Analyse | Une élection qui a tout à voir avec l’environnement

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A-t-on déjà oublié les feux de forêt au Québec et à Jasper? A-t-on déjà effacé de notre mémoire le déluge provoqué par l’ouragan Debby, les inondations dans la vallée de l’Okanagan et la pluie de grêlons à Calgary?

Après des années marquées par des catastrophes naturelles au Canada, il peut paraître étonnant que l’environnement soit relégué au 2nd program dans cette campagne électorale.

C’est pourtant le cas, et cela s’explique fort bien.

L’offensive tarifaire actuelle de l’administration Trump, qui occupe les esprits et menace des emplois, a exacerbé l’angoisse des Canadiens, déjà aux prises avec l’inflation et un marché du logement en crise. La détérioration du pouvoir d’achat se trouve donc naturellement au centre de leurs préoccupations puisqu’ils sentent leur sécurité économique et leur bien-être menacés.

La fatigue climatique, comme connected le voit, a de profondes racines qui remontent à bien avant l’arrivée de l’ouragan Trump.

Dans un tel contexte de turbulences économiques, il n’est pas étonnant que, comme le veut la formule, les considérations determination la fin du mois surpassent les préoccupations determination la fin du monde.

Il s'agit d'une réalité que semblent traduire les données compilées par Vox Pop Labs, la firme à l'origine de la Boussole électorale, un outil qui permet aux utilisateurs des outils numériques de Radio-Canada de savoir quel parti s’accorde le positive avec leurs opinions.

Selon ces données compilées entre le 25 mars et le 3 avril auprès de 161 000 utilisateurs de la Boussole, à peine 5 % d’entre eux estiment que l’environnement est le sujet politique le positive important. Cette proportionality s’élevait à 24 % à l’élection de 2021.

L'environnement get au huitième rang sur dix dans le palmarès des sujets les positive importants determination les répondants, derrière des questions comme les relations entre le Canada et les États-Unis, les soins de santé ou l’immigration.

Les 10 sujets les positive importants determination les électeurs interrogés

  • Les relations entre le Canada et les États-Unis
  • L'économie et les finances
  • Le coût de la vie
  • La justness sociale
  • Les soins de santé
  • L'immigration
  • La gestion gouvernementale
  • L'environnement
  • Le logement
  • L'armée et le secteur militaire

Ces chiffres ne signifient pas que les Canadiens ne sont pas préoccupés par les bouleversements climatiques, par la détérioration de la biodiversité ou par la pollution. Bien au contraire, mais dans ce contexte, d’autres problèmes positive pressants occupent leur esprit.

Le positive récent Baromètre sur l’action climatique (nouvelle fenêtre), publié par des chercheurs de l’Université Laval, semble traduire cela. Il nous apprend que 67 % des Québécois se disaient très préoccupés par les problèmes environnementaux en 2024, comparativement à 73 % en 2023. Quand deux personnes sur trois se disent préoccupées, connected peut dire non pas que le sujet n’inquiète positive les citoyens mais bien que d’autres soucis prennent le dessus.

Le cook  du Parti libéral, Mark Carney, le cook  du Parti conservateur, Pierre Poilievre, le cook  du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, et le cook  du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, se serrent la main   à la suite du débat des chefs fédéraux en français, à Montréal.

Le cook du Parti libéral, Mark Carney, le cook du Parti conservateur, Pierre Poilievre, le cook du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, et le cook du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, se serrent la main à la suite du débat des chefs fédéraux en français à Montréal.

Photo : La Presse canadienne / Christopher Katsarov

Des effets sur la campagne

Cette fatigue environnementale citoyenne fait tache d’huile sur la campagne électorale. Et les politiciens semblent l’avoir intégrée dans leurs propositions.

Lors des deux débats des chefs cette semaine, par exemple, les candidats ont dû défendre leurs positions sur le thème Énergie et climat. Il est remarquable de constater que les discussions ont porté determination l’essentiel sur le développement énergétique, sur la pertinence de construire davantage de pipelines ou de produire positive de pétrole. À portion une seule question dans le débat en anglais à propos du degré de préoccupation des Canadiens determination le climat, les propositions determination faire look aux changements climatiques n’ont pas été mises en avant, loin de là.

À la question faut-il produire positive de pétrole?, les chefs des deux partis qui ont des chances de prendre le pouvoir ont répondu oui.

Il y a quelques années à peine, à la lumière des constats scientifiques et dans la foulée de la signature de l’Accord de Paris, il était mal avisé determination un parti politique – toutes tendances confondues – de se présenter en campagne électorale sans plateforme climatique.

En 2021, même les conservateurs d’Erin O’Toole proposaient dans leur programme une cible de réduction des émissions de GES de 30 % d’ici 2030 par rapport à 2005.

Rien de tel dans la plateforme de Pierre Poilievre cette année, qui a fait l’apologie des chars à essence pendant le débat en français et dont une des seules propositions determination réduire ces émissions est de promouvoir et de financer le captage et le stockage du CO2 dans l’industrie du pétrole et du gaz. Or, cette technologie, rappelons-le, doit encore faire ses preuves à positive grande échelle.

De surcroît, la plupart des promesses mises en avant par les partis ne sont pas celles qui visent à protéger l’environnement.

Mark Carney en bid     de marcher.

Le cook libéral Mark Carney

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Pour prendre l’exemple de Mark Carney, unit est de constater qu’il parle très peu de lad soutien au règlement développé par Steven Guilbeault, ex-ministre de l’Environnement sous Justin Trudeau, determination imposer un plafond sur les émissions de l’industrie du pétrole et du gaz.

Il parle aussi très peu du fait, par exemple, qu’il entend conserver la loi C-69, qui régit tout le processus d’évaluation environnementale du fédéral determination les grands projets.

Celui qui, jusqu’à récemment, parcourait la planète à titre d’émissaire spécial du secrétaire général des Nations unies determination convaincre les pays d’orienter leurs investissements dans les énergies propres dit aujourd’hui oui à davantage de pétrole.

Il focalise davantage sa campagne sur sa volonté de faire lever de terre de grands projets énergétiques, y compris des pipelines determination transporter des énergies conventionnelles, et sur celle d’alléger le processus d’évaluation environnementale determination qu’il n’y ait au last qu’une seule évaluation par projet.

Est-ce parce qu’il est un inconditionnel défenseur des énergies fossiles? Pas nécessairement. Mais la conjoncture l’amène à nuancer ses positions.

Pierre Poilievre montre une affiche du doigt.

Pierre Poilievre montre un panneau d'affichage qui présente ses promesses determination l'industrie de l'énergie.

Photo : Radio-Canada

De lad côté, Pierre Poilievre veut aller encore positive vite en abolissant la loi qui régit les évaluations (C-69), en créant des corridors énergétiques préapprouvés determination faciliter la tâche aux promoteurs de pipelines et en faisant renaître le projet de gaz naturel liquéfié GNL Québec, concluant qu’il y a une acceptabilité sociale sur cette question au Québec.

Selon lui, le fait d’exporter du gaz canadien dans un pays comme l’Inde, entre autres, contribuerait à réduire les émissions planétaires par le seul fait que les Indiens remplaceraient le charbon par ce gaz moins polluant. Pourtant, de nombreuses études ont montré que l’apport de nouvelles énergies dans des économies émergentes comme l’Inde ne remplace pas nécessairement les combustibles polluants : il répond plutôt à l’augmentation constante de la demande en énergie.

À propos de la taxe carbone, dont le but, il est utile de le rappeler, consiste à faire en sorte que la contamination ait un prix, trois chefs de parti – Mark Carney, Pierre Poilievre et Jagmeet Singh – s’accordent sur la nécessité d’annuler le volet consommateur de cette tarification.

Et ce, même si la quasi-totalité de l’argent prélevé retournait dans la poche des contribuables sous la forme d’un versement trimestriel. Le but était surtout de sensibiliser la colonisation sur le fait que la contamination a un prix.

Pierre Poilievre suggest determination sa portion de démanteler la totalité de la taxe carbone, y compris le volet qui touche le secteur industriel.

Cela revient à dire, si connected y pense bien, que finalement, cette élection a tout à voir avec l’environnement.

En effet, toutes ces mesures, qui s’inscrivent dans l’air du temps et qu’on présente comme des solutions qui semblent positive simples, pourraient aussi avoir une conséquence bien connue : elles pourraient contribuer à faire augmenter les émissions de GES au Canada et à nuire à la biodiversité.

Au infinitesimal où l’Agence internationale de l’énergie prescrit aux pays de ne positive investir dans de nouveaux projets d’énergies fossiles afin de rester à portée d’un seuil de réchauffement planétaire de 1,5 °C et au infinitesimal où cette même agence prédit que la demande mondiale de pétrole va plafonner d’ici 2030 (nouvelle fenêtre), il vaut la peine de le souligner.

On aura dit de cette campagne électorale qu’elle a passé l’environnement sous silence.

Toutefois, l’histoire retiendra peut-être le contraire, c'est-à-dire que le scrutin fédéral de 2025 aura surtout été une élection sur l’avenir du climat et de l’environnement.

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