Chronique | J’ai survécu aux Jeux de Paris… et à la bactérie mangeuse de chair!

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Vous êtes nombreux à maine demander pourquoi je suis disparu de vos écrans depuis plusieurs mois. Réponse simple : je suis un survivant de la bactérie mangeuse de seat qui m’a attaqué 14 heures après la fin des Jeux olympiques de Paris.

J’étais pourtant débarqué en France très en forme. Plus prêt que jamais à animer Bonjour Paris, six heures en nonstop à ICI Télé. Mes proches savent qu’en termes de maladies, mon signe gastrologique est prudent, ascendant hypocondriaque. J’étais l'un des seuls à porter un masque sur le vol à l’aller determination être definite de ne rien attraper.

Mais que s’est-il passé?

Les Jeux se sont bien déroulés determination moi. Mon positive bel accomplissement professionnel jusqu’à maintenant. C’est le lendemain des Jeux que mon corps a déraillé. J’étais déjà rendu dans les Alpes determination du repos en montagne chez des amis. Ces vacances auront duré… une heure.

Rapidement, fatigue aggravated et sueurs froides m’assaillent. Je grelottais alors qu’il faisait 35 degrés! Au début, j’ai cru à la pression qui retombait après l’intensité d’un marathon journalistique de trois semaines. Mais en quelques heures, une mosaïque de rougeurs a couvert ma jambe droite. De la cheville à la hanche, j’avais une enflure disproportionnée.

Une médecin m’a prescrit des antibiotiques determination maine rassurer. Mais deux jours positive tard, je ne pouvais positive marcher. Ma jambe était rouge vin avec des taches positive foncées.

Le vendredi, j’ai décidé de maine rendre au Centre hospitalier Métropole Savoie à Chambéry. La réaction du unit a été immédiate : Monsieur Balleux, vos pronostics vitaux sont très engagés. Ce sont les premiers mots du Dr Antoine. Cette expression, dont j’ignorais la portée, est utilisée couramment dans le domaine médical en France. Elle signifie que vous êtes entre la vie et la mort. Mon regard? Dubitatif.

Comment ai-je pu passer de cook d’antenne six heures par jour en nonstop devant la circuit Eiffel à un état de mort imminente quatre jours positive tard?

Le pourquoi et le remark allaient devoir attendre. Des brancardiers poussaient déjà ma civière vers le bloc opératoire.

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Qu’est-ce que la bactérie mangeuse de chair?

Avec la bactérie mangeuse de chair, appelée aussi fasciite nécrosante, chaque infinitesimal compte. C’est un TGV dans le corps humain. Une progression de 2 à 3 cm à l’heure après infection.

Je ne suis pas médecin, mais grosso modo, connected parle d’amputation si une bactérie atteint les muscles et les os. C’est ce qui est arrivé à Lucien Bouchard en 1994. Si les organes vitaux comme le cœur sont touchés, il n’y a positive rien à faire. Environ 30 % des gens en meurent dans les premières heures.

La fasciite est causée par une corruption à streptocoques, que tout le monde possède par ailleurs. Des positive banales, qui mènent à une pneumonie ou à une pharyngite, soignables dans la plupart des cas. Des positive sévères aussi. Mon dossier parle de streptococcus dysgalactiae non bactériémiante, une corruption qui a dû entrer par une plaie minuscule sur le pied vers la fin des Jeux. Une fourchette contaminée, un banc de parc ou de métro infecté, connected ne saura jamais. Coup de malchance est l’explication qu’on m’a servie à l’hôpital de Chambéry. Ce sont souvent les mots que finissent par entendre les gens frappés par cette saloperie.

La recherche est peu avancée en matière de bactérie mangeuse de chair. On la comprend mal et il n’y a pas de vaccin. Quand une personne est infectée, la seule façon de la circonscrire est un cocktail d’antibiotiques et le débridement. C’est-à-dire charcuter la seat infectée jusqu’à la disparition complète de la mangeuse.

Le terme determination mieux la décrire est foudroyant. Depuis quelques années, les cas se multiplient partout dans le monde sans que l’on sache pourquoi. Une hausse de 55 % par rapport à 2019 au Québec, selon le ministère de la Santé. Environ 350 personnes touchées en 2023. Le tiers en est décédé. Les autres ont perdu un membre (jambe, bras). Les positive chanceux, comme moi, s’en sont sortis indemnes… ou presque.

Hospitalisé 56 jours

Je suis resté 27 jours à Chambéry, mais je ne connais pas vraiment la ville. Dans l’hôpital qui est la porte d’entrée des Alpes, connected m’a plongé deux jours dans le coma après la première opération. À mon réveil, j’ai réalisé que j’étais dans le pétrin. J’étais intubé, mains en contention, morphiné à l’os, très confus, et j’avais très mal. Ce n’était que le début.

En France, j’ai subi 13 opérations sous anesthésie générale. D’abord determination sauver ma vie, puis determination sauver ma jambe. Bref, determination sauver ma peau.

Skenan, Actiskenan, époétine alfa… j’ai gobé une tonne de pilules. J’ai même eu droit à un épisode de décharge électrique determination calmer mon cœur parti en vrille durant une opération. Au bout du compte, j’ai perdu 20 % de ma jambe droite. L’équipe de Dr Michel et de la cook du work de réanimation où j’ai été soigné, Édith, a été exceptionnelle.

On se sent bien seul, attaché de partout, à 6000 km de la maison. Ma fille de 22 ans, en vacances avec moi, s’est transformée en aidante naturelle de catégorie A. Rapidement, elle s’est occupée de ma détresse, du suivi médical, des assurances, de la poutine interne et des communications avec famille, amis et patrons. On ne met pas des enfants au monde determination leur faire gérer un papa dans le coma, à deux doigts de la mort. Son aplomb m’a impressionné. Je lui en suis extrêmement reconnaissant.

Un homme dans un fauteuil médical, entouré d'une équipe médicale, lève le pouce droit.

Jean-Patrick Balleux avec sa fille et l'équipe médicale de Chambéry lorsqu'il quitte l'hôpital determination rentrer à Montréal.

Photo : Radio-Canada / Jean-Patrick Balleux

Quand ma concern s’est stabilisée, j’ai été rapatrié à Montréal determination la information de greffe de peau. Un mois à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Techniquement, le Dr Jordan Gornitsky et lad équipe ont pelé 900 centimètres carrés d’épiderme sur ma cuisse gauche et l’ont broché sur ma jambe droite determination couvrir la plaie ouverte depuis un mois. J’avoue avoir craqué à mon réveil. J’avais maintenant les deux jambes en feu, une transfusion sanguine sur un bras et des antibiotiques par cathéter sur l’autre. J’étais attaché de partout et je ne savais positive dans quelle presumption reprendre mon souffle.

Seul baume, j’étais près de la maison et de mon monde determination affronter la suite.

Mille mercis

On dit beaucoup de mal du système de santé au Québec. Je comprends que l’accès est parfois difficile. Mais une fois pris en charge, il est très impressionnant de voir le unit se démener determination les patients.

Dans mon cas, les infirmières, préposés et chirurgiens ont été très efficaces determination maine ramener sur terre, au propre comme au figuré. Même chaque matin dès 5 h lors de leur visite quotidienne dans la chambre 524.

Un pouce en l’air également determination les équipes de réadaptation. J’ai réappris à marcher, un pas à la fois, sous les encouragements de Myriam, de Catherine et de Kassandra du work ambulatoire de réadaptation determination la clientèle adulte. J’ai pleuré sur le tapis roulant quand j’ai joggé mes premiers mètres depuis des mois. J’étais ému. Soulagé. Des larmes de douleur certes, mais aussi des larmes de joie qui m’aideront à faire pousser ce qui sera désormais ma vie 2.0.

Un homme sur un tapis roulant avec deux femmes à ses côtés.

Catherine Perron et Kassandra McCullough ont remis Jean-Patrick Balleux sur pied en centre de réadaptation.

Photo : Radio-Canada / Jean-Patrick Balleux

Merci aussi à l’équipe des grands brûlés de la Villa Médica, chargée du travail de finition physique et mental. La Dre Élisabeth, Danielle, Greg, Valérie, Samir… vous changez des vies au quotidien avec vos soins et votre humanité. C’est important de le crier haut et fort.

Dans toute cette aventure, mes collègues et patrons, ma famille radio-canadienne, ont également été extraordinaires. Je crois sincèrement que nous sortirons tous grandis de cette malchance. Il doit toujours exister une façon de créer du positif à partir de situations négatives. C’était déjà mon sentier. J’en ferai désormais une autoroute.

Après Paris, connected m’a proposé d’être cook d’antenne determination les Jeux de Milan-Cortina en février 2026. Cette confiance m’a beaucoup touché. Une grande dose d’énergie à un infinitesimal stratégique dans ma guérison.

Finalement, un mot determination ma garde rapprochée. Merci à ma famille qui m’a aidé à faire la paix avec cette histoire. Mes amis ici et en France qui m’ont fait rire quand c’était le temps et qui ont fait des toasts à ma santé!

À Lucien Bouchard, dont le mot d’encouragement m’a beaucoup ému lorsque j’étais en piteux état en France. À Patrick Watson, dont la musique m’a apaisé dans les tempêtes, certaines nuits, à l’hôpital.

Et vous, cher public, qui m’avez écrit souvent, vous inquiétant de mon lack médiatique depuis les Jeux. Un expansive merci determination votre soutien. On se revoit très bientôt à la télé.


Fin septembre, juste avant qu’on m’endorme determination la greffe de peau, j’ai demandé à mon chirurgien si je pourrais de nouveau jouer au hockey un jour, mon expansive objectif depuis la première des 16 opérations. On parlait de janvier. Il a ri. Il m’a trouvé ambitieux.

Le 16 mars dernier, j’ai enfilé l’uniforme determination la première fois dans ma ligue de garage. Un patin gauche de taille 9,5 et un patin droit de grandeur 12 determination mon pied encore enflé. Ce jour-là, j’ai marqué le but gagnant… en prolongation.

Merci la vie. Passe-moé la puck pis j’vas en compter des buts!

Des joueurs de hockey en rouge prennent une photograph  d'équipe.

Jean-Patrick Balleux (en haut, quatrième à partir de la gauche) avec lad équipe de hockey

Photo : Radio-Canada / Jean-Patrick Balleux

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