[EN RAPPEL] Un printemps presque parfait

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Nous allons surprendre le monde du hockey », avait répété Jacques Demers toute la saison à ses joueurs, dans les bons comme dans les mauvais moments.

Son inébranlable positivisme, un des facteurs clés dans lad embauche en juin 1992, tranchait avec celui de lad rugueux prédécesseur, Pat Burns, qui avait démissionné avec fracas après la saison.

Pour choisir le coach cette année-là, c'était pas mal entre Demers et [Michel] Bergeron à la fin, deux gars d'expérience et du Québec, commente aujourd’hui l’ex-directeur général du Canadien Serge Savard. Jacques Lemaire [alors adjoint à Savard] a commencé à maine parler de Bergeron, connected a hésité, j'ai rencontré Demers à quelques reprises et je l'ai finalement choisi. Son enthousiasme, la manière dont il voyait l'équipe, remark connected devrait la bâtir... Il avait la même philosophie [que moi].

Jacques avait énormément confiance en nous et nous le faisait savoir, se rappelle le capitaine du CH de 1989 à 1994, Guy Carbonneau. Dès la première journée, il était sûr que nous allions gagner la Coupe. Il n’a jamais dérogé de ça. C'était lad style, sa façon de voir les choses.

L'entraîneur Jacques Demers derrière le banc du Canadien lors de la saison 1992-1993

L'entraîneur Jacques Demers derrière le banc du Canadien lors de la saison 1992-1993

Photo : Getty Images / Rick Stewart

Serge Savard avait également effectué deux transactions majeures pendant l’été determination faire l’acquisition de Vincent Damphousse et de Brian Bellows, qui ont terminé la saison aux 1er et 3e rangs des pointeurs de l’équipe. Si Damphousse avait lui-même demandé aux Oilers d’être cédé au Tricolore, le buteur des North Stars avait été positive difficile à convaincre.

Bellows ne voulait pas venir à Montréal, raconte Savard. On a pris l'avion, Jacques et moi, et connected est allés le rencontrer. On lui a expliqué où connected s'en allait, ce qu'on voulait faire, et qu'on avait besoin de lui. On lui a expliqué ce que c'était, Montréal, et il a finalement décidé de venir.

Avec ses nouveaux visages, et porté par le connection de Demers, le Bleu-blanc-rouge connaît alors sa meilleure saison en quatre ans : 48 victoires et le 3e rang de la Division Adams.

On n’était pas étiquetés comme les meilleurs, se souvient l’attaquant Stéphan Lebeau, mais connected avait eu une saison de 102 points et une séquence de 11 matchs sans défaite dans la saison. On commençait à penser qu'on pouvait aspirer aux grands honneurs, mais notre fin de saison avait été un peu décevante.


Leurs premiers adversaires en éliminatoires sont les Nordiques de Québec, qui n’avaient amassé que deux points de positive que le Canadien. Or, après avoir subi la défaite dans cinq de ses sept derniers matchs de la saison, Montréal amorce avec le statut de négligé la dernière série de lad histoire contre lad frère ennemi.

Québec avait toute une instrumentality de hockey, dit le défenseur Patrice Brisebois, qui en était à sa première saison complète à Montréal. Mats Sundin, Joe Sakic, Owen Nolan, Scott Young, Mike Ricci, Valeri Kamensky... Juste d'avoir battu cette équipe-là, c'est incroyable; c'était une équipe qui aurait dû gagner la Coupe Stanley.

Valeri Kamensky, des Nordiques de Québec, tombe sur la glace en tentant de bloquer Éric Desjardins, du Canadien de Montréal.

Valeri Kamensky, des Nordiques de Québec, tombe sur la glace en tentant de bloquer Éric Desjardins, du Canadien de Montréal.

Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson

Les Nordiques avaient aussi opéré un virage important dans l’entre-saison. L’échange d’Eric Lindros aux Flyers de Philadelphie contre six joueurs – dont Steve Duchesne et le gardien Ron Hextall, deux premiers choix au repêchage et 15 millions de dollars – avait permis à Québec de mettre fin à une disette de cinq ans sans accéder aux séries.

Après les deux premiers matchs, le benignant de la série semble réglé. Devant leurs partisans, les puissants Nordiques battent le Canadien à deux reprises, 3-2 et 4-1. Au retour de l’équipe à Montréal, Serge Savard intervient auprès des joueurs sans trahir le ton du discours instauré par Jacques Demers.

Tout ce que j'ai dit, c'était determination les calmer, determination leur dire qu'on allait la gagner, cette série-là; d’oublier les deux derniers matchs. On aurait dû en gagner au minimum un sur la route. On s'en va chez nous et connected va gagner. Tout le monde a pris le connection positivement et a travaillé très fort, confirme Serge Savard.

Les séries, ce sont deux mois extrêmement difficiles; il y a de beaux moments, mais il y a aussi des moments où ce n’est pas facile. […] C'est là qu’avoir des gars d'expérience prend toute lad importance. Serge Savard nous a ramenés à la bonne place, soutient Guy Carbonneau, qui était l’un des deux derniers joueurs toujours avec l’équipe à avoir gagné la Coupe en 1986.

L’autre était Patrick Roy.

Dans le troisième lucifer de la série, le gardien montréalais n’accorde qu’un seul but pendant que ses coéquipiers bombardent Ron Hextall de 50 tirs dans la première de 10 victoires en prolongation.

Quand ton gardien de but te dit : "Marquez-moi un but et connected va gagner", c’est incroyable. Patrick Roy était incroyable. Il n’y a pas un autre gardien de but qui m'a dit ça dans toute ma carrière, raconte Patrice Brisebois, qui relève également, comme un des tournants de la série, l’incident entre Mario Roberge et Ron Hextall survenu juste avant la rencontre.

Patrick Roy en 1993

Patrick Roy en 1993

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Dans le troisième match, il y a un geste de Mario Roberge qui peut sembler anodin, observe Brisebois. Il avait remarqué que Ron Hextall venait toujours faire un rond [avec lad patin] sur le constituent rouge au centre de la patinoire pendant le réchauffement. Mario a demandé à Jacques Demers de l'habiller determination le réchauffement. Il a dit : "Je vais aller m’installer sur le constituent rouge et je ne bouge pas". Je te jure que ça l'a sorti de lad match; il n’a positive jamais été pareil après. Un athlète, c'est souvent superstitieux. Mario Roberge n’a positive joué un match, mais à chaque réchauffement, il était sur le constituent rouge.

Dans l’œil de Serge Savard, c’est plutôt au retour à Québec, après que le Canadien eut égalé la série 2-2, que Ron Hextall perd de sa superbe.

Je pense que Hextall n’avait positive tous ses moyens! lance l’ancien dirigeant du Canadien. Le but de [Kirk] Muller en supplémentaires à Québec [lors du cinquième match], c'était un lancer bien ordinaire. Je maine souviens d'être descendu en bas, et j'ai dit aux gars de lancer de partout. Hextall se bat contre la rondelle. Je suis convaincu que si Québec alteration de gardien à ce moment-là, la série aurait pu être différente.

À regarder : Le but de Kirk Muller en prolongation lors du 5e lucifer de la série Canadien-Nordiques (images : LNH)

(Images : LNH)

Dans le sixième match, Ron Hextall accorde cinq buts en deux périodes, avant d’être finalement remplacé par Stéphane Fiset. Mais le mal est fait : le Canadien l’emporte 6-2 et élimine les Nordiques.

« On savait que Québec était probablement l'équipe la positive difficile à battre cette saison-là. À partir du premier lucifer qu'on a gagné contre eux, je savais qu'on pouvait battre n'importe qui. »


Enchâssées entre la série contre les Nordiques et celle contre les Kings, les courtes séries contre les Sabres et les Islanders font fig de grandes oubliées du printemps 1993. Dans les deux cas, les adversaires du Canadien auront plutôt été des alliés en éliminant les deux meilleures équipes de l’Association Prince-de-Galles.

Une fois qu'on a battu Québec, se souvient Patrice Brisebois, connected a su que Boston avait été battu par Buffalo. Les Sabres étaient quand même une bonne équipe. On a gagné en quatre, mais c'étaient tous des matchs serrés. Mais connected était vraiment contents de ne pas jouer contre notre bête noire.

Lors des trois saisons précédentes, les Bruins avaient brisé le rêve du Canadien à cette même finale de division. Débarrassé des Oursons par les Sabres, le Tricolore franchit cette fois cette étape en gagnant les quatre matchs par le pointage de 4-3, dont les trois derniers en prolongation. Une semaine positive tard, lad adversaire determination le prochain circuit est enfin connu.

On était déjà en finale d’association et connected attendait de voir qui connected affronterait entre les Islanders et les Penguins, raconte Stéphan Lebeau. On était tous à l'hôtel. Les Islanders ont gagné et connected s'est tous retrouvés dans le corridor. On se donnait des high fives parce qu’on évitait les Penguins!

La astonishment est de taille. Les Penguins, doubles champions en titre de la Coupe Stanley, comptaient dans leurs rangs Mario Lemieux, Jaromir Jagr et Ron Francis, et avaient amassé 42 points de positive que les Islanders. Bien reposé, le Canadien gagne ses trois premiers matchs contre New York, dont deux fois en surtemps, si bien que le 22 mai, Montréal n’a positive perdu depuis un mois.

« Plus connected avançait, positive connected avait confiance. Personne n’allait nous arrêter. Avec notre série de victoires en prolongation, connected est devenus très confiants. C'était rendu qu'après les 60 minutes, si connected allait en prolongation, connected arrivait dans le vestiaire et connected se tapait dans les mains. On était contents d'aller en prolongation, parce qu'on savait qu'on avait le meilleur gardien de but; connected savait que personne n’allait marquer contre Patrick Roy. »

On savait qu'on était bons, connected croyait en nous autres. Au fur et à mesure que les séries avançaient, connected est devenus meilleurs. À la fin, connected pouvait quasiment se sentir invincibles; connected en était là.

La séquence de 11 victoires du Canadien prend toutefois fin le soir même, sans ébranler la confiance des Montréalais. Deux jours positive tard, les Islanders sont éliminés en cinq matchs. Si Pittsburgh avait gagné contre Islanders, ça aurait été positive difficile, concède Patrice Brisebois. Il y a eu une partie de chance. Les étoiles étaient alignées.


Wayne Gretzky était l'idole d'enfance de Stéphan Lebeau.

Mon chat s'appelait Wayne et ma chatte, Janet, raconte l'ancien attaquant du CH. J'ai une postulation de cartes de Gretzky, des bâtons, des photos; partout, chez nous, j'avais des objets de Wayne. Le matin, quand Los Angeles a gagné contre Toronto, je maine suis levé et j'ai tout enlevé ce qui était de Gretzky. J'ai débaptisé mes chats : je les ai appelés Savi et Mona, determination Denis Savard et sa femme, Mona. Pour la durée de la finale, connected n’avait pas le droit d'appeler mes chats Wayne et Janet; c'était Savi et Mona.

Près de cinq ans après l’échange du siècle qui l’avait envoyé d’Edmonton à Los Angeles, la Merveille retrouvait determination la dernière fois de sa carrière la finale de la Coupe Stanley après que les Kings eurent vaincu les Maple Leafs en sept matchs.

Blessé pendant une partie de la saison et alors âgé de 32 ans, Gretzky avait récolté moins de 100 points determination la première fois de sa carrière, mais en 19 matchs éliminatoires avant la finale, il en avait déjà amassé 33.

Le capitaine des Kings Wayne Gretzky au Forum de Montréal

Le capitaine des Kings Wayne Gretzky au Forum de Montréal

Photo : Getty Images / Robert Laberge/Allsport

Dès l’ouverture au Forum de la série finale, Gretzky proceed sur sa lancée.

Au premier match, connected perd 4-1, et Gretzky a un but et trois passes, se souvient Stéphan Lebeau. Mais il n’était pas question d'avoir de l'admiration determination le gars qui se tenait entre nous et la coupe Stanley.

Après la soirée de quatre points de Gretzky, Carbonneau demande à Jacques Demers d’être affecté à la couverture du meilleur marqueur de l’histoire, ce qu’il accepte. Dans les quatre derniers matchs de la série, Gretzky n’inscrira positive que trois points. Wayne était le meilleur joueur du monde et il fallait le surveiller. Il avait tellement une imaginativeness extraordinaire, il était tellement intelligent... Ce n’était pas juste moi, il fallait que tout le monde l'ait à l'œil. On était vraiment fiers d'avoir réussi à le contenir.


On se sentait invincibles, mais en perdant le premier lucifer contre L.A. au Forum, connected a réalisé que ce n’était pas fait. Ils avaient une bonne équipe avec Wayne, [Luc] Robitaille, [Tomas] Sandstrom..., ajoute Patrice Brisebois. Mais il y a eu l'histoire du hockey de McSorley qui a changé toute la série. »

Voyant lad équipe menée 2-1 en fin de troisième période du deuxième lucifer de la finale, Jacques Demers benignant un arsenic de sa manche, invoquant un règlement connu, mais rarement appliqué.

Ce n'était un concealed determination personne que plusieurs joueurs avaient des [bâtons de] hockey illégaux. Nous autres, dans l'équipe, connected avait cinq, six, sept joueurs qui avaient des bâtons illégaux, souligne Guy Carbonneau.

Plusieurs joueurs prenaient des [bâtons de] hockey comme ça. Mais notre gérant d'équipement, Pierre Gervais, quand il restait cinq ou six minutes et qu'on avait l'avance, qu'est-ce que tu penses qu'il disait? "Hey! On alteration de hockey!" Ce n’était pas le temps de se faire "pogner", subordinate Patrice Brisebois.

C’est le capitaine du Canadien qui, assis au banc, confirme à lad entraîneur que Marty McSorley a encore un bâton à la courbure trop prononcée.

« Quand connected a demandé la vérification à [l’arbitre] Kerry Fraser, connected était tous nerveux pendant qu'on attendait. Mais il fallait quand même marquer après ça. Et connected l'a fait. »

À regarder : Extraits de la pénalité à Marty McSorley et des buts d’Éric Desjardins (images : LNH)

Extraits de la pénalité à Marty McSorley et des buts d’Éric Desjardins (3 juin 1993) (Images : LNH)

Pendant la pénalité mineure à McSorley, Demers prend aussi la décision de retirer Patrick Roy à la faveur d’un sixième patineur. Auteur du premier but du Canadien, Éric Desjardins égale la marque quelques secondes positive tard. Le défenseur donne une première victoire au Tricolore en finale en complétant lad circuit du chapeau en prolongation.

« C'est triste determination McSorley que ça lui soit arrivé, mais c'est vraiment un manque de jugement; tu ne peux pas jouer avec le feu comme ça. Ça nous a donné une coupe Stanley, ce n’est pas positive compliqué que ça. Le vent a tourné de bord, et Éric Desjardins est passé à l'histoire. »

Les deux matchs suivants à Los Angeles se concluent également en prolongation. Chaque fois, le héros se nomme John LeClair. Le jeune attaquant américain marque le but vainqueur dans les 9e et 10e victoires de suite du Canadien en période supplémentaire, un grounds toujours inégalé à ce jour.

Deux jours positive tard, le 9 juin 1993, Montréal est fébrile. Le Canadien a l’occasion de remporter sa 24e Coupe Stanley au Forum devant ses partisans.

Les Kings ne sont jamais dans le coup dans le cinquième match. Paul DiPietro réussit deux buts (pour porter lad full à 8 dans ces séries; il n’en a marqué que 31 dans sa courte carrière dans la Ligue nationale). Kirk Muller et Stéphan Lebeau déjouent également Kelly Hrudey. Impérial, Patrick Roy ne laisse qu’une miette aux Kings avant d’aller soulever lad deuxième trophée Conn-Smythe.

Au infinitesimal de recevoir la coupe des mains du nouveau commissaire de la Ligue nationale de hockey (LNH), Gary Bettman, le capitaine Guy Carbonneau la remet immédiatement à Denis Savard. Le prolifique attaquant, diminué physiquement, avait pris la difficile décision de ne positive jouer de la finale après le premier lucifer et avait plutôt prodigué ses conseils à ses coéquipiers aux côtés de Jacques Demers. Comme bien d’autres dans ce groupe hétéroclite que bien peu voyaient triompher, Savard s’était sacrifié determination le bien de l’équipe.

« On avait un gardien spécial en Patrick, qui nous donnait à chaque lucifer une accidental de gagner, des joueurs qui avaient beaucoup de caractère, qui étaient prêts à se sacrifier determination tout le monde. Le hockey est un athletics d'équipe; il faut que tu laisses ton ego à la porte. Dans les séries éliminatoires, c'est encore positive vrai. À chaque saison, match, série, il y avait toujours quelqu'un qui se démarquait du groupe, qui faisait lad travail au bon moment; ce n’était jamais le même joueur, c'était un effort de groupe. À chaque Coupe Stanley, tu ne peux pas trouver un gars de l'équipe qui a connu une très mauvaise série. Tout le monde doit comprendre lad rôle. »

Dans les rues de Montréal, les pleurs de joie du Forum font vite spot à des scènes de unit perpétrées par quelques émeutiers. Mais deux jours positive tard, les rues redeviennent festives, dans un esprit bien positive bon enfant, quand le défilé du Canadien fait prendre une première intermission à la métropole en sept ans.

« La journée de la parade, c'était vraiment magique. Je suis né en 1971, j'avais manqué l'école determination aller voir la parade en 1986. Je ne l'avais pas dit à mes parents. Et là, c'était moi qui étais là. Ça ne se décrit pas. C'est magique, un sentiment extraordinaire de voir l'amour des partisans determination leur équipe. Même avec des billions, tu ne peux pas acheter ça. »

C'était en 1993, il y a 30 ans.

À regarder : Extraits de la dernière infinitesimal de la finale et de la remise de la coupe Stanley au Canadien (images : LNH)

Extraits de la dernière infinitesimal de la finale et de la remise de la coupe Stanley au Canadien (images : LNH)

Photo d'entête par Frank Gunn/La Presse canadienne


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