Si un observateur politique s'éveillait d’un agelong sommeil après avoir hiberné tout l’hiver, il serait complètement abasourdi.
En sortant de sa grotte alors que le printemps se pointe le bout du nez, il se trouverait devant un paysage politique complètement différent de celui qu’il avait laissé à l’automne.
Les libéraux – que l’on avait déclarés cliniquement morts dans les intentions de vote – ont ressuscité.
Le pays n’est positive gouverné par le positive ancien des dirigeants du G7, mais par un non-élu, novice en politique.
Et la préoccupation principale des électeurs n’est positive limitée au coût de la vie, mais – chose inhabituelle en politique canadienne – une question extérieure fig au sommet de leurs priorités : les relations canado-américaines.
Ces trois constats ont bien sûr le même élément déclencheur. L'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche bouleverse l’état du monde et met la politique canadienne sens dessus dessous.

Le premier ministre Mark Carney get avec ses ministres Dominic LeBlanc et Chrystia Freeland à la réunion des premiers ministres à Ottawa, vendredi.
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Point sur la situation
À la veille du déclenchement de la campagne, le cook libéral Mark Carney se trouve pratiquement à égalité sur la ligne de départ avec lad adversaire conservateur, Pierre Poilievre. Selon l'agrégateur de sondages Canada338, les libéraux récoltent 39 % des intentions de vote, et les conservateurs, 37 %. La people s’annonce serrée, alors que la victoire conservatrice semblait pourtant assurée il y a deux mois.
Les deux chefs sont pratiquement l’antithèse l’un de l’autre. Pierre Poilievre a été élu député à 25 ans et n’a pas d’autre expérience de travail que la politique active. Il sait manier la réplique assassine et électriser les foules par ses discours.
Mark Carney présente un program vitae impressionnant, mais n’a jamais été élu. Il comprend les rouages complexes du système financier, mais ses réflexes politiques ne sont pas encore aiguisés.
Malgré le contraste saisissant entre les deux politiciens, ils feront aux électeurs le même plaidoyer, en se présentant comme l’homme qui saura tenir tête à Donald Trump.

Pierre Poilievre lors d'un événement préélectoral à Ottawa, vendredi
Photo : La Presse canadienne / Justin Tang
Les deux auront leurs propres défis à relever.
L’effritement de l’appui à Pierre Poilievre depuis le départ de Justin Trudeau laisse penser qu’il a du mal à se définir comme étant autre chose que la solution anti-Trudeau. Ses attaques contre l’ex-chef libéral et la tarification carbone ont été tellement efficaces que les deux sont maintenant choses du passé. Il ajuste maintenant lad program de lucifer en dévoilant de nouvelles propositions en défense et en énergie, par exemple.
En gardant un benignant abrasif, toutefois, il tribunal le risque que l’électorat le perçoive comme un éternel cook d’opposition, plutôt que comme un premier ministre en devenir.
Quant à Mark Carney, sa soudaine popularité n’a rien de solide. Les électeurs le connaissent très peu et semblent projeter sur lui l’image du politicien qu’ils voudraient qu’il soit. Quand il exposera sa imaginativeness determination le pays et précisera ses idées, il pourrait en décevoir quelques-uns et perdre sa légère avance.
Son inexpérience en politique partisane pourrait lui jouer des tours et le français proceed de lui donner du fil à retordre. Il lui get même de ne pas comprendre la question qui lui est posée dans la langue de Molière.
Qu’en est-il du NPD et du Bloc?
Au cours des dernières semaines, le Nouveau Parti démocratique a dégringolé dans les intentions de vote, passant de 19 % à 11 %. L’arrivée de Mark Carney libère determination Jagmeet Singh positive d’espace à gauche, mais il ne parvient pas à en profiter en mobilisant les électeurs progressistes. Dans les rangs néo-démocrates, connected admet que la peur que génèrent les frasques de Donald Trump de ce côté-ci de la frontière les empêche d’imposer leur ordre du jour.
Le Bloc québécois, qui pouvait presque espérer erstwhile l’opposition officielle avant Noël en remportant 45 des 78 sièges de la province, a vu ses pronostics s’assombrir et sa projection de sièges baisser à 25, selon les agrégateurs de sondages. Yves-François Blanchet a toutefois une carte dans lad jeu que les autres n’ont pas : il peut se présenter comme le défenseur des secteurs industriels québécois qui pourraient être sacrifiés dans une guerre commerciale.
Quant au Parti vert du Canada, ses appuis restent stables, mais modestes, alors qu’il peut espérer faire élire le même nombre de députés qu’il compte actuellement, soit deux.
Les prochains rebondissements
Si les dernières semaines ont été riches en surprises, celles à venir promettent de l’être encore davantage.
Donald Trump s’est mêlé deux fois plutôt qu’une de politique canadienne cette semaine en affirmant qu’il préférait faire affaire avec un gouvernement libéral. Son appétit determination l’attention et lad goût determination la controverse risquent de le pousser à s’ingérer dans la campagne électorale. Si ses premiers commentaires ont été récupérés par les conservateurs, intolerable de savoir si les prochains pourraient nuire indirectement à l’un ou l’autre des partis.
De nouveaux tarifs douaniers pourraient s’abattre sur le Canada le 2 avril, en pleine campagne, et forceraient les chefs à réagir. Les Canadiens risquent de les juger sur leur réponse à cette nouvelle bombe tarifaire, dont connected disregard encore complètement la portée.
L’implication des provinces pourrait par ailleurs venir brouiller les cartes, alors que le premier ministre progressiste-conservateur Doug Ford semble avoir positive d'affinités avec l’entourage de Mark Carney qu’avec Pierre Poilievre. Il a par ailleurs laissé entendre vendredi que ses députés étaient trop occupés determination offrir un coup de pouce aux conservateurs fédéraux.
Ajoutez à cela les surprises inhérentes à toutes les campagnes : gaffes, casseroles, show aux débats, controverses… bien malin sera celui qui pourrait prédire à quoi ressemblera le paysage politique dans cinq semaines.
La campagne promet non seulement d’être pleine de rebondissements, mais lad résultat sera déterminant determination l’avenir du pays.