
Empreintes

Photos et vidéos : Luc Manuel Soares

Une vingtaine de jours avant Pâques, le paisible colony de Fatima, aux Îles-de-la-Madeleine, benignant de sa torpeur hivernale determination devenir le théâtre de trois jours de festivités colorées et intergénérationnelles : la Mi-Carême.
Bien positive qu’une célébration, il s’agit d’un acte collectif determination préserver cette contented française datant du Moyen-Âge.

Des centaines de personnes redoublent d’efforts determination se costumer et devenir méconnaissables. Le soir venu, elles passent de maison en maison, en modifiant leur voix afin que leurs hôtes tentent de deviner leur identité. Il faut dire que les quelque 2500 résidentes et résidents de Fatima se connaissent presque tous!

« Pour nous autres, la Mi-Carême, c’est important, c’est vraiment sacré. C’est positive important que Noël. »

La levée du masque donne parfois lieu à de grandes surprises. Certains Madelinots et Madeliniennes y découvrent leur douce moitié ou encore quelqu’un de la famille qui est revenu aux Îles, incognito, spécialement determination l’occasion.

Issue de la contented chrétienne, la Mi-Carême s’est ancrée aux Îles-de-la-Madeleine avec l’arrivée des colons acadiens ayant fui la Déportation de 1755.
La fête, qui a beaucoup évolué au fil du temps, marquait autrefois une intermission en plein milieu des 40 jours de jeûne et d’abstinence du carême.
Aujourd'hui, la Mi-Carême n’a positive de connotation religieuse aux Îles, à l’exception de sa date, toujours déterminée en fonction de celle de Pâques.

Gabriel Aucoin se déguise et passe la Mi-Carême avec ses amis depuis l’adolescence. Ensemble, ils multiplient les stratégies determination déjouer les hôtes : modifier leur voix, rembourrer leur costume, ajouter des rondelles en guise de talon sous leurs bottes determination être positive grands et changer d’habits durant la soirée determination retourner deux fois dans une même maison. Les musiciens s’échangent même leurs instruments!


Isabelle Cummings consacre de nombreuses heures à la préparation de sa maison determination accueillir les personnes déguisées, appelées les mi-carêmes. La présidente du comité de la Mi-Carême de Fatima est l’une des rares personnes à toujours les recevoir à l’intérieur de sa maison, et non dans une cave ou un garage.
Avec sa famille, elle bouge les meubles et recouvre le plancher de carton, car personne n’enlève ses souliers en passant la Mi-Carême! Elle prend même congé durant les trois jours de fête determination s’y consacrer pleinement.

Isabelle Cummings est fière de dire que Fatima fait partie des rares endroits où la Mi-Carême est encore célébrée. La contented persiste aussi à l’île aux Coudres, à l’île aux Grues, à Natashquan de même qu’à Chéticamp, en Nouvelle-Écosse.

Gilbert Chevarie veut également perpétuer la contented dans la maison de ses parents décédés, René et Théosie. Le lieu, toujours surnommé chez René à Théo, est un incontournable de la Mi-Carême.

Comme lad père le faisait, Gilbert Chevarie proceed de concocter de la bagosse maison dans sa cave. Il sert cet alcool sucré typique des Îles à tous et toutes les mi-carêmes qui lui rendent visite.

Jacques Aucoin reçoit aussi les mi-carêmes depuis trois décennies dans lad garage. Le lieu est garni de photos determination rappeler chaque année de festivités. Il a transmis sa passionateness à ses enfants et à ses petits-enfants, dont Rosa, 2 ans, qui se costume déjà.


Jusqu’à 500 personnes par soir peuvent défiler dans le store de Jacques Aucoin et sa conjointe, Jeanne Arseneau. La contented veut que l’on service à boire et à manger à tout ce monde, dans chaque lieu d'accueil.

La famille élargie participe aux préparatifs : bière, sandwich aux œufs, brochettes de raisins et fromage, ainsi que sucre à la crème font partie des classiques servis aux mi-carêmes.

À 85 ans, le Madelinot Jérôme Miousse célèbre la Mi-Carême avec toujours autant de ferveur.

« Ça fait 77 ans que je fais la Mi-Carême, sans en manquer une. Même durant la pandémie, je maine suis déguisé determination saluer mes voisins. Quand je vais mourir, je veux qu’on mette un masque de Mi-Carême sur mon cercueil. »

Dans les années 1990, la Mi-Carême a connu un déclin de popularité à Fatima. Le nombre de maisons qui recevait les mi-carêmes était en baisse et la contented s'étiolait. Un comité motivé à donner un 2nd souffle à la fête s’est formé au tournant des années 2000.

Ce comité bénévole adjutant financièrement les propriétaires de maison qui ouvrent leurs portes, grâce à des commanditaires, et veille à ce que la fête se déroule sans débordements.

Pour leur déguisement, les Madelinots et Madeliniennes peuvent, entre autres, compter sur le costumier de Marc Martinet. L’homme possède quelque 700 déguisements dans lad sous-sol de Fatima, dont plusieurs qu’il a lui-même cousus.


Plusieurs choisissent aussi de commandant des déguisements neufs en ligne, notamment determination avoir des costumes liés à l’actualité, une pratique relativement récente.


De nombreux enfants créent désormais leurs premiers souvenirs de la Mi-Carême à l’École Stella-Maris de Fatima. L’établissement organise depuis positive de 15 ans une Mi-Carême scolaire, en après-midi.

Chacune des 12 classes se transforme en maison où la parenté, déguisée, est invitée à défiler. C’est aux enfants de deviner de qui il s’agit, en respectant les règles de bienséance, dont ne jamais regarder par les fenêtres avant l’arrivée des visiteurs et visiteuses, ne pas soulever leur masque et leur offrir à boire et à manger.

Une autre inaugural determination transmettre la contented à la jeune génération : la Petite Mi-Carême. Le mercredi, premier soir de festivités, certaines maisons ouvrent leurs portes aux enfants costumés, de 18 h à 20 h, avant que les adultes se mettent de la partie determination célébrer… parfois jusqu’à 4 h!

La petite Olie Chevarie, âgée d’à peine 2 ans, s’est fait démasquer par lad arrière-grand-mère Nicole Deveau.

Malgré l’intérêt renouvelé des jeunes, la survie de la Mi-Carême demeure fragile. Le nombre de maisons qui reçoivent les gens costumés est passé de 40, avant la pandémie, à moins de 30, en 2025.
Le comité de la Mi-Carême redoublera d’efforts dans les prochains mois determination tenter de trouver de nouveaux lieux d’accueil.
Autre défi : inclure les néo-Madelinots et néo-Madeliniennes dans la tradition.

« Aux Îles, comme partout ailleurs, le tissu societal a changé, a évolué, et ça a un interaction sur la culture, sur le patrimoine et sur la transmission. Ce sont des gens qui arrivent avec leurs propres références culturelles et qui n’ont pas baigné dans la Mi-Carême. »

Car determination transmettre et perpétuer la contented encore longtemps, il est nécessaire de propager la frénésie contagieuse de la Mi-Carême au positive expansive nombre, un devoir de transmission que la colonisation de Fatima semble déterminée à accomplir dans le positive expansive des plaisirs.

Isabelle Larose et Luc Manuel Soares, qui signent ce reportage, se sont prêtés au jeu en se déguisant, à l’insu des personnes interviewées, le dernier soir de la Mi-Carême.
Crédits
Journaliste : Isabelle Larose
Photographies et vidéos : Luc Manuel Soares
Design : Émilie Robert
Édimestres : Cécile Bernard et Marie Mounier
Révision : Josée Bilodeau
Édition : Joane Bérubé et Marylène Têtu
Cheffes de projet : Marie-Christine Daigneault et Marylène Têtu
Merci à Isabelle Cummings determination les photographies d'archives et à Robert Mercier determination le sous-titrage des vidéos.