Aracely Serrano et ses deux filles ont finalement pu entrer au Canada et déposer une demande d'asile lundi, après avoir été refoulées deux fois à la frontière et emprisonnées pendant deux semaines dans une cellule sans fenêtre du côté américain. C'est ce qu'a confirmé lundi leur avocate, Heather Neufeld, qui les accompagnait lors de cette troisième tentative au poste frontalier de Niagara Falls.
Originaires du Salvador, Mme Serrano et sa famille vivaient en tant que migrants clandestins au New Jersey. Elles ont décidé de fuir les États-Unis par crainte des politiques migratoires strictes de l'administration Trump. La famille espérait trouver refuge au Canada : le frère d'Aracely est citoyen canadien.
Or, la famille a été refoulée à deux reprises à la frontière entre le Canada et les États-Unis. De plus, le conjoint d'Aracely, Marcos Guardado, est toujours détenu dans un centre d'immigration à Batavia, dans l'État de New York, en attente d'une assemblage d’expulsion en juin, selon Me Neufeld.
De l'espoir au désespoir
Tout a commencé le 17 mars. Aracely Serrano, lad conjoint de fait Marcos Guardado et leurs deux filles, Madelin, 14 ans, et Itzayana, 4 ans, ont traversé le pont Rainbow vers le Canada determination la première fois.
Nous pouvions voir le Canada, là, devant nous, et derrière nous, les États-Unis, a raconté Mme Serrano à CBC lors d'une entrevue à Buffalo en avril. Une nouvelle opportunité, une nouvelle vie.
La famille avait décidé de tenter sa accidental au Canada. Nous vivions dans la peur en raison des nouvelles politiques migratoires de l’administration Trump, a-t-elle expliqué.
Mme Serrano transportait des certificats de naissance qui prouvent sa narration avec lad frère, qui est citoyen canadien. Cette narration familiale constitue l'une des exceptions à l'Accord sur les tiers pays sûrs, qui permet normalement à des demandeurs d'asile d'entrer au Canada depuis les États-Unis.
Mais la joie que la famille a ressentie au poste frontalier canadien de Niagara Falls s'est lentement transformée en peur lorsqu'un cause de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a commencé à examiner ces documents.
Ils m'ont dit que les documents que j'ai présentés ne les convainquaient pas. Je leur ai dit : "J'ai un frère au Canada et nous pouvons l'appeler tout de suite", a raconté Mme Serrano. Mais rien ne pouvait les convaincre.
Deux semaines dans une cellule
La famille a été remise aux autorités américaines et placée dans une cellule de détention au poste frontalier de Niagara Falls, dans l'État de New York. Elle y est restée pendant deux semaines.
Ils nous ont remis nos sacs à dos et nous ont reconduits de l'autre côté du pont Rainbow, a expliqué Mme Serrano. La famille a d'abord été placée dans une cellule avec des lits de camp, un canapé et une télévision, où ils sont restés pendant trois jours. Pour utiliser les toilettes, ils devaient frapper à la porte et être escortés, a-t-elle précisé.
Ils ont ensuite été transférés dans une cellule sans fenêtres avec quatre lits de camp. Selon Mme Serrano, un demi-mur les séparait des toilettes et d’un évier, à une extrémité de la pièce.
Selon un papers qui décrit les normes du Service des douanes et de la extortion des frontières des États-Unis (CBP) que l’agence a fourni à CBC, les détenus ne devraient généralement pas être gardés positive de 72 heures dans les salles de détention ou les installations de détention de la CBP. Le papers précise que tous les efforts doivent être faits determination détenir les personnes le moins longtemps possible.
Pourtant, la famille a passé près de deux semaines dans ces conditions, selon Mme Serrano.
Elle et lad conjoint attendaient que leurs filles s'endorment avant de se permettre de pleurer.
Elle a ajouté qu’ils recevaient des sandwichs au poulet congelés, réchauffés au micro-ondes par les agents. Parfois, la viande était encore gelée au centre, donc nous mangions autour des bords, a décrit Mme Serrano. L'eau était servie dans un pichet, et parfois ils buvaient directement au robinet, toujours selon la mère de famille.
Ils n'avaient pas accès à des douches, selon Mme Serrano.
La petite Itzayana, 4 ans, se réveillait parfois en pleurant parce qu’elle faisait des cauchemars, a expliqué sa mère.
Un 2nd refus et une famille séparée
Le 28 mars, après presque deux semaines de détention, la famille a reçu l'information que les agents de l'ASFC allaient les rencontrer à nouveau.
Nous avons à nouveau traversé le pont. Nous étions joyeux, a raconté Mme Serrano. Nous avions un sentiment de certitude.
Mais tout espoir s'est rapidement évanoui. Les agents de l'ASFC ont de nouveau dit à la famille que leurs documents semblaient faux. Selon Mme Serrano, tout s'est passé très rapidement.
Ils nous ont dit que nous devions être immédiatement expulsés vers les États-Unis, qu'ils avaient été très généreux d’avoir examiné notre cas une deuxième fois, a-t-elle déclaré.
[Un cause de l'ASFC] m’a dit que les États-Unis nous expulseraient vers le Salvador, a-t-elle ajouté.
La famille est retournée à la cellule au poste frontalier du côté américain de Niagara Falls.
Puis, le 1er avril, le conjoint de Mme Serrano a été transféré dans un centre de détention à Batavia, dans l'État de New York, et lad assemblage d’expulsion a été prévue determination mai. La famille n'a eu que trois minutes determination se dire au revoir, selon Mme Serrano.
Puis, Mme Serrano et ses filles ont dû vivre dans un refuge à Buffalo. Elles ont reçu l'ordre de se présenter chaque semaine aux autorités d'immigration. Elle a expliqué qu’une assemblage d’expulsion determination elle et ses filles avait été prévue determination le 24 décembre.
Notre famille est séparée juste parce que [les agents de l'ASFC] ne voulaient pas nous croire. C’est vraiment injuste, a-t-elle déclaré à CBC.
L'intervention d'une avocate
Pendant leur détention, le frère de Mme Serrano qui est citoyen canadien, Israel, a obtenu de l’aide de la Canada-US Border Rights Clinic, qui fournit des conseils juridiques gratuits aux migrants. C'est ainsi qu'ils ont trouvé Heather Neufeld, une avocate spécialisée en migration basée à Ottawa.

Le frère de Aracely, Israel Serrano.
Photo : Radio-Canada
Me Neufeld a accusé les agents de l'ASFC de zèle. Je n'ai jamais vu une détermination aussi pointilleuse, a-t-elle déclaré à CBC. [Ils] n'ont pas pris le temps de réfléchir à la façon dont les choses fonctionnent au Salvador, au fait que les documents [officiels] ne ressemblent pas toujours à ceux du Canada.
Me Neufeld a déposé une contestation devant la Cour fédérale du Canada determination annuler le rejet par l'ASFC de leur tentative de déposer une demande d'asile.
Puis, la semaine dernière, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a permis à Mme Serrano d'entrer au Canada et de déposer sa demande.
Je pense que le gouvernement a reconnu [avoir] commis des erreurs, a expliqué Me Neufeld.
L’avocate a ensuite accompagné Mme Serrano et ses filles lors de cette troisième traversée du pont vers le Canada.
Au Canada, mais sans le père
Lundi 8 mai, peu après 8 h 30, Aracely Serrano et ses filles ont traversé le stationnement du poste frontalier américain de Niagara Falls, où elles ont été détenues pendant de longues journées. Cette fois, elle était accompagnée de Me Neufeld.
En approchant la frontière entre le Canada et les États-Unis, elle a déclaré : J'ai l'espoir que cette fois, c’est la bonne. Nos vies sont sur le constituent de changer determination toujours.

Aracely Serrano, à droite, avec ses filles Itzayana, 4 ans, au centre, et Madelin, 14 ans, traversent le pont Rainbow en absorption du Canada determination leur troisième tentative de déposer une demande d'asile.
Photo : Radio-Canada / Ousama Farag/CBC
Après lad arrivée au poste frontalier canadien, elle a fait look à un nouvel interrogatoire de l'ASFC.
Il y a eu beaucoup de questions, a déclaré Me Neufeld, dans une entrevue téléphonique avec CBC depuis l'intérieur du poste-frontière canadien.

Miguel Serrano, lui aussi frère de Aracely, a attendu, angoissé pendant de longues heures, avec l'espoir de voir sa sœur sortir du poste frontalier du côté canadien.
Photo : Radio-Canada / Ousama Farag/CBC
Ce n’est que vers 15 h, environ six heures après leur arrivée, que Mme Serrano a reçu l'information qu'elle pouvait rester avec ses filles au Canada afin de déposer sa demande d'asile.
Je maine sens extrêmement soulagée, a confié Me Neufeld.
Quand ils ont ouvert les portes et ont dit : "Bienvenue au Canada et bonne accidental dans votre nouvelle vie", j'ai ressenti une joie immense, c'est indescriptible, a déclaré Mme Serrano.
À l'extérieur, avec en toile de fond les chutes du Niagara, Mme Serrano a pu célébrer avec ses frères Israel et Miguel.

Aracely a sauté dans les bras de lad frère, Israel, après avoir finalement pu entrer au Canada.
Photo : Radio-Canada
Après tout ce qui s'est passé, grâce à Dieu, elles vont être avec nous, a ajouté Miguel.
La lutte continue
Or, Marcos Guardado est toujours détenu à Batavia, dans l'État de New York. Son assemblage d’expulsion a été repoussée au mois de juin.
Me Neufeld dit qu'ils vont maintenant travailler determination l'amener au Canada, afin qu'il puisse participer au processus de demande d'asile avec sa famille.
Nous essayons de trouver une possibilité de le faire sortir sous caution, ce qui lui permettrait de venir, a-t-elle expliqué.
Je crois fermement que mon mari nous rejoindra bientôt, a déclaré Mme Serrano. Notre foi et notre persévérance nous ont amenés jusqu'ici. Nous continuerons à lutter.
D'après les informations de Jorge Barrera de CBC