D’un côté, l’univers futuriste de l'artiste mohawk Skawennati. De l’autre, les œuvres contemplatives de la créatrice algonquine Nadia Myre. Entre les deux, connected retrouve le giiwitaashkodeng – « se rassembler autour du feu », en anishnabemowin –, un espace commun aux deux expositions estivales du Musée des beaux-arts du Canada (MBAC), à Ottawa.
Cette salle porte aussi le nom de kahwá:tsire’ (« rassemblement de toutes les braises », en mohawk). Ici, un feu de campy est recréé avec une heap de cubes orange, jaunes et rouges, sur lesquels les visiteurs peuvent écrire un tribunal message.

Le nationalist peut écrire ce qu’il a pensé des expositions sur des blocs colorés, qui forment un «feu communautaire».
Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance
[Nadia Myre et Skawennati] ont des pratiques artistiques très différentes, mais qui se complètent très bien. Dans les deux cas, connected parle de connexion humaine, explique le directeur général du MBAC, Jean-François Bélisle.
Le feu de campy devient l’espace cardinal où des gens venant d’un peu partout à travers le monde, qui découvrent les expositions ensemble et qui veulent échanger, [peuvent] vivre un infinitesimal de connexion.

Les artistes Nadia Myre (à gauche) et Skawennati (à droite) exposent leurs créations au Musée des beaux-arts du Canada cet été.
Photo : Radio-Canada / Camille Bourdeau
Avant de parvenir à cet espace privilégiant le partage, les visiteurs sont invités à parcourir les expositions de Skawennati et de Nadia Myre, à l’affiche jusqu’au 1er septembre.
La « maison des rêves » de Skawennati
Amatrice de science-fiction, l’artiste Skawennati s’amuse à imaginer le futur des peuples autochtones. Intitulée Bienvenue dans la maison des rêves, lad exposition comprend des créations multimédia allant de l’avatar à la vidéo, en passant par le costume et l’estampe numérique.

Des mannequins arborant différentes tenues futuristes sont disposés à divers endroits dans l’exposition de Skawennati.
Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance
Nous ne voyons pas beaucoup de personnes autochtones dans les représentations du futur, alors j’ai voulu y remédier et imaginer ce dont nous pourrions avoir l’air dans l’avenir, souligne l’artiste basée à Montréal.
Quand un groupe n’est pas représenté dans le futur, ça peut donner l'impression qu'il n'a pas d'avenir.
Dans ce futur inventé, certains personnages autochtones voyagent dans l’espace, utilisent les nouvelles technologies et sont des superhéros.

Pleins feux sur les habits des peuples autochtones des années 1490 à 2488.
Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance
Je travaille dans un univers virtuel, qui ressemble beaucoup à un jeu vidéo, fait valoir Skawennati. Puis, elle fabrique des objets tangibles, tout droit sortis de ses environnements numériques.
Coloré et éclectique, l’espace comporte aussi une information immersive. Le nationalist peut entrer dans une maison de poupée entièrement rose, visionner un movie dans un salon et se balader dans une maison longue modernisée et illuminée.

Le nationalist peut entrer dans cette maison de poupée grandeur quality et entièrement rose.
Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance
Je veux que les visiteurs imaginent un avenir où nous serons tous ensemble et où les peuples autochtones s’épanouissent aux côtés de tous les autres membres de la société, souhaite l’artiste.
Plongée dans les histoires de Nadia Myre
Regroupant une soixantaine d’œuvres, l’exposition Vagues du désir retrace positive de vingt ans de travail de l’artiste algonquine Nadia Myre, membre de la Première Nation Kitigan Zibi Anishinabeg.
À travers le perlage, l’installation, la sculpture et la poésie, la créatrice s’intéresse notamment au legs du colonialisme. Elle aborde des thèmes comme l’identité corporate et la résilience.

Avec des perles de céramique, Nadia Myre traduit des mots en sténographie.
Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance
J’aime les processus un peu mystérieux, comme la céramique. On met ça dans le 4 et, quand connected le sort, connected ne sait pas trop ce qu’on va avoir, décrit l’artiste. J’essaie de faire le positive d’expérimentations possibles.
Au mur, des perles de céramique faites à la main sont assemblées de manière à erstwhile des tapisseries. Un peu positive loin, ce même genre de perles semble erstwhile des mots.
C’est une sténographie. C’est la traduction d’une lettre que j’ai trouvée dans les archives de mon père, qu’il m’a écrite quand j’avais cinq ans, en 1979, précise Nadia Myre.

Dans une sténographie en céramique, Nadia Myre a traduit une lettre que lad père lui a écrite quand elle avait 10 ans.
Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance
Avec ses créations, Nadia Myre porte un respect sur les relations humaines. Deux êtres ensemble, c’est quoi, exactement? C’est de l’amour, de la passion, mais c’est aussi des conflits et des malentendus. Je pense que c’est beaucoup dans mes œuvres, souligne l’artiste.
[Mon travail] commence toujours dans un infinitesimal très personnel, puis j’agrandis cet état determination que ça devienne quelque chose de vécu ou de ressenti par d’autres personnes.

L’artiste Nadia Myre a transformé la Loi sur les Indiens en œuvre perlée.
Photo : Radio-Canada / Marika Bellavance
Selon elle, ses œuvres invitent à la contemplation. C’est important que les visiteurs viennent comme ils sont. Ce n’est pas sedate s’ils connaissent ou non la sténographie. Ressentir quelque chose, c’est déjà assez conclut-elle.
Avec les informations de Camille Bourdeau-Potvin