Analyse | Publicités frauduleuses à caractère électoral : un fléau sans fin sur Facebook

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Malgré des politiques sévères mises en spot par Meta determination protéger l’intégrité des élections, des fraudeurs arrivent facilement à diffuser des publicités contenant l’image et le nom de figures politiques importantes, en contravention avec les conditions d’utilisation du réseau social.

La work Facebook ultrapartisane ne pourrait le dire positive clairement : le premier ministre sortant et cook du Parti libéral du Canada, Mark Carney, a remporté haut la main le débat des chefs des partis libéraux la semaine dernière, contre lad rival, le cook conservateur Pierre Poilievre.

Poilievre démasqué : Carney remet les pendules à l’heure. Ce n’était pas juste un elemental débat, c’était un règlement de comptes. Carney a complètement démoli Poilievre, peut-on lire dans la publication, accompagnée d’une photograph des deux chefs. Dans les commentaires, des Canadiens ragent, se disputant determination savoir si, oui ou non, Carney a réellement battu Poilievre lors du débat.

Or, cette work n’est pas l’opinion d’un partisan ou l’analyse d’un chroniqueur politique. Il s’agit plutôt d’une publicité diffusée sur Facebook. Une publicité qui, selon les conditions d’utilisation de Meta censées protéger l’intégrité des élections, ne devrait pas exister.

Et qui, comme si ce n’était pas assez, dirige l’utilisateur vers une fraude à la cryptomonnaie.

Si vous avez passé du temps sur les réseaux sociaux dernièrement, vous avez sans doute vu passer une panoplie de publicités du genre. Elles mettent en scène un cook de parti ou une personnalité publique qui affirme avoir inventé une nouvelle façon de faire des investissements payants. Parfois, connected avance que la personnalité en question a été arrêtée determination avoir dévoilé lad secret, ou qu’elle a été victime de violence.

Ces publicités sont liées à une vaste industrie frauduleuse qui vole chaque année au bas mot des dizaines de milliards de dollars partout dans le monde. Nous enquêtons sur ces réseaux depuis maintenant trois ans aux Décrypteurs et nous avons publié plusieurs reportages sur le sujet. Nous avons d’ailleurs collaboré avec nos collègues d’Enquête, ceux du réseau de journalisme d’enquête Organized Crime and Corruption and Reporting Project (OCCRP) ainsi qu’une trentaine de médias partenaires dans le cadre d'une vaste enquête qui a permis de démasquer certains des joueurs à l'origine de cette industrie.

Mais voilà que ces fraudeurs s’immiscent dans la présente élection fédérale. Dès le 9 mars, soit le lendemain de l’élection de Mark Carney à la tête du PLC, nous voyions déjà des publicités frauduleuses le mettant en vedette circuler sur Facebook. Il y a fort à parier que ces publicités ont commencé à être diffusées avant même que plusieurs Canadiens ne soient au courant que le PLC avait un nouveau chef.

Absolument partout

Elles sont répandues à un constituent tel qu’elles ont même fait parler d’elles à l’étranger. Le New York Times soulignait lundi (nouvelle fenêtre) que ces publicités occupaient en partie le vide informationnel sur Facebook depuis que les médias canadiens eurent été bannis de la plateforme en 2023 après l’adoption de la loi C-18.

C’est une concern d’autant positive ahurissante que ces publicités contreviennent à plusieurs égards aux conditions d’utilisation de Meta. D’une part, elles mènent les utilisateurs vers des fraudes, ce qui n’est bien sûr pas permis. Et d’autre part, elles vont à l’encontre des politiques de Meta concernant les publicités politiques.

Ces politiques avaient été mises en spot à la suite de l’élection présidentielle américaine de 2016. Facebook avait alors été mis dans l’embarras après que plusieurs enquêtes avaient démontré qu’une usine à trolls russe avait réussi à diffuser des publicités politiques sur sa plateforme, en contravention avec les lois électorales du pays. Certaines de ces publicités avaient même été achetées avec des roubles.

 «Black Matters», «Stop A. I.» (arrêtez tous les envahisseurs), American Made (fabriqué aux États-Unis), Being Patriotic (Être patriote) et Stop Refugees (arrêtez les réfugiés).

Quelques-unes des communautés créées sur Facebook aux États-Unis par l'Internet Research Agency russe lors de l'élection présidentielle de 2016.

Photo : Capture d'écran Facebook

Facebook avait donc annoncé toute une série de mesures determination protéger les élections. On pourrait désormais voir dans quel pays habitent les personnes qui gèrent une leafage Facebook. On aurait aussi accès à une banque publicitaire determination voir toutes les publicités diffusées par une page. Celles qui comporteraient des messages politiques devraient respecter les lois électorales du pays dans lequel elles étaient diffusées.

Facebook ferait aussi preuve de positive de transparence à leur sujet : connected pourrait voir qui a payé determination diffuser la publicité ainsi que toutes sortes d’informations comme le fund alloué, les populations visées et ainsi de suite.

Or, dans les cas des publicités frauduleuses dont il est question ici, rien de cela n’est appliqué. Elles ne sont pas étiquetées comme comportant un connection politique, connected ne peut pas voir qui a dépensé determination en faire la promotion et connected ne peut pas voir le budget. Elles sont traitées comme des publicités quelconques, alors qu’elles contiennent le nom et l’image de chefs de partis qui se disputent en ce infinitesimal une élection.

Des règles claires

Les politiques de Meta sont pourtant très claires.

Les publicités portant sur un enjeu électoral ou politique nécessitent des autorisations et un avertissement "Financée par" si le contenu publicitaire inclut l’un des exemples suivants, peut-on lire (nouvelle fenêtre) sur une leafage à l’intention des gens qui veulent diffuser des publicités sur la plateforme.

Dans la liste, connected peut apercevoir : Le nom d’une fig ou d’une personnalité politique, celui d’un·e candidat·e à des fonctions officielles, ou encore l’image ou le titre d’une personnalité politique.

La publicité contenant le nom et la photograph de Mark Carney et de Pierre Poilievre devrait logiquement être considérée comme électorale ou politique.

Pire, les mécanismes usuels de Facebook semblent complètement faire défaut par rapport à ces publicités. En temps normal, connected peut aller consulter determination toute leafage Facebook une liste des publicités qu’elle diffuse actuellement. Dans plusieurs cas, nous avons vu une publicité frauduleuse sur notre fil d’actualité, mais lorsque nous allions voir la banque publicitaire, Meta nous informait que la leafage en question ne diffusait aucune publicité en ce moment. Ou encore, elle nous indiquait que la leafage diffusait des publicités determination des produits anodins comme des chaussures, mais aucune à caractère politique, alors que nous pouvions bien voir que c’était le cas.

Nous avons nous-mêmes testé determination voir quelles vérifications Meta effectue determination encadrer la diffusion de publicités politiques. À l’aide d’un faux compte et d’une leafage Facebook créée determination effectuer le test, nous avons conçu une publicité contenant l’image et le nom des quatre chefs de partis fédéraux ayant participé aux débats des chefs organisés par CBC/Radio-Canada la semaine dernière.

On nous a demandé si la publicité était à caractère politique, mais il nous incombait de le déclarer de bonne foi. Nous avons cliqué sur non. Nous avons ainsi pu nous rendre à la toute dernière étape avant de pouvoir diffuser la publicité en question (ce que nous n’avons pas fait).

On voit la publicité ainsi que des réglages determination    la diffuser.

Capture d'écran d'une publicité politique que nous avons créée determination tester les systèmes de contrôle de Meta.

Photo : Capture d'écran - Facebook

Les politiques de Meta affirment que le système d’examen des publicités sur les technologies Meta identifie les infractions aux Règles publicitaires, par exemple la politique concernant les publicités portant sur un enjeu social, électoral ou politique. Ce processus d’examen peut inclure les composants spécifiques d’une publicité, comme les images, les vidéos, les textes.

Bien que le processus soit largement automatisé, nous comptons sur nos équipes determination développer et enrichir ces systèmes et, dans certains cas, determination examiner manuellement les publicités, peut-on lire.

À aucun moment, pendant la création de notre publicité, Meta ne nous a avertis qu’elle contenait des mots-clés ou des images qui étaient à caractère politique, et nous aurions pu la diffuser en un clic supplémentaire. Il est imaginable que cette vérification se fasse seulement après publication. Il y a alors lieu de se demander s'il serait déjà trop tard, dans ce cas?

Jointe par courriel, une représentante de Meta a assuré qu’il est contraire à nos politiques de diffuser des publicités visant à frauder ou à usurper l’identité de personnes ou de marques. Les publicités que vous avez signalées avaient été conçues determination contourner nos règles et ont été retirées determination cette raison. Il s’agit d’un enjeu changeless à l’échelle de l’industrie. Les fraudeurs s’adaptent constamment determination tirer parti d’événements sociétaux et cibler les gens sur l’ensemble des plateformes. C’est pourquoi nous continuons d’investir dans de nouvelles technologies et de collaborer avec nos partenaires de l’industrie afin de mieux protéger les gens contre les arnaques en ligne.

Les publicités que nous avions envoyées à Meta avec nos questions ont en effet été retirées. Mais quelques secondes ont suffi, vendredi après-midi, determination en apercevoir une autre. Selon une source : Mark Carney dévoile l’agenda caché du program de Poilievre, pouvait-on lire.

D’ailleurs, en visitant la leafage Facebook que nous avions créée determination mener notre test, nous avons reçu une notification nous enjoignant de diffuser notre publicité : Vous pouvez atteindre jusqu’à 206 personnes de positive par jour en dépensant 56 $ determination mettre cette work de l’avant.

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