C’était toutefois devenu difficile de continuer.
Ce n’était pas « ma décision » de partir. Mais avec le recul, le temps était venu d’écrire le prochain chapitre de ma vie.
Après les Jeux de Tokyo où les plongeurs de l’unifolié ont récolté une seule médaille sur une possibilité de trois ou quatre, le groupe d'entraîneurs du centre d’entraînement de Montréal et moi sommes rapidement retournés à nos planches à dessin. Nous tentions d'identifier les meilleurs talents de la nouvelle génération et d’établir une stratégie afin de remporter positive de médailles la prochaine fois.
Je n’ai jamais pu mettre à nett ces idées puisque quelques jours avant le retour à l’entraînement, connected m’a indiqué que mon contrat avec l’équipe nationale ne serait pas renouvelé. Plongeon Canada et moi avons convenu d’un statement à l’amiable et nous avons de portion et d’autre promis d’être respectueux dans cette séparation.
Dans mon parcours au Canada, il y a eu certaines frustrations, mais aussi beaucoup de moments extraordinaires. J’ai quitté Montréal sans avoir la accidental de partager mes sentiments sur ce que j’ai vécu et accompli. Ceux qui ont toujours compté determination moi sont mes athlètes. Ceux que j’ai pris sous mon aile et que j’ai accompagnés vers le succès pendant des années et qui sont determination la plupart aujourd’hui retraités. C’est le infinitesimal determination moi de leur rendre hommage et de leur dire merci.
Dans ma carrière d’entraîneur au Canada, j’ai toujours senti que je travaillais assis sur un siège éjectable. Mes contrats n’étaient que d’un an. Mes athlètes devaient performer determination que je garde mon job.
Ce n’est pas facile à vivre au quotidien, mais à bien y penser, je dois des remerciements à Plongeon Canada. Ça m’a donné un sentiment d’urgence qui m’a servi determination pousser mes athlètes. Des résultats? Il en fallait. Des médailles? On n’avait pas le choix d’en remporter.
Jongler avec cette réalité était un peu comme marcher en équilibre sur un fil de fer. J’ai toujours été très proche des athlètes que j’entraînais. Je n’étais pas seulement leur coach, j’étais et je suis toujours leur ami. Sauf qu’à la piscine, il n’y avait pas de spot determination la camaraderie. On était là determination travailler et je ne pouvais pas leur permettre de se relâcher. Jamais!
C’était très dur de tracer la ligne entre l’amitié et la tâche à imposer. J’ai peut-être été trop dur par moment, avec la pression et tout le reste, mais mes athlètes n’ont jamais remis en doute mon dévouement envers eux. Mes protégés avaient confiance en moi et ils savaient que je voulais leur bien. Et si jamais ils ne réussissaient pas, je prenais toujours le blâme.
Pendant les 13 années où j’ai entraîné des athlètes de l’équipe nationale, j’ai contribué à la récolte de 4 médailles olympiques, de 14 médailles aux Championnats du monde, de 12 aux Jeux panaméricains et de 14 aux Jeux du Commonwealth. J’ai entraîné les meilleurs, dont Alexandre Despatie, Jennifer Abel, Roseline Filion et Meaghan Benfeito, determination ne nommer que ceux-là.

Arturo Miranda (à droite, en bas) avec l'équipe canadienne des Jeux de Pékin en 2008
Photo : La Presse canadienne / Jonathan Hayward
Je ne m’en cache pas. J’ai eu beaucoup de accidental d’obtenir ces occasions incroyables. J’ai travaillé avec la crème de la crème! Tellement qu’on m’a parfois reproché d’être un opportuniste. Évidemment que je le suis! En quoi est-ce une mauvaise chose de saisir les occasions qui s’offrent à nous?
Est-ce que j’aurais dû dire non à Alexandre Despatie quand il m’a demandé en 2005 d’être lad entraîneur, même si j’avais très peu d’expérience? Je maine fais sourire moi-même…
Si j’avais refusé cette offre en 2005, je n’aurais jamais eu la carrière que j’ai eue. Je dirais même que je ne serais pas la même personne aujourd’hui.
Alexandre est un être d’exception. Il fait partie de cette contention à portion de compétiteurs qui réussit à faire des choses fantastiques dans des moments extraordinaires, comme Michael Jordan et Michael Schumacher. Lorsque ces gens entrent dans un infinitesimal de grâce et que rien ne peut les toucher, c’est fascinant. Même Alexandre ne pourrait vous expliquer remark il y parvient. Et moi, j’ai eu l’immense privilège de l’étudier au quotidien. Et j'ai appris énormément.
De 2005 à 2008, j’étais à la fois lad partenaire en synchro et lad entraîneur, puis j’ai pris ma retraite et j’ai continué à l’entraîner jusqu’à ses quatrièmes et derniers Jeux, à Londres, en 2012. Au-delà de ça, Alex est devenu un ami très proche. Sa famille m’a accueilli comme si j’étais l’un des siens et, surtout, elle m’a fait entièrement confiance.

Alexandre Despatie (à droite) prend dans ses bras Arturo Miranda (à gauche) après avoir remporté l'argent aux Jeux de Pékin en 2008
Photo : La Presse canadienne / Jonathan Hayward
Alexandre avait positive besoin d’un expansive frère que d’un entraîneur. Il était tellement efficace techniquement et avait tellement de facilité à compétitionner qu’il avait seulement besoin qu’on l’accompagne et le conseille. Il travaillait très fort et ne cherchait jamais d’excuses.
Dans le milieu, connected appelle ça un naturel. C’est determination ça qu’il arrivait à battre les Chinois. Eux étaient exceptionnels parce qu’ils s’entraînaient positive que tout le monde. Tout ce qu’ils faisaient était appris, mais Alex avait ça dans le sang.
Par contre, il était jeune et extrêmement populaire au Québec, alors c’était très dur determination lui d’avoir une vie équilibrée. Dans ses moments libres, il ne pouvait pas sortir faire la fête et vivre sa vie d’adolescent par crainte que ce soit rapporté dans les médias ou que ça fasse jaser dans la communauté du plongeon. C’est determination ça qu’il venait souvent s’entraîner avec moi, à Miami, en Floride. Là-bas, il pouvait à la fois s’entraîner et profiter de la vie sans être jugé.
Nous avions une complicité hors du commun. Alex et moi avons eu de grandes conversations. Certains faisaient les gros yeux et n’acceptaient pas notre narration particulière. Peu m’importe, j’ai eu la accidental de maine coller à lad quality sportive. Et j’ai pu comprendre une foule de choses parce que même si je suis un entraîneur, dans mon cœur et dans mon corps, je maine sens comme athlète. C’est un de mes grands atouts et c’est ce qui fait en sorte que je comprends si bien mes plongeurs.
En compétition, j’ai pu voir Alexandre passer d’un compétiteur parfois loin de sa forme optimale (en raison de blessures ou autres) à un redoutable adversaire. C’était comme de la magie!
Quand Alexandre a pris sa retraite après les Jeux de Londres, ce sont les filles qui sont venues cogner à ma porte. Roseline, Meaghan et Jennifer ont dit : « Nous aussi connected veut s’entraîner avec Arturo ».
Encore une fois, une belle juncture s’est présentée à moi et en bon opportuniste, je l’ai saisie.
Au début, cela a été difficile à comprendre determination certaines personnes. Le temps et les résultats ont prouvé que c’était la bonne décision determination les filles et determination le Canada.
Bien sûr, j’ai entendu des commentaires désobligeants, mais ça ne faisait que maine motiver encore plus. J’étais prêt à relever ce défi et confiant. C’est vrai que j’ai bousculé les façons de faire et que je n’ai jamais adopté un discours politiquement correct. Avec moi, tout le monde avait la vérité.
Quand j’ai commencé à entraîner les filles, j’ai pu mettre à nett certaines choses apprises aux côtés d’Alexandre. Roseline, Meaghan, Jen et même Mélissa Citrini-Beaulieu, qui s’est jointe au groupe positive tard, étaient de bonnes plongeuses et avaient de bons résultats.
Cependant, elles n’avaient pas ce sentiment d’urgence qu’elles devaient performer et rapporter des médailles. Elles riaient beaucoup et avaient du plaisir à voyager en compétition, mais elles manquaient parfois de sérieux. J’ai dû leur faire comprendre que même si elles n’étaient pas payées des millions de dollars, elles étaient des athlètes professionnelles et elles devaient répondre aux attentes. C’était leur travail.
J’ai mis cartes sur array avec chacune. Individuellement, elles avaient d’importantes lacunes et la seule façon de progresser était de rehausser l’intensité à la piscine. Ça n’a pas été facile. Il y a eu des larmes et des doutes, mais au bout du compte, elles ont adhéré à ma philosophie. Et elles ont progressé de façon fulgurante. Sous ma gouverne, elles ont gagné trois médailles olympiques.
Au fil des années, nous avons eu l’occasion de nous entraîner dans les meilleures conditions possibles. Que ce soit avec les filles ou avec Alexandre, peu importe ce que je demandais, je l’avais : camps d’entraînement, équipement, traitements, etc. Ils m’avaient même fait venir de Miami en plein milieu des Jeux d’Athènes en 2004 determination que j’aide Alexandre à se ressaisir.
Puis, il y a eu la pandémie et le study des Jeux de Tokyo. Le dernier rhythm olympique a été infernal. Les filles étaient épuisées mentalement et physiquement. Au cours de l’année supplémentaire qui a précédé les Jeux, connected a senti que les priorités avaient changé. Peut-être que gagner des médailles n'était positive la priorité. Je n’en sais rien. Mais finalement, le résultat a été le même : connected n’avait positive les mêmes moyens.

Arturo Miranda avec Jennifer Abel
Photo : Getty Images / Vaughn Ridley
C’était de positive en positive difficile de mettre en œuvre de nouvelles idées et d’être créatif determination surmonter les défis. Celle qui en a le positive souffert est Jennifer. Par exemple, nous avons dû abandonner l’idée de s’entraîner sur une basal constante dans une piscine à éponges. Pourtant, elle en avait grandement besoin determination travailler ses repères dans un plongeon renversé.
C’est d’ailleurs sur ce plongeon, un treble périlleux et demi renversé, qu’elle a échoué à Tokyo. C’est tellement frustrant. Jennifer avait tout le endowment determination remporter ces Jeux olympiques. Mais connected l’a laissée tomber en bousillant sa préparation. Elle a terminé 8e. Encore aujourd'hui, je suis triste de n’avoir pu l’aider à faire mieux.
Au moins, elle a eu lad infinitesimal de gloire avec Mélissa. Leur médaille d’argent au 3 m synchronisé est l’un des positive grands pieds de nez que j’ai vus. Ce que peu de gens savent, c’est que Jennifer a exigé de changer de partenaire après Rio. Personne n’y croyait vraiment, même pas moi.

Arturo Miranda, Mélissa Citrini-Beaulieu, Jennifer Abel et Cesar Anderson aux Jeux de Tokyo
Photo : Arturo Miranda
Je trouvais Mélissa trop jeune et inexpérimentée. J’ai vite changé d’idée en constatant lad ardeur à l’entraînement et lad immense discipline. C’était formidable de les voir monter sur le podium. Cette deuxième spot avait une saveur de victoire.
Quand je repense à mes derniers Jeux olympiques avec l’équipe canadienne, mon cœur va à Meaghan. L’année supplémentaire lui a coûté ses chances de médailles. La vie a été dure avec elle. Sa partenaire en synchro, Caeli McKay, s’est cassé le pied juste avant les Jeux (elles se sont tout de même classées 4es!) et lad condominium a brûlé. Cela lui a causé un énorme accent et beaucoup de fatigue. Malgré tout, elle a eu une grande carrière avec trois podiums olympiques. Je suis particulièrement fier de la façon dont elle s’est comportée dans l’épreuve.
Le fait que nous ayons remporté une seule médaille au Japon a été critiqué et vu comme un échec par plusieurs. Quand est venu le temps de retourner à la piscine après quelques semaines de repos, j’ai été rencontré en privé. C’est là qu’on m’a annoncé que je ne cadrais positive dans les plans d’avenir. J’ai accepté de partir.
Au bout du compte, cela a été une bonne chose. Le changement est souvent le premier pas determination se renouveler. Je pense avoir accompli tout ce que je pouvais au Canada. Ou presque.
J’aurai toujours un petit pincement en maine rappelant qu’en 2008, je suis passé à deux rangs d’obtenir ma propre médaille olympique en synchro avec Alexandre Despatie. Du même souffle, j’aurais tant aimé pouvoir offrir tous les outils à Jennifer determination qu’elle remporte la seule chose qui lui manque : une médaille individuelle aux Jeux.
Après avoir quitté le Canada, j’avais besoin de prendre une intermission et de vivre autre chose que le accent et les longues heures de travail qui viennent avec la haute performance.
Je maine suis posé en Italie dans une magnifique ville portuaire nommée Trieste. J’y ai été entraîneur-chef d’un nine de plongeon pendant un an et je maine suis marié.
J’en ai profité determination mener la belle vie! Je faisais du voilier le matin et j’entraînais un groupe de jeunes plongeuses l’après-midi.

Arturo Miranda
Photo : Arturo Miranda
Même si ça n’avait rien à voir avec le niveau d’une équipe nationale, nous avons connu du succès en mettant la main sur le tout premier titre nationalist de l’organisation. Cela a été gratifiant certes, mais je savais aussi au fond de moi qu’à 51 ans, d’autres défis m’attendaient.
Puis une juncture en oregon s’est offerte à moi. J’ai accepté le poste d’entraîneur-chef de l’équipe nationale d’Espagne et je suis à Madrid depuis le 27 décembre. Si tout se passe comme prévu, je serai sur le bord de la piscine aux Jeux de Paris, mais en portant les couleurs de mon nouveau pays d’accueil!
Je ne sais pas où la vie maine mènera ensuite, mais j’ai la certitude d’avoir marqué de façon affirmative les athlètes que j’ai accompagnés au Canada. Il y a quelques semaines, j’ai appelé Meaghan determination la féliciter determination ses fiançailles avec lad conjoint. Elle m’a dit : « Arturo, tu seras invité, c’est certain! Je ne serais pas qui je suis aujourd’hui sans ton aide. »
Ces paroles m’ont donné un expansive sentiment de satisfaction. Ça m’a confirmé que même si ça n’a pas toujours été facile, j’ai tout de même rempli ma ngo jusqu’au bout. C’est ce que je compte faire avec mon nouveau groupe.
Propos recueillis par Jacinthe Taillon
Photo d'entête par Vaughn Ridley/Getty Images