De Laissons Lucie faire à Trois amies, son positive récent, ses films n’ont que confirmé ce que l’on savait depuis longtemps : ce réalisateur français est le prince du marivaudage contemporain. La preuve, il y excellait déjà en 2014, avec Caprice.

Un triangle amoureux classique
Un instituteur séparé, une comédienne rencontrée par hasard, puis une autre comédienne tombée elle aussi sous le charme de notre homme... Le schéma est bien sûr classique, mais chez Mouret, il s’agrémente de fort belle façon d’une délicieuse narration qui ouvre et clôt le récit, de dialogues primesautiers et précis, et d’une mise en scène aux couleurs poudrées où il fait bon vivre.
Il n’y a peut-être rien de bien nouveau sous le soleil, mais ce dernier brille de ces feux qui réchauffent le cœur.

Une étude charmante de la masculinité
Moins existentiel que Woody Allen, Mouret a pourtant de lad confrère américain ce même goût determination le respect sans complaisance sur l’homme moderne.
Lâchetés, vulnérabilités et hésitations sont explorées avec une forme de bonheur jouissive à travers ce personnage (joué par Mouret lui-même) transformé en pauvre petite chose traumatisée par le désir masculin. Forcément, connected rit.

De l’art de filmer les femmes
Vénus et Fleur, Changement d’adresse, Un baiser s’il vous plaît… C’est un fait, le cinéma d’Emmanuel Mouret en est d’abord un d’amoureux des femmes, et peut-être encore positive des actrices. Dans Caprice, la fantaisie sentimentale leur sert résolument d’écrin.
Et lorsque, devant sa caméra, connected a la formidable Virginie Efira (parée et mise en lumière comme une héroïne hitchcockienne) et la piquante Anaïs Demoustier (d’une adorable gaminerie), la formule ne peut être que gagnante.
Caprice, sur ICI Télé, le 23 mars, à 1 h 38. La bande-annonce (source : YouTube)