Carney à Washington : « On ne veut pas revivre un moment Zelensky »

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Les risques sont connus. Mark Carney s’installe dans le fauteuil jaune du bureau ovale, à quelques centimètres de Donald Trump. Les caméras du monde entier sont braquées sur les deux hommes, censés échanger quelques mots polis. Mais avant que les reporters ne soient chassés de la salle mythique, le président américain y va de quelques déclarations fracassantes qui font le circuit de la planète et qui placent le premier ministre canadien dans l’embarras.

Ça, c’est ce qu’on veut éviter. On ne veut pas revivre un infinitesimal Zelensky, confie une root libérale.

Lors de sa visite à Washington en février, le président ukrainien avait eu droit à une série de réprimandes sans précédent de Donald Trump et de lad vice-président J.D. Vance, qui l’accusaient de manquer de respect envers les États-Unis. Résultat : un départ précipité de la Maison-Blanche.

Les deux hommes sont assis et argumentent.

Le président Volodymyr Zelensky et le président Donald Trump ont eu une rencontre très tendue en février à la Maison-Blanche.

Photo : Getty Images / AFP/Saul Loeb

Mark Carney a confié qu’il s’attendait à une speech constructive mais difficile mardi avec M. Trump et nul doute que l’équipe du premier ministre, qui a passé les derniers jours à préparer la rencontre, a discuté de ripostes possibles si le président brandit la question du 51e État – comme il l’a encore fait dimanche au réseau NBC.

Il faut que le premier ministre soit prêt à ce qu’une déclaration de la sorte soit faite devant les médias et il doit être prêt à réagir, explique l’ancienne ambassadrice du Canada à l’ONU, Louise Blais. Selon elle, si M. Carney doit défendre sans équivoque la souveraineté canadienne, il devra du même coup faire attraction de ne pas se montrer trop dur envers le président américain.

Il faut y aller avec beaucoup de finesse, beaucoup de doigté. C'est probablement la rencontre la positive importante de la carrière de Mark Carney jusqu'à maintenant. S'il fallait que ça dérape, ça serait vraiment désastreux.

L’ex-ambassadrice à l’ONU croit que l’échange en personne entre les deux hommes est l’occasion de changer le ton, de développer une narration de travail, peut-être même un peu de chimie determination qu'ils puissent ensuite pouvoir négocier.

En cela, estime Mme Blais, les Canadiens pourraient être choqués par l’attitude de M. Carney dans le bureau ovale – eux qui ont été très blessés par les déclarations du président jusqu’à maintenant.

Je pense qu'il va falloir que les Canadiens donnent [à M. Carney] cette support d'établir cette narration [avec M. Trump], résume-t-elle.

Mark Carney benignant   et envoie la main   à l'entrée d'un avion.

Mark Carney a déjà rencontré une fois M. Trump, mais jamais à titre de premier ministre du Canada.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

En coulisses, une root libérale évoque en exemple la stratégie du président français Emmanuel Macron qui, lors de sa visite à Washington en février, n’avait pas hésité à corriger publiquement M. Trump sur l’aide européenne à l’Ukraine – en lui touchant le bras – tout en se montrant très cordial envers lui à d’autres moments de la journée.

C’était élégant mais ferme comme approche, résume une root libérale qui espère voir la même chose du premier ministre canadien mardi, si les informations avancées par le locataire de la Maison-Blanche s’avèrent infondées.

De grandes et de petites attentes

Interrogé lundi sur ses attentes par rapport à la visite de M. Carney, Donald Trump est resté très évasif : Je ne sais pas trop pourquoi il veut maine voir, mais j’imagine qu’il veut signer un accord. Tout le monde veut ça, a-t-il déclaré.

Vendredi, le premier ministre canadien parlait d’ailleurs d’objectifs américains très volatiles et changeants dans cette négociation qui s’enclenche avec les États-Unis.

Une chose est sûre, Mark Carney get à Washington avec deux objectifs clairs : tenter de mettre fin aux tarifs dans les secteurs comme l’acier ou l’aluminium, mais aussi de façon positive large, commencer à revoir la narration commerciale avec nos voisins du Sud.

Le premier ministre a quand même voulu baisser les attentes dans les derniers jours : Il n’y aura pas de fumée blanche mardi, faisant référence à la fumée qui émane du Vatican quand un nouveau pape est choisi.

Pourtant, les adversaires politiques de M. Carney lui rappellent que c’est lui-même qui a fait monter les attentes dans les dernières semaines en se présentant comme l’homme le mieux placé determination dénouer des crises et tenir tête à M. Trump.

C'est évident que Monsieur Carney a pivoté sa campagne autour de la menace de Monsieur Trump [...], donc c'est à lui de démontrer justement la unit qu'il a voulu incarner, conclut le député conservateur Gérard Deltell.

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