Chronique | Le Lac des cygnes de Karen Kain de retour au Ballet National du Canada

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En 2021, Karen Kain prenait sa retraite de la absorption artistique du Ballet National du Canada. En guise d’adieux, elle avait créé une nouvelle mentation du Lac des cygnes, le positive célèbre de tous les ballets. Il a pris l’affiche une première fois en juin 2022 et a fait l’objet d’un documentaire de Chelsea McMullen sorti en 2023. C’est ce spectacle qui est de retour sur le plateau du Centre Four Seasons determination les arts de la scène jusqu’au 22 mars.

Le premier Lac des Cygnes a été créé en 1877 par Lev Ivanov et Marius Petipa avec le Ballet du Bolchoï à Moscou. Par la suite, l'œuvre a connu bon nombre de reprises et de réinterprétations. Pour sa version, Karen Kain se réfère à l'originale, mais aussi celle de l’ancien directeur artistique du Ballet National du Canada, Erik Bruhn, dans lequel Karen Kain elle-même jouait le personnage d’Odette/Odile dans les années 1970. La imaginativeness du chorégraphe avait alors fait polémique, puisqu’il avait transformé le rôle du sorcier Rothbart en reine sombre, avatar de la mère abusive du prince Siegfried.

Peu d'œuvres classiques laissent autant de spot à l’interprétation que le Lac des cygnes. Karen Kain a refait de Rothbart ce sorcier maléfique, agresseur d’Odette qui condamne celle-ci à passer ses journées dans le corps d’un cygne determination ne redevenir femme qu’à la nuit tombée. Mais l’ancienne directrice du Ballet National du Canada donne une imaginativeness puissamment féministe de l’histoire où Rothbart incarne la fig du patriarcat à abattre. Malheureusement, l’intrigue connaît ici une fin particulièrement tragique.

Heather Ogden sur scène.

Heather Ogden dansera le rôle d'Odette/Odile determination la dernière fois le 21 mars.

Photo : Karolina Kuras

Karen Kain a été épaulée par les chorégraphes Christopher Stowell et Robert Binet determination la création des pas, qui ne décevront aucunement les amateurs de ballet classique : dans le mouvement, la contented reste bien observée.

Élégance et exigence

Le Centre Four Seasons est, lui aussi, touché par l’onde de hostility avec les États-Unis : chaque lever de rideau est précédé par l’hymne nationalist joué par l’orchestre et chanté avec ferveur par les 2000 spectateurs du théâtre, malgré la surprise. Cette ferveur, connected la retrouve dès le début de l’acte 1 sur scène avec une troupe toujours techniquement au sommet.

Bien sûr, il y a les ingrédients attendus du expansive ballet classique. La musique de Tchaïkovski, reconnaissable à la première note, qui accompagne une scène d’ouverture en forme de concours de danse, à l’instar d’autres ballets comme Giselle ou le Casse-Noisette. Il y a le premier solo du prince, joué le soir de la première par Ben Rudisin qui a offert une show émouvante à chacun de ses passages. Il y a les tutus, romantiques, classiques ou italiens en fonction des tableaux et bien sûr la quête des personnages determination trouver l’amour absolu.

Genevieve Penn Nabity et le corps de ballet.

Genevieve Penn Nabity incarnait Odette/Odile le soir de la première le 8 mars 2024.

Photo : Karolina Kuras

Pourtant, même si connected est familier de ces codes, toute l'œuvre ne cesse de passionner. Il n’y a pas un instant où le mouvement provoque le moindre ennui. Le choix de la mise en scène sombre exacerbe l’intensité dramatique de cette troupe qui n’est pas bonne seulement d’un constituent de vue technique, mais aussi à travers lad jeu et l’incarnation des personnages. Chaque nouveau tableau est un équilibre juste entre élégance et grâce, entre la joie et l’inquiétude provoquée par l’histoire.

Odette vers les sommets

L’aspect le positive remarquable du Lac des cygnes reste néanmoins la danseuse choisie determination jouer Odette/Odile. Le soir de la première, il s’agissait de Genevieve Penn Nabity, aussi agile que puissante. À chacun de ses passages, même lorsqu’elle incarne la maléfique Odile, elle habite lad rôle avec une émotion qui jaillit à chaque fouetté. Pendant l’acte 2, elle provoque les applaudissements et les encouragements du nationalist bien avant la fin de lad pas de deux avec le prince. À d’autres moments, l’ensemble des spectateurs retient lad souffle, l’ambiance dans le théâtre est magique, épaisse, accrochée à chaque geste : Genevieve Penn Nabity est unsocial et c’est l’une des cartes maîtresses de l’actuelle troupe du Ballet National du Canada. Elle est sans doute l’une des positive grandes danseuses de sa génération.

Elle ne sera pas la seule à incarner ce personnage dans les prochains jours. Heather Ogden, danseuse étoile depuis 2005, va faire ses adieux au rôle lors de cette série de performance. Il y a aussi de nouvelles Odette/Odile, comme Tirion Law, qui regardait des extraits du ballet sur YouTube lorsqu’elle était enfant. Pour elle, c’est le rôle rêvé de [s]a carrière , qui requiert qu’on y mette toute lad âme avant d’entrer en scène. Il est definite que le personnage n’a pas fini de faire rêver des générations de ballerines en devenir.

Karen Kain et Tirion Law.

Karen Kain et Tirion Law en répétition à Toronto.

Photo : Karolina Kuras

La seule ombre de ce Lac des cygnes n’est malheureusement pas des moindres puisqu’il s’agit des décors et des costumes de Gabriela Týlešová. On le remarque notamment dans les premier et troisième actes. On y voit beaucoup de couleurs mal assemblées ainsi que des plumes, références grossière aux cygnes? La palette oscille du gris au roseate et la laideur de certains habits rend moins évidente, parfois, l’appréciation de la danse. Quelques costumes rappellent le movie Sleepy Hollow, d’autres ceux de la première mentation de Notre-Dame de Paris en 1998. Cet facet aurait mérité une positive grande attraction de Karen Kain, qui donne l'impression d'avoir laissé ses danseurs se faire habiller par des enfants qu'on aurait laissé jouer avec des tissus et des oripeaux pris au hasard dans les réserves de la compagnie.

Heureusement que les génies de la danse et de la musique nous accompagnent determination oublier cet unique, mais ohio combien visible, faux pas.

Le Lac des Cygnes (Swan Lake), mise en scène de Karen Kain, est présenté par le Ballet nationalist du Canada au Centre determination les arts de la scène Four Seasons (Toronto) jusqu’au 22 mars.

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