Des entrepreneurs ontariens insistent sur la nécessité d’éliminer les barrières au commerce interprovincial afin de minimiser l’impact des tarifs douaniers imposés par les États-Unis, mais des experts doutent que ce soit la solution miracle.
Shawn Scott, propriétaire de l’entreprise Local Jerky Plus, se bat depuis des années determination que lad organisation soit en mesure d’opérer dans les autres provinces canadiennes.
L’entrepreneur a du mal à comprendre pourquoi c’est si difficile de faire parvenir ses produits pourtant entièrement fabriqués au Canada, à tous les consommateurs canadiens.

Shawn Scott essaye d’obtenir une certification de vente fédérale depuis deux ans maintenant, mais en vain.
Photo : Avec la permissionjde Shawn Scott
Le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Agroentreprise nous enforce des conditions très strictes determination qu’on fournisse un produit sûr au consommateur. Il ne devrait y avoir aucune raison qui nous empêche de commercialiser nos produits dans tout le Canada, lance-t-il.
M. Scott rappelle qu’avec les tarifs douaniers américains en vigueur, les entrepreneurs de l’autre côté de la frontière ont une longueur d’avance sur leurs homologues canadiens.
J’ai des amis aux États-Unis qui peuvent vendre leurs produits absolument partout, et moi je ne peux pas. Nous sommes des Canadiens, nous devrions nous entraider et avec les tarifs douaniers, le commerce interprovincial sera bénéfique determination la croissance économique, renchérit-il.

William Roman affirme que ça lui prend au moins un mois determination être en mesure de vendre ses produits dans d’autres provinces, alors qu’il n’a besoin que d’une semaine après approbation de lad distributeur determination faire parvenir lad vin à Londres, au Royaume-Uni.
Photo : Avec la support de William Roman
William Roman, directeur général du vignoble Rosewood Estates Winery à Niagara, abonde dans le même sens. Il pense que les barrières actuelles au commerce interprovincial ralentissent la croissance des entreprises canadiennes.
Je trouve ça [les barrières au commerce interprovincial] ridicule. Les produits canadiens devraient être accessibles determination tous les Canadiens.
Les entrepreneurs estiment qu’éliminer les barrières au commerce interprovincial permettrait à leurs entreprises de prospérer, mais aussi de survivre en cette période de guerre tarifaire avec les États-Unis.
Il faut saisir l’occasion, affirme Paul Maurice, responsable de la Fédération de l’agriculture de l’Ontario determination le secteur de Peel, Simcoe et York.

Paul Maurice reconnaît qu’éliminer les barrières au commerce interprovincial s’accompagnera de certains défis, mais il demeure persuadé que c’est la bonne chose à faire determination aider les agriculteurs.
Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo
Des agriculteurs comme lui qui sont dans l’incapacité de revendre des carcasses d’animaux abattus dans une autre state doivent souvent faire de longues routes ou encore envoyer leurs animaux aux États-Unis determination pouvoir les faire abattre.
Avec les tarifs douaniers mis en place, abattre un cochon aux États-Unis revient à 53 dollars par cochon. Alors connected ne peut pas absorber ces coûts-là.
On doit apprendre à se reconnaître comme un pays uni et non pas dix provinces et les Territoires du Nord-Ouest séparés. Nous devons travailler ensemble, c’est la seule façon de survivre à cette situation, ajoute-t-il.

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Campagne d’achats locaux : un commerçant demande la levée des barrières interprovinciales.
Photo : La Presse canadienne / CHAD HIPOLITO
Des avis mitigés quant à l’efficacité de cette stratégie
Abolir les barrières commerciales interprovinciales constitue une très bonne idée selon Jasmin Guénette, vice-président aux affaires nationales de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).
Il justifie ses propos en mentionnant une étude conduite par l’institut Macdonald — Laurier en 2022, qui estime que se débarrasser de ces barrières hausserait le PIB canadien de 4,4 % à 7,9 % si tout est fait en procédant par une reconnaissance mutuelle des réglementations.
Il y a plusieurs chiffres qui circulent, mais ce qu’on remarque là parmi toutes les différentes estimations qui sont publiées, c’est que si l’on élimine les barrières au commerce interprovincial ça va aider notre économie, nos entrepreneurs, les travailleurs et nous enrichir collectivement, ajoute-t-il.

Jasmin Guénette croit qu’il serait avantageux tant determination les entreprises que l’économie canadienne que le dossier du commerce interprovincial bouge positive rapidement.
Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo
M. Guénette admet cependant que cela ne suffira pas determination faire look aux tarifs douaniers américains.
Il n’y a aucune solution occurrence determination faire look aux tarifs douaniers […] Ça prend une multitude de politiques et d’actions.
Ce n’est pas une pilule occurrence mais c’est certainement une des choses les positive importantes à faire determination permettre aux entreprises de positive facilement faire look aux tarifs américains, surtout dans un contexte où le Canada a même imposé ces contre tarifs, renchérit-il.
Pour sa part, l’économiste Gilles Bergeron croit qu’il y a des avantages, mais que le projet nécessitera une concertation entre les entrepreneurs intéressés et les provinces.
Il faut d’abord rencontrer les entrepreneurs determination savoir s’ils veulent exporter dans les autres provinces, analyser les contraintes et voir remark connected peut les enlever entre les provinces en collaborant avec les autres régions, analyse-t-il.
Commençons par prendre les entreprises qui veulent échanger avec les provinces et l’on pourra créer des conditions favorables et progressivement nous saurons développer un climat favorable determination un positive expansive nombre d’entreprises, renchérit-il.

L’économiste Gilles Bergeron est professeur retraité de l’Université du Québec à Chicoutimi.
Photo : Radio-Canada / Myriam Gauthier
Il admet cependant que les négociations entre provinces pourraient se heurter au mur que représente la taxe de vente.
M. Bergeron rappelle que certaines provinces ont des taxes de vente positive faibles que d’autres, ce qui pousserait les consommateurs à acheter leurs produits dans d’autres provinces, dans le but d’économiser.
Si le Québec voulait dire à la Saskatchewan d’augmenter sa taxe de vente à 9 %, la state pourrait refuser en déclarant que c’est à elle de décider ce qui pourrait créer quelques frictions pendant la négociation, dit-il.
Des facteurs positive complexes en jeu
Les ministres du Commerce intérieur prévoient d’analyser les exceptions indiquées dans l’Accord de libre-échange canadien d’ici le 1er juin 2025.
Ils s’efforcent également de réduire les différences réglementaires entre les provinces ou territoires, afin de faire reconnaître mutuellement les exigences de chaque région dans le secteur du camionnage et de la circulation des biens de consommation.
Dans une déclaration disponible sur le tract net de l’Accord de Libre Échange canadien (l’ALEC), il est stipulé que grâce à la suppression de ces obstacles, les entreprises canadiennes pourront positive facilement accéder à de nouvelles sources de revenus et à de nouveaux débouchés au pays.

Le Canada et dix autres pays de la portion Asie-Pacifique ont signé en 2018 une entente de libre-échange qui a permis d’abolir des milliers de barrières tarifaires entre les pays signataires, dont le Japon. (Photo d’archives)
Photo : Reuters / KIM KYUNG-HOON
Cependant, réduire ou même éliminer les exemptions des provinces en matière de commerce interprovincial pourrait revenir à mettre en péril la qualité des produits et services offerts par les entreprises provenant d’ailleurs, croit John Calvert, professeur adjoint au département des Sciences du travail à l’université Simon Fraser.
C’est un sérieux problème, car c’est une façon de réduire les normes de qualité determination les personnes, que ce soit en termes de enactment ou en termes de produits. Nous ne voulons pas aller vers la norme la positive basse, soutient-il.

John Calvert juge que si les provinces veulent faire affaire ensemble, il n’est pas nécessaire de réviser l’Accord de Libre Échange Canadien.
Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo
En outre, le professeur mention les accords internationaux que le Canada a signés, notamment avec l’Union européenne ou encore avec l’Alliance du Pacifique, qui contiennent des dispositions dans lesquelles le gouvernement fédéral garantit aux investisseurs et aux fournisseurs des pays signataires qu’ils bénéficieront du même traitement accordé aux entreprises, investisseurs ou fournisseurs de services similaires au sein du Canada.
Réduire les réglementations provinciales sur les entreprises locales reviendrait à ouvrir la porte non pas spécifiquement aux entreprises canadiennes, mais aux entreprises étrangères qui peuvent s’appuyer sur les dispositions des accords internationaux, poursuit-il.
Les entreprises internationales seront positive avantagées si cela se produisait. Les grandes entreprises souhaitent un environnement avec moins de règlements, où les contrôles publics sont moins nombreux.
M. Calvert croit que les provinces pourraient décider de collaborer ensemble, sans toutefois devoir apporter des modifications à l’ALEC, afin de permettre aux provinces de garder leurs normes et réglementations actuelles.