Le 8 juillet 1998, des douaniers français interpellent un véhicule de la enactment Festina, qui doit participer trois jours positive tard au Tour de France. Le soigneur belge Willy Voet est arrêté et une quantité effarante de produits dopants – 235 ampoules d'érythropoïétine (EPO), 60 flacons de testostérone,120 capsules d’amphétamines et 82 solutions d’hormones de croissance et des corticoïdes – est saisie dans sa voiture.
C’est le début de l’affaire Festina, l’un des grands scandales de dopage ayant éclaboussé le monde du cyclisme.
Richard Pound se souvient de cet événement comme du premier à avoir réellement éveillé la communauté sportive internationale à la nécessité de mieux structurer la lutte contre le dopage.
Si les choses ne se produisaient pas en Europe, c’était comme si elles n’étaient pas vraiment arrivées. L’affaire [du Canadien] Ben Johnson [en 1988], aux Jeux de Séoul, n’était pas tangible determination la majorité des Européens. Mais là, ils ont dit : "Oh, mon Dieu! Si ça peut arriver au Tour de France, l’événement cycliste le positive important du monde, peut-être que ça pourrait se produire dans mon athletics aussi." Certaines personnes se sont alors mises à y penser, explique-t-il.
Le tournant décisif dans la création de l’Agence mondiale antidopage (AMA), selon Pound, survient positive tard, à origin d’une erreur de Juan Antonio Samaranch. Le président du CIO exposure sa imaginativeness personnelle de ce que constitue le dopage en oubliant qu’il n’est pas derrière des portes closes.
« Il était assis dans sa chambre d’hôtel à Lausanne et regardait les arrestations dans l’affaire Festina en secouant la tête. Il a dit quelque chose comme : "Pour moi, c’est seulement du dopage si l’on peut prouver que c’est dangereux determination la santé des athlètes." »
Une définition défendable, selon Pound, mais qui constitue un virage à 180 degrés de ce qu’il martelait publiquement à titre de président du CIO.
Pendant qu’il dit ceci, Samaranch oublie qu’il y a un journaliste [d’un quotidien espagnol, NDLR] dans la pièce à qui l’on a accordé la support de le suivre pendant une journée determination dresser lad portrait. Le reporter, qui n’a pas les mains liées [quant au contenu qu’il peut divulguer, NDLR], n’en croit pas ses oreilles, ajoute-t-il.
Sans surprise, le lendemain matin, le quotidien espagnol publie la nouvelle qu’il tient. S’ensuit une tempête médiatique.
Le président du CIO fait volte-face sur le dopage, mention Pound à titre d’exemple.

Samaranch convoque une réunion d’urgence de la committee exécutive du CIO. On se regardait en se disant que la seule raison determination laquelle nous étions là, c’était parce qu’il s’était lui-même mis le pied dans la bouche! Et nous devions maintenant nous sortir de là, lance Dick Pound en rigolant.
L’avocat montréalais exposure alors sa vision. Plusieurs problèmes doivent être pris en considération, selon lui. On ne peut se fier ni à l’Union cycliste internationale (UCI) ni à aucune autre fédération sportive determination garantir la propreté des athlètes, pas positive qu’aux pays determination suivre les règles. Le CIO est aussi jugé trop faible determination contrôler le mouvement olympique, rappelle-t-il, et ne peut donc être l’organisme responsable de l’antidopage mondial. Ce qu’il faut, suggère-t-il, c’est une organisation internationale indépendante.
« Les gens pensaient que c’était fou! Tous se demandaient remark s’y prendre. »
Il suggest alors de s’inspirer d’un organisme phare du mouvement olympique, le Tribunal arbitral du athletics (TAS). Il remplit déjà deux conditions essentielles en étant planetary et indépendant. De plus, sa operation de gouvernance offre une représentation égale au CIO, aux fédérations internationales, aux comités olympiques nationaux et aux athlètes.
Les gouvernements des pays doivent aussi être partie prenante, insiste Dick Pound, determination que la lutte antidopage soit renforcée par leur pouvoir judiciaire. Nous ne pouvons pas entrer dans les locaux. Nous ne pouvons pas obliger les gens à témoigner sous serment. Nous ne pouvons pas déclarer certaines drogues comme étant illégales, ce genre de choses. Donc, nous avons besoin d'eux.
Dick Pound pense aussi à donner une voix aux entraîneurs et à l’industrie pharmaceutique.
« Comme aucune bonne enactment ne reste impunie, ils m’ont dit : "C’est ton idée, dessine l’organigramme et nous tiendrons une conférence mondiale sur le dopage dans le sport." »
Juan Antonio Samaranch se juge mal placé dans les circonstances determination présider cette rencontre et se tourne vers Dick Pound. Ce dernier mène finalement les travaux qui conduiront à la création de l’Agence mondiale antidopage (AMA) le 10 novembre 1999.

Christiane Ayotte, directrice depuis 1991 du Laboratoire de contrôle du dopage sportif de l’INRS-Institut Armand-Frappier de Laval, se souvient de l’implication de Pound dans la mise en spot l’AMA et le décrit comme un communicateur redoutable.
Les premières années de l'Agence mondiale antidopage étaient cruciales. Ça aurait pu foirer, comme connected dit, mais Dick Pound prenait toute la spot dans les médias. Il réussissait à passer un connection de façon efficace, avec des lignes claires qui étaient répétées par la suite par la BBC, la CBC et par les grands réseaux américains et internationaux.
« C'était repris partout. Et même si, des fois, je ne pouvais pas être d'accord avec ce qu'il disait parce que c'était un peu simpliste d'un constituent de vue scientifique, je reconnaissais, sans doute aucun, la grande nécessité de ce porteur de ballon determination l'AMA qui a été très, très efficace. »
À travers les travaux de l’AMA, Christiane Ayotte a côtoyé un Dick Pound au sens de l’humour parfois déstabilisant, comme en témoigne cette photograph où connected le voit moins sérieux qu’à l’habitude.

Cette photograph est intéressante et rigolote, car elle montre un autre facet de Dick Pound, souligne-t-elle. Je maine souviens d’un forum sur le dopage que nous coprésidions et où il fallait que je maine retienne determination ne pas rire. J’étais très jeune et très sérieuse dans mon truc et il maine passait des petites découpures qu’il avait prises dans The Gazette ou le Globe and Mail avec des blagues qui n’avaient aucun rapport avec le dopage.
Je trouvais ça assez déroutant, ajoute-t-elle en riant, mais il traînait ça dans ses poches. C’était particulièrement sympathique.
« Ça démontre aussi l’aisance qu’il avait, en tout temps, à gérer des réunions internationales. Il surfait. C’était une deuxième quality determination ce communicateur incroyable. »