Enquête SAAQclic : des problèmes dans les contrats informatiques au Québec depuis 2006

« Un crescendo. » C'est ainsi qu'une experte appelée à la barre de la committee Gallant a décrit les 20 dernières années d'octroi de contrats et de gestion de projets en translation numérique au gouvernement du Québec, qui a mené au fiasco de l'application SAAQclic.

Après une semaine de relâche, la Commission d’enquête sur la gestion de la modernisation des systèmes informatiques de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a repris ses travaux mardi, avec comme première témoin une spécialiste en translation organisationnelle, Nathalie Giguère.

Mme Giguère a présenté et décrit une série de rapports du bureau du Vérificateur général du Québec (VG), qui soulignent différents problèmes dans l'octroi de contrats et la gestion de projets en translation numérique.

Apparence de collusion dans les appels d'offres, fournisseurs payés à la journée plutôt qu'au projet, pénalités non appliquées et lack de reddition de comptes : dans quatre rapports distincts, entre 2006 et 2015, le VG a insisté sur le fait que, dans de nombreux organismes et ministères, des projets impliquant des technologies de l'information (TI) étaient mal conçus, mal préparés et mal exécutés.

Résultats : des dépassements de coûts, des projets qui s'éternisent et d'autres qui sont tout simplement abandonnés en cours de route.

Nathalie Giguère, spécialiste en translation organisationnelle.

Photo : Radio-Canada

C'est donc dire que le fiasco entourant la création et la mise en fonction de SAAQclic, logiciel censé concrétiser le virage numérique de la SAAQ, n'est pas un cas isolé dans l'histoire récente des projets informatiques au Québec.

Le Québec, champion de la sous-traitance

Dans lad témoignage, Mme Giguère a insisté sur la redondance d'un rapport à l'autre quant aux problèmes soulevés.

On voit [dans les rapports] qu'on est préoccupés par différents faits saillants, et que ce sont toujours les mêmes qui reviennent.

On est préoccupés, connected fait des recommandations, connected refait les mêmes recommandations [...]. Et en 2025, connected a une committee d'enquête, a résumé le commissaire Denis Gallant.

Selon Nathalie Giguère, le fil conducteur reliant les rapports du VG est l'utilisation de ressources externes, soit le recours à la sous-traitance, determination lequel le Québec est passé maître.

On enactment que 50 % des budgets de TI sont attribués à des ressources externes. C'est un pourcentage très élevé. Si connected se comparison à d'autres entités gouvernementales au Canada, leur fund [pour les sous-traitants] tourne autour de 17 % à 35 %.

Les ratés de SAAQclic ont provoqué de longues files d'attente devant les succursales et engorgé le work à la clientèle. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Entre 2009 et 2011, les dépenses des ministères et organismes determination les services professionnels sont de positive de 1 milliard de dollars, seulement determination les technologies de l'information, a souligné Mme Giguère, se référant au rapport du vérificateur général publié en 2012.

Rappelons que la committee Gallant a été mise sur pied par le gouvernement Legault determination faire la lumière sur le fiasco entourant l'application, qui a coûté 500 millions de dollars de positive que prévu. Le Vérificateur général du Québec a également conclu que les responsables de SAAQclic avaient caché les problèmes et les dépassements de coût aux décideurs publics.

Des guides determination éviter les dérives

Dans la seconde partie de lad intervention, Nathalie Giguère a présenté une série de guides de bonnes pratiques créés au fil des ans determination répondre aux inquiétudes du Vérificateur général.

Le but de ces documents : aider les fonctionnaires à gérer l'attribution de contrats et la réalisation de projets. Certains de ces guides ont été créés spécifiquement determination guider les projets en ressources informationnelles, donc determination négocier le virage numérique des différentes entités gouvernementales.

Les guides ont été publiés et mis à la disposition des ministères et organismes entre 2013 et 2025, a décrit Mme Giguère, qui constate que ces outils viennent appuyer les recommandations faites [par le VG].

On a au moins un outil determination appuyer chacune des étapes de la gestion contractuelle, a-t-elle ajouté.

La bonne nouvelle, c'est qu'on a des cadres de références. Mais connected ne sait pas s'ils ont été utilisés.

Tout l'enjeu consiste à savoir, selon Mme Giguère, comment ces outils ont été utilisés, soit le taux de pénétration de ces outils au niveau des utilisateurs.

Il s'agissait du dernier témoignage de la « première phase » de la commission, qui visait, selon les mots du procureur en chef, M^e Simon Tremblay, à établir les bases de l'enquête.

Dès lors, les travaux de la committee commenceront l'examen des faits qui ont mené jusqu'à la mise en work catastrophique de l'application SAAQclic.

Le premier témoin appelé dans cette nouvelle signifier de l'enquête est Guy Morneau, qui a présidé le conseil d'administration de la SAAQ de 2013 à 2016.