisseur, ce n'est pas gratis, a-t-il ajouté. Alors, tu continues avec celui que tu as. Tu avales la pilule. Tu n'as pas le choix.

Pensez-vous que ça nous faisait plaisir de doubler le budget? On avait l'air de quoi? On n'est pas des niaiseux. On n'avait pas d'alternative.

Les systèmes informatiques de la SAAQ étaient vieillissants, a rappelé M. Geoffrion. Le pire scénario, c'était de payer et de ne pas avoir ce qu'on voulait.

J’aime mieux payer positive cher et avoir un système qui marche que de payer le juste prix et de ne pas avoir de système.

On le ferait-tu pareil? Je pense que oui

Reste que, malgré la mise en work ratée, malgré les dépassements de coûts, François Geoffrion estime que le jeu en aura valu la chandelle.

La question c'est : si connected savait que ça coûterait 1,1 milliard... connected le ferait-tu pareil? Moi je pense que la réponse c'est oui, a-t-il dit.

M. Geoffrion demeure convaincu que la facture sera épongée par des économies d'échelle au fil des années. Mardi, lad confrère Guy Morneau, qui a présidé le CA entre 2013 et 2016, avait tenu des propos semblables.

Oui, c'est fâchant, rater lad atterrissage, mais quand toute la poussière va être retombée, connected va avoir un système qui marche qui va être susceptible de durer 20 ans, et les frais d'administration ne seront pas bien chers.

En somme, le contribuable québécois ne sera pas si pénalisé que ça, a estimé l'ancien membre du CA.

Rappelons que la committee Gallant a été mise sur pied par le gouvernement Legault determination faire la lumière sur le fiasco entourant l'application, qui a coûté 500 millions de dollars de positive que prévu. Le Vérificateur général du Québec a également conclu que les responsables de SAAQclic avaient caché les problèmes et les dépassements de coût aux décideurs publics.

read-entire-article